Bayrou ne choisit pas

M. Bayrou, arrivé dimanche en 3e position du 1er tour de la présidentielle avec 18,57% des voix derrière M. Sarkozy et la socialiste Ségolène Royal, a en outre annoncé la création d'un nouveau parti, le "Parti démocrate". Lors d'une conférence de presse très attendue, M. Bayrou a laissé ses 6,8 millions d'électeurs "libres" de se déterminer le 6 mai.

"Je ne donnerai pas de consigne de vote. J'estime que les Français qui ont voté pour moi sont en conscience des citoyens libres de leur choix", a-t-il déclaré.

"Les deux choix présentent de graves inconvénients", a-t-il dit, tout en précisant ne pas mettre les deux candidats "sur un même plan". Il a multiplié les charges contre Nicolas Sarkozy, dénonçant notamment "son goût de l'intimidation et de la menace" et estimé que, si le candidat de droite était élu président, il allait "concentrer les pouvoirs comme jamais ils ne l'ont été".

"Ségolène Royal paraît mieux intentionnée en matière de démocratie, elle paraît plus attentive à l'égard du tissu social", a-t-il ajouté, tout en fustigeant "son programme multipliant les interventions
de l'Etat" et "créant je ne sais combien de services publics nouveaux".
Ce programme, selon lui, "va exactement à l'encontre des orientations nécessaires à notre pays pour lui rendre sa créativité". Interrogé pour savoir ce qu'il voterait personnellement, il a répondu: "A l'heure qu'il est, je ne sais pas ce que je ferai.

Mais j'imagine déjà ce que je ne ferai pas".
Il a aussi annoncé qu'il acceptait le débat que lui a proposé la candidate socialiste, ajoutant qu'il était prêt à en faire autant avec Nicolas Sarkozy si ce dernier le proposait.

"Je suis un homme d'ouverture, ouvert à toute discussion de bonne foi", a-t-il assuré. Il a aussi estimé "absolument impossible, dans la situation actuelle", d'accepter un poste de ministre dans le gouvernement, quelle que soit sa couleur politique, qui sera formé après l'élection. Le nouveau parti démocrate dont il a annoncé la création ""présentera des candidats à toutes les élections à venir, et d'abord aux élections législatives (de juin), pour représenter les Français qui veulent une politique nouvelle, indépendante, libre de son expression"", a encore déclaré M. Bayrou.
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Sarkozy en tête

Le candidat de l'UMP Nicolas Sarkozy remporterait l'élection présidentielle le 6 mai avec 53% des suffrages, selon un sondage de l'Ifop pour l'hebdomadaire Paris Match.

Sur 956 personnes interrogées les 24 et 25 avril, seulement 47% affirment qu'elles voteront pour la candidate socialiste Ségolène Royal au second tour. "A 12 jours du second tour de l'élection présidentielle, le rapport de force électoral reste (...) très favorable à la droite", commente Frédéric Dabi, directeur du département d'opinion publique de l'Ifop.