Le Matin du Sahara : Quels sont les objectifs de la SMFC et comment les remplit-elle ? Dr Mohamed Yaâcoubi : La société est une ONG visant à faciliter l'accès, à la société civile, à tous les moyens de contraception. Elle a pour but de lutter contre la stérilité et d'étudier toutes les questions concernant la fertilité du couple, d'aider et de participer aux recherches scientifiques dans le domaine de la reproduction, ainsi que de promouvoir tous les programmes concernant l'espacement des naissances. Pour remplir ces objectifs la société participe à l'éducation sanitaire, elle organise des réunions, colloques et congrès nationaux et internationaux.
Elle procède également à la rédaction et publication de revues médicales et à faciliter la création de 15 centres de fécondation In Vitro. L'enseignement de cette méthode se passe dans les locaux de la société puisqu'elle est également un Centre de formation médical.
Quel est l'historique de la contraception au Maroc ?
La contraception a été légalisée au Maroc en 1964. Mais ce n'est que le 20 avril 1965 que le Mémorandum Royal l'a relancée à travers la mise en place du Programme national de planning familial. Depuis, le ministère de la Santé s'est attelé au travail et à créer des centres de planifications familiales dotés d'un personnel médical adéquat.
Ce dernier avait pour principale mission de conseiller les femmes et d'essayer de changer les mentalités. Il n'existait pas d'interdits religieux à la contraception mais les préjugés étaient bien ancrés. Si la pilule n'était pas entrée en jeu à l'époque nous serions actuellement 50 millions d'habitants. En 1960 nous étions 10 millions avec un indice de fécondité de 7.8. Depuis, cet indice est passé à 2.4 et nous sommes actuellement plus de 29 millions de Marocains.
Au Maroc quel est le moyen de contraception le plus utilisé? Et pourquoi ?
La pilule est la contraception la plus utilisée puisque 63% de femmes utilisent cette méthode. Le stérilet quand à lui n'atteint que 8%. La pilule est la plus sollicitée parce qu'elle est pratique, journalière et elle donne un sentiment de liberté. Elle reste un choix à faire au quotidien et peut être interrompu à tout moment.
Le stérilet est tout aussi pratique mais la femme doit l'avoir déjà conçu auparavant. Cependant la prise de pilule nécessite un bilan médical pour savoir si la patiente ne présente pas de contre indication. Voilà pourquoi elle ne doit pas être délivrée sans ordonnance médicale.