l'anarchie totale
LE MATIN
25 Mars 2006
À 16:21
"L'état de certains taxis rouges à Casablanca est devenu lamentable " affirme Khadija révoltée. Les chauffeurs se sont longuement plaints de l'augmentation des prix du carburant sans pour autant se soucier du confort du client. " Les taximen " ont été très enthousiastes à l'annonce de la hausse des tarifs de la course. Le tarif du départ est passé à 1,70 DH au lieu de 1,40 DH, et les chutes de 30 centimes aux 100m. Malgré cette hausse, les véhicules restent très mal entretenus, voire dans un état déplorable. En témoigne l'odeur des moteurs diesel qui étouffent le client.
" Je me déplace toujours en taxi, pour éviter le problème du stationnement. Quand j'ouvre parfois la portière du taxi, je suis surprise par les sièges qui sont déchirés sans parler de l'odeur fétide qui s'en dégage " affirme Leila. Quant à Sanaa, elle est de plus en plus scandalisée par le comportement malsain de certains taximen " Je prends le taxi au minimum 4 fois par jour. Je suis donc tout le temps obligée de supporter l'humeur du chauffeur. Je ne sais pas sur qui je vais tomber et à la longue cela devient un véritable cauchemar. Parce qu'ils ne connaissent par leurs limites, les chauffeurs se permettent même de faire des demandes en mariage"
Les chauffeurs sont détenteurs d'un permis dit " de confiance " et sont supposés avoir un casier judiciaire
" vierge " ;cela reste à prouver car le langage vulgaire qu'ils utilisent parfois peut laisser planer le doute. Pendant le trajet, certains laissent paraître une mauvaise humeur, insultent, fument et n'ont pas de respect pour le client. " Le chauffeur de taxi a tenu des propos obscènes et m'a harcelé sexuellement. J'ai relevé le numéro et j'ai déposé plainte. Mon mari m'a encouragé à entamer une procédure judiciaire " rétorque Lamia.
Or, la loi condamne ce genre de comportement qui nuit à la liberté de l'individu notamment celle de la gente féminine. Afin de mettre fin aux malentendus entre clients et taximen, une commission disciplinaire à l'encontre des chauffeurs de taxi, se réunit deux fois par semaine pour traiter ces questions. Cette structure existe également dans les autres wilayas, provinces et préfectures du royaume. Le comité se compose d'un représentant de la wilaya et d'un représentant de la sûreté nationale.
Dans le cas où le chauffeur insulte ou ne respecte pas son client, il risque d'avoir un avertissement ou un retrait du permis de confiance.
Actuellement, il est facile d'obtenir un agrément. Hassan, chauffeur de taxi, affirme d'un air nostalgique : " Avant, c'était difficile d'obtenir un permis de confiance. L'examen avait lieu tous les 5 ans. De nos jours tout a changé et les chauffeurs ne sont pas tous de bonne foi. Aujourd'hui, n'importe qui peut conduire un taxi ".
Le client a des droits qu'il doit connaître. Il doit exiger que le compteur soit mis en marche au départ, refuser d'autres voyageurs et exiger de suivre l'itinéraire qu'il désire et non celui qui arrange le chauffeur. Les clients qui sont en litige avec le chauffeur doivent déposer plainte au bureau des taxis.
Aujourd'hui on compte 7700 taxis à Casablanca. Les règles que doivent suivre les " taximen " sont strictes ; une tenue vestimentaire correcte est exigée.
Ils n'ont pas le droit de fumer dans la voiture. Ils doivent laver la voiture chaque matin et ne pas refuser d'embarquer les clients. Ils doivent, également, être polis, corrects avec les touristes et respecter le code de la route. A noter que la fraude des compteurs est également sanctionnée par la loi.
La question qui s'impose : à quand la révision des agréments et des permis de confiance ?