Salon international de l'agriculture de Meknès

le cycle de Doha toujours dans l'impasse

24 Juillet 2006 À 01:00

Les tractations entre les six grands acteurs de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) n'ont fait aucun progrès, ont indiqué hier des diplomates, après une première journée de discussions à Genève destinées à sauver cinq ans de négociations sur un nouvel ordre commercial.

Dimanche dernier, au terme de 14 heures de discussions sous la présidence du directeur général de l'OMC, Pascal Lamy, les grandes puissances du commerce mondial (Australie, Brésil, Inde, Japon, Union européenne et Etats-Unis) n'ont pu se mettre d'accord pour sauver les négociations de libéralisation du commerce international dites du cycle de Doha. Décidée à la hâte dans la foulée du G8, une nouvelle réunion pour tenter de relancer les négociations sur la libéralisation du commerce international dans le cadre du cycle dit de Doha s'est soldée par un échec hier, a annoncé un diplomate au fait des débats.«Les discussions ont échoué.

On ne sait pas dans l'immédiat quelles sont les possibilités autres que la suspension du cycle de Doha», a déclaré ce diplomate. Le sommet du G8 à Saint-Pétersbourg avait demandé aux pays membres de l'OMC d'œuvrer «de toute urgence» à la conclusion du cycle de négociations de Doha, ouvert fin 2001 dans la capitale du Qatar.Ce cycle, qui aurait déjà dû s'achever fin 2004, bute sur un différend de longue date entre pays du Nord et du Sud à propos de l'agriculture. Il doit absolument être conclu avant la fin de cette année pour qu'il y ait une ratification par le Congrès américain.

Lancé fin 2001, ce «round» de négociations commerciales avait comme objectif officiel de dynamiser les économies des pays en développement et de supprimer de nombreuses barrières douanières encore en vigueur. Il est déjà en retard de deux ans sur son programme initial. En cas de nouvel échec du G6, qui ont déjà tenté plusieurs négociations «de la dernière chance», les 149 Etats de l'OMC n'auraient pas le temps de peaufiner d'ici la fin de l'année tous les détails complexe d'un accord global de libre-échange.La date butoir de la fin de l'année fixée pour la conclusion du cycle de Doha est dictée par l'expiration, à la mi-2007, de la procédure de «fast track» qui permet au Président américain d'approuver les accords commerciaux sans passer par le feu vert du Congrès.

Le cycle de Doha a été présenté comme une chance unique, qui ne se présente qu'une fois par génération, de relancer la croissance planétaire et de sortir des millions de personnes de la pauvreté. Pascal Lamy a prévu deux autres jours de discussions, les 28 et 29 juillet, mais des diplomates ont indiqué que, sans progrès entre les puissances du G6, qui représentent les trois quarts du commerce mondial, il ne serait guère utile de se réunir à nouveau.Après avoir promis davantage de souplesse de leurs négociateurs, les membres du G8 réunis la semaine dernière à Saint-Pétersbourg ont fixé la mi-août comme nouvelle date butoir pour une percée dans les domaines clef de l'agriculture et des produits manufacturés.

Les principaux points de friction portent sur l'ampleur de la réduction de leurs subventions agricoles que pourront consentir les Etats-Unis et sur l'ampleur des réductions des droits de douanes qu'acceptera l'Union européenne ainsi que sur le montant de réduction des barrières douanières des pays en voie de développement sur les biens manufacturés mais aussi les services. Faute d'une ébauche d'accord avant la fin de l'été, le cycle de négociations actuel pourrait prendre plusieurs années de retard, en raison des contingences électorales américaines.
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