Projet de gestion du Val d'Ifrane
Un diagnostic pour une restauration terrestre et des eaux douces
LE MATIN
24 Juin 2007
À 12:34
Dans le cadre du projet de gestion et de protection du Val d'Ifrane et du site de la source Vittel, un calendrier d'accomplissement des mesures d'accompagnement à entreprendre, notamment par le HCEFLCD dans le cadre du PAG du SIBE d'oued Tizguite traversant le Val, devra être établi avec sa chronologie dans un délai de 3 années, qui ne doit pas être dépassé pour l'ensemble du Val, en raison de l'état avancé des méfaits qui menacent gravement le SIBE.
Dans ce sens, un plan d'aménagement et de gestion de ce SIBE, lié à Ifrane – capitale écologique du Maroc (Tarrier, 1997) – devra mettre en exergue la volonté légitime des pouvoirs publics et en particulier du HCEFLCD pour un développement durable et écotouristique, non seulement à l'échelon national, mais aussi au niveau international.
Le plan devra induire de toute évidence la création d'un centre d'accueil et d'éducation environnementale, tant pour la réception et le conseil des visiteurs, que pour la veille scientifique des pôles de conservation. Le modèle approprié est celui proposé par Michel Tarrier pour la Maison de l'écologie et des écosystèmes du Maroc à Ifrane.
La première mesure à prendre, et sans plus attendre, consiste en la mise en repos définitif (et non temporaire ou alternée), hors de toutes pressions humaines ou pastorales, d'un certain nombre de stations abritant une biodiversité tant quantitative (biocénose déterminante) que qualitative (présence d'espèces floristiques et faunistiques d'exception), et selon la mise en réserve intégrale (surveillée mais non clôturée) d'un maximum de 5 pôles dont l'explication est donnée au chapitre suivant.
La seconde mesure repose sur un vaste programme de renaturation, de régénération et de réhabilitation écologique des espaces dégradés, de restauration des sols, d'assainissement des eaux, de nettoyage des sites jonchés de détritus et du lit de l'oued recouvert de résidus solides, afin de conférer dès le premier printemps un regain maximal de la végétation terrestre, aquatique et émergente.
Remédier au dysfonctionnement de l'oued. Les phénomènes d'étiage de certains tronçons et de pollution de l'oued sont aggravés par les pompages des eaux souterraines et la dérivation des eaux pour les besoins agricoles. La flore et la faune d'eau douce en souffrent de manière récurrente et cela explique la régression de certaines espèces.
Le tracé des sentiers (devenus pistes poussiéreuses) est à revoir et gérer. L'essentiel de la rive droite de l'asif (sauf une encoche limitée pour l'accès à la Source) ne devra comporter que des « sentiers-nature », la seule rive gauche étant laissée au grand public.
Il faudra veiller à l'instauration d'un balisage et d'une signalétique appropriée, mais attractive.
De grands panneaux didactiques, avec un court texte explicatif et les photos de quelques espèces embématiques, seront plantés aux entrées du SIBE, ainsi qu'un autre panneau indiquant le statut de conservation et la conduite à respecter: « Il est interdit de… ». D'autres panneaux illustrés et plus modestes signaleront aux habitats ponctuels la présence des espèces concernées.
De petits panneaux au sol nommeront in situ les espèces les plus relevantes (nom, brève description). Un balisage permettra l'orientation au fil des différents secteurs d'intérêts du circuit complet du SIBE. Orientation, indications, signalisation, mentalisation, réglementation, interdictions, recommandations, etc.
Afin de ne pas provoquer une mutation anti-démocratique des habitudes, l'accès à des secteurs traditionnels de loisirs populaires comme la source Vittel, ou le Refuge, sera maintenu, mais définitivement circonscrit dans l'espace, sans débordement laxiste des activités récréatives ou marchandes, avec un cahier des charges contraignant pour chacun des acteurs intéressés. La plupart des structures attenantes sont à revoir et à restaurer, certaines à supprimer.
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Respect de la nature
Il est envisageable de prévoir un seuil de fréquentation à ne pas outrepasser et au-delà duquel le public ne sera pas admis, à la fois respectif à chaque station ouverte, mais aussi à l'ensemble du Val.
Dans ce dernier cas et en haute saison (juin-septembre), la circulation sera fermée entre le carrefour de la sortie d'Ifrane et la zaouia.
L'accès sera alors strictement piétonnier, ou se fera par minibus (payant) depuis le centre d'Ifrane. Un projet de mini-éco-train (tortillard à moteur) avait été éventualisé. En basse saison (octobre-mai), les lieux de parcages seront redéfinis et strictement limités et encadrés. Il n'existe guère que 3 options car il est hors question de déboiser pour en créer.
Le respect de la nature et les loisirs de grand air vont de pair avec la promenade à pied et l'abandon de la voiture. Jusqu'à maintenant, les dimanches à Vittel n'offraient aucune différence avec l'image d'un parking d'hypermarché!