Un projet d'implantation d'édicules à journaux toujours dans l'impasse >L'affaire des kiosques à Casablanca a-t-elle été gonflée ? C'est ce que pense, en tout cas, Mohamed Sajid, président du Conseil de la ville, qui souligne qu'il n'y a pas de g
LE MATIN
26 Juillet 2007
À 16:17
On en a fait tout une histoire», a-t-il indiqué. Pour lui, cette affaire a été gonflée à bloc. De quoi s'agit-il en fait ? D'un projet d'implantation de nouveaux kiosques ultramodernes dans les artères de la ville.
Un projet qui entre dans le cadre de la mise à niveau urbaine de la métropole. «Il est tout a fait normal pour une ville comme Casablanca, qui aspire à devenir une métropole d'envergure internationale, d'avoir des kiosques dignes de ce nom et non pas des vieilles baraques vétustes qui portent atteinte à l'image de la ville», nous a-t-il indiqué.
Partant de ce principe, le Conseil de la ville a adopté un cahier des charges relatif aux nouveaux kiosques. Il a chargé la Société arabo-africaine de distribution, d'édition et de presse (SAPRESS) de lui réaliser quelques modèles et de les implanter sur l'avenue Hassan II et en contrepartie, l'entreprise précitée doit relifter les kiosques vétustes déjà existants. A en croire Mohamed Sajid, Sapress a effectivement présenté et implanté quelques kiosques ultramodernes, mais elle n'a pas relifté ceux qui sont vétustes. «Toute l'affaire s'arrête là.
On n'a jamais signé de contrat avec qui que se soit pour la gestion de l'ensemble des kiosques au niveau de la ville comme cela a été rapporté», a-t-il conclut.
Contacté à ce sujet, Sapress, par la voix de Mme Dalila Lahlou, directeur général adjoint de Primo Press (filiale de Sapress), a souligné que le projet de son entreprise est avant tout un projet d'envergure nationale et que malheureusement personne n'a saisi ce message de globalité qui pourrait au cas où il serait réalisé créer du travail dans des endroits les plus reculés du Royaume, là où il n ‘y avait pas d'opportunité auparavant.
C'est pour cela qu'on comptait beaucoup sur la contribution des pouvoirs publics. Concernant le cas de Casablanca, Mme Lahlou nous a indiqué que Primo Press avait déposé des demandes il y a de cela trois ans. «Depuis la date de dépôt des demandes, nous avons eu des promesses et nous avons eu aussi un écrit qui stipule que le Conseil de la ville a voté un cahier des charges et que notre projet a été adopté. Suite à cet écrit, nous avons construit des kiosques ultramodernes et on attendait juste l'autorisation officielle avec la liste des emplacement, mais depuis on n'a rien eu », a-t-elle précisé.
Concernant la demande faite par la ville pour réhabiliter les kiosques existants, Mme Lahlou a assuré que son entreprise veut bien les réaménager, mais qu'elle doit choisir ceux qui peuvent l'être et surtout ceux qui sont bien placés, puisque ça ne sert à rien de retaper ceux qui se trouvent dans des endroits où on ne vend plus de journaux.
Mme Lahlou a également affirmé que son entreprise ne demande pas à la ville de lui donner l'exclusivité de l'installation des kiosques. « On ne demande pas à la ville de ne donner qu'à nous, on ne pourra jamais tout couvrir et on espère qu'il y aura des gens qui sont bien intentionnés comme nous, qui pourrons proposer un projet similaire et à caractère social.
On ne considère pas qu'il y a une guerre, on ose espérer qu'il s'agit juste des retards administratifs.», a-t-elle conclu. La dernière fois qu'une commission de la ville est passée chez Primo Press pour lui accorder le projet de kiosques remonte à octobre 2005. Depuis, plus de nouvelles.
Il est à signaler que quand Sapress a installé un kiosque neuf et vide, la société chérifienne de distribution et de presse Sochepress qui voulait elle aussi implanter ses kiosques a décidé le 15 mai dernier de faire comme son concurrent en implantant à son tour un kiosque neuf et vide à seulement un mètre de celui de Sapress. Face à cet imbroglio, les pouvoirs publics ont ordonné leur démantèlement. --------------------------------------------
Investissement lourd
Dans son projet de modernisation des kiosques, Sapress a semble-t-il investi énormément d'argent. Selon la même source, le prix d'un kiosque revient de 160.000 à 220.000 DH.
Sans compter les frais de son installation, du raccordement au réseau d'électricité, de son inauguration, etc. En dépit des tergiversations de la ville, Sapress ne désarme pas. Il compte énormément sur l'aide des pouvoirs publics.