Spécial Elections 2007

Denis Menchov, le rêve russe

15 Juillet 2006 À 15:33

Denis Menchov en rêve: dix ans après Evgeny Berzin à Val d'Isère, le leader de la formation Rabobank est en mesure d'offrir à la Russie un nouveau maillot jaune.

Troisième à une minute de Floyd Landis, il pourrait même être le premier coureur de son pays à gagner le Tour de France.

Depuis que Francis Lafargue l'a découvert dans la Ronde de l'Isard en 1998, Menchov a une progression linéaire et tout semblait indiquer qu'un jour il serait en mesure de lutter pour le maillot jaune à Paris.

Passé professionnel en 2000 au sein de l'équipe Banesto, il a gagné le Tour de l'Avenir 2001, une première étape au sommet du Mont-Ventoux du Critérium du Dauphiné-Libéré en 2002 et a récidivé le mois dernier.

Il a été le meilleur jeune du Tour de France 2003, celui du Centenaire ; il a remporté sa première étape de la Vuelta en 2004, un an avant d'en remporter le prologue et un contre-la-montre.

Après le déclassement de Roberto Heras pour dopage à l'EPO, Menchov a même été déclaré vainqueur de l'épreuve.

Sa prochaine étape était le Tour de France et le Russe répond présent. Depuis le début de la saison, il ne pense qu'à cela, écartant les autres objectifs.
"J'ai eu la chance que mon équipe me laisse l'entière liberté de me préparer pour le Tour de France", dit-il.

"Je me suis économisé longtemps, durant l'hiver et le printemps, avant de progresser à partir du mois de mai." Dans le Critérium du Dauphiné-Libéré, il a été le rival le plus coriace de Levi Leipheimer et seule une chute, dans la descente traîtresse du col du Mollard, l'avait empêché de défendre ses chances jusqu'au dernier jour.

"J'ai eu la chance de ne pas me faire trop mal", dit-il aujourd'hui.
"Et je sais depuis cette course que le Tour de France se présenterait bien pour moi." Après les deux succès d'Oscar Freire à Caen et Dax, l'équipe Rabobank a obtenu jeudi son troisième succès d'étape et peut, très sérieusement, briguer la première victoire dans le Tour de France de son histoire.

Menchov est tellement convaincant qu'il a réussi un exploit: faire travailler sans retenue son équipier Michael Boogerd, sans doute le coureur le plus individualiste du peloton, et obtenir de Michael Rasmussen qu'il mette entre parenthèses son envie d'un nouveau maillot à pois du meilleur grimpeur.

"Nous n'avions pas une tactique établie et nous voulions voir en fonction de circonstances de course", explique le Russe.

"On se doutait que T-Mobile et AG2r feraient le travail. Dans la finale, j'ai en effet profité du grand travail de mes équipiers et je dois les en remercier.
Avant le dernier col, Michael Rasmussen m'a demandé comment j'étais et puisque je me sentais vraiment bien, il n'a pas hésité une seconde.

Lui et Michael Boogerd ont tout donné pour moi."
Très heureux de cette première victoire dans le Tour de France, il suffit à Menchov de lire le classement pour comprendre la chance qui se présente à lui.
"Je me sens fort comme je l'étais dans la dernière Vuelta.
L'homme à battre est Floyd Landis mais Carlos Sastre et Cadel Evans sont également impressionnants".
Tout va se décider dans les Alpes mais nous le savions depuis longtemps !
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