Fête du Trône 2006

Une ONG américaine dénonce les carences du rapport du Haut commissariat aux droits de l'Homme

23 Octobre 2006 À 15:48

Une organisation non gouvernementale américaine a dénoncé les carences, les omissions et les demi-vérités du rapport élaboré par le Haut commissariat aux droits de l'Homme sur la mission régionale entreprise au Maroc, en Algérie et dans les camps de Tindouf, le critiquant vivement pour avoir failli à aborder avec sérieux la question critique de ''la responsabilité'' pour les crimes commis sur le sol algérien.

Dans une lettre adressée à Mme Louise Arbour, Haut commissaire des Nations unies aux droits de l'Homme, le président du Conseil américain pour les prisonniers de guerre marocains (ACMP) a exprimé son profond regret que la mission du HCDC ait raté l'occasion d'aborder des questions importantes et ait échoué dans l'accomplissement de sa mission solennelle.

''La mission a non seulement échoué à soulever des questions valides des droits humains pour lesquelles le HCDC est mandaté avec les autorités algériennes comme première partie responsable (de la situation dans les camps de Tindouf) mais a publié un rapport déficient", a souligné le président du Conseil, critiquant ses nombreuses "omissions, demi-vérités'' et dénonçant la mission qui a prétendu "absoudre «le polisario»", qu'elle a commodément appelé ''la république" fantomatique "en exil'', de ses crimes et violations et d'avoir fourni, sans scrupules, à l'Algérie la possibilité d'éviter ses responsabilités en mettant en avant "le polisario".

''Il est regrettable que le HCDC ait aveuglément et sans vergogne acquiescé au concept, non fondé et dangereux, de «la soi-disant république dans la république» comme moyen d'absoudre le gouvernement algérien de ses responsabilités et de ses obligations internationalement reconnues à l'égard des milliers de victimes qu'il a faites en relation avec le conflit du Sahara'', souligne la lettre dont copie est parvenue à MAP-Washington dimanche.

Qualifiant ce nouveau développement de dangereux ''qui devrait être rejeté par tout Etat, organisation internationale, entité ou individu responsable'', l'ACMP estime qu'un tel développement ''approuve la création de zones illégales, hors-la-loi comme ce qui a été créé dans les camps de Tindouf''.
Affirmant que des crimes abjects ont, effectivement, été commis dans les camps de Tindouf et dans d'autres régions sous contrôle algérien, notamment les meurtres de sang froid, exécutions sommaires, tortures, travail forcé, détentions, séquestrations abusives et autres violations des droits humains, le Conseil rappelle que la liste des victimes nommées de ces sévices a été communiquée au secrétariat de Mme Louise Arbour à la veille du départ de la mission du HCDH pour la région.

''Malheureusement, tous ces crimes ont été balayés d'un revers de la main et complètement ignorés dans le rapport'', déplore le Conseil américain pour les prisonniers de guerre marocains qui dénonce vivement le rapport de la mission, le critiquant car ce rapport a failli à aborder avec sérieux la question critique de ''la responsabilité'' pour les crimes commis sur le sol algérien.

Le président de l'ACMP, qui reprend dans sa missive des extraits de la lettre qu'il avait adressée à Mme Louise Arbour à la veille de la visite de la mission du HCDH dans la région et dans laquelle il avait demandé à la mission d'aborder avec les autorités algériennes les violations flagrantes des droits de l'Homme commises par le polisario sur le sol algérien, et avec la bénédiction des autorités algériennes, à l'encontre des anciens prisonniers de guerre marocains ainsi qu'à l'encontre des populations sahraouies séquestrées dans les camps de Tindouf en Algérie, critique, également, la mission qui n'a pas rendu justice à ces victimes en ne soulevant pas leur cause, de façon responsable et appropriée, avec la partie qui est responsable de leurs souffrances, à savoir l'Algérie.

Pour le président de l'ACMP, la mission aurait dû aborder la vraie question de la responsabilité, car, explique-t-il, si la responsabilité est établie, elle pointera directement du doigt l'Algérie, et non le polisario, comme l'autre partie impliquée dans le conflit.

Regrettant que la mission du HCDH ait ''élevé le polisario au statut de partie au conflit du Sahara marocain tout en sachant pertinemment que c'est un groupe de criminels hors la loi'', l'ACMP souligne que la mission aurait dû demander, dans son rapport, que ''les Etats liés par des lois et des traités internationaux extradent ou jugent tout membre du polisario qui aurait commis ou aidé à commettre des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité''.

Copyright Groupe le Matin © 2025