Spécial Elections 2007

Ahmed Bahja, coach assagi

19 Janvier 2006 À 16:32

Dans un monde où le sport est tantôt porté aux nues, tantôt bafoué, la place des champions est souvent à la mesure de ces fluctuations. Ses performances sont le fruit de ses efforts et de ses passions et la victoire en est la juste récompense. Stars confirmées ou révélations, nous leur devons nos meilleurs moments sportifs, nos émotions de supporters.
Tous méritent sans conteste de figurer dans le grand livre de l'exploit sportif marocain.

Ahmed Bahja, en seigneur quand il était joueur, mérite tout honneur en osant crever l'écran dans son nouveau monde du coaching. Nombreux sont ceux qui le connaissent bien en tant que joueur fougueux, capable de renverser, seul, le résultat d'un match à équation difficile. Mais, rares sont ceux qui le connaissent en tant qu'entraîneur vif, habile techniquement, tenace et combien défiant.

A 35 ans, cet ex-international (1989 à 2002) a déjà 4 ans d'expérience en vrai meneur d'hommes et suite à des stages intensifs sous la houlette des grands entraîneurs brésiliens et autres en Arabie Saoudite avec 8 championnats et coupes (Ennasr, El Hilal et El Itihad) ou encore aux Emirates Arabes Unies (El Wassl et Ennasr) plus est, El itihad El Qatari avec 2 coupes en main puis El Ahli Libye et enfin 2 escales au Maroc, le Raja et le MAS.

Subséquemment, avec le recul que lui confèrent ses 35 ans et que lui exigent cette sérieuse blessure au genou, il se penche sur les raisons de son attachement à sa région bahjaouie qui porte son nom «Bahja».

Son premier test fut convainquant avec le Nejm de Marrakech (2003/2004) qui la hissait de la 14e place du GNFE 2 à la 4e sans perdre aucun match dès sa nomination à la 16e journée. La saison suivante, il marquera de ses empreintes indélébiles quelques matchs avec son club d'enfance, le KACM, avec 2 grandes victoires consécutives contre le WAC.

Un souvenir amer pour Bahja qui nous déclare que c'était la pire année de sa vie, puisqu'il fut immédiatement remercié par quelques dirigeants, actuellement présents sur la liste de la commission provisoire, gérant le quotidien du Kawkab, pour être remplacé par le Franco-yougoslave, Iveca Todorov.

Une manière d'incongruité que Si Ahmed tient à signaler. Ainsi évincé, Bahja, armé d'une volonté de construire, opta pour son 1er club (NRM) qui lui a donné l'occasion d'aiguiser son savoir-faire d'entraîneur décidé à aller loin et défier ses détracteurs.

Entre Si Ahmed et le NRM, l'histoire n'est pas nouvelle puisqu'il récidiva avec un nul méritoire en son 1er match (16e journée) chez l'USK.
Le lien en bonne forme du terme existait toujours, le départ à l'amiable du Portugais, Eurico Montèro Gomes, facilita le choix des dirigeants du Nejm pour accorder ce poste à Ahmed Bahja.

Malgré les petites économies et l'absence d'un terrain d'entraînement, il retroussa ses manches avec l'unique ambition de passer l'année en cours sur le palier de sérénité.

Il était grand temps pour tirer les leçons du passé. Tout système qui dysfonctionne se remet à fonctionner, tôt ou tard. Sa nouvelle fonction va très bien avec ses compétences qui se forgent au gré de sa curiosité et surtout de sa disponibilité auprès de son groupe de jeunes joueurs cultivés et avides à en savoir plus. Ahmed possède aussi un accès aux sportifs que d'autres n'ont pas.

C'est un autre Bahja, mûr et singulier, bien loin des clichés d'antan. A part les 5 prières de la journée, rien ne peut le retenir quant à sa présence ponctuelle sur l'aire du jeu.
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