Spécial Elections 2007

Florence Baverel, meilleure gâchette du circuit

18 Février 2006 À 14:35

Pilier de l'équipe de France en relais, la biathlète Florence Baverel-Robert, meilleure gâchette du circuit, est devenue, jeudi, championne olympique du sprint.

L'automne dernier, pour un calendrier sur le thème du cinéma édité par l'équipe de France féminine de biathlon, cette fille d'agriculteur, à l'accent jurassien très prononcé, avait épousé d'une manière saisissante les traits de Sharon Stone dans «Basic Instinct».
A 31 ans, la Doubiste a marqué son retour sur le devant des pas de tir le 15 décembre dernier avec une troisième place en Coupe du monde sur le 15 km d'Osrblie.

« Après dix saisons à haut niveau, je me sens épanouie.
Désormais, je me sens bien dans mon corps et dans ma tête. Je me sens heureuse dans notre groupe. Je me fais de plus en plus plaisir, sans doute parce que j'accepte mieux mes moments de faiblesse, j'accepte mieux de ne pas être un robot », disait-elle avant les Jeux.

Déjà aux portes de l'exploit olympique en 2002 avec une cinquième place en sprint, Florence Baverel-Robert avait ensuite été victime fin 2003 du syndrome des Loges, maladie affectant les muscles des jambes, à l'étroit, dans leur enveloppe.

Arrivée en équipe de France en 1994, du temps d'Anne Briand et de Corinne Niogret, les championnes olympiques en relais de 1992, la biathlète de Montbenoit décrocha ses deux premiers podiums internationaux en montant sur la deuxième marche aux championnats du monde de relais en 1995 et en 1996 avant d'être fauchée par une mononucléose en 1997.

« Mes premiers podiums sont presque arrivés trop vite. Je n'ai pas forcément eu le temps de les apprécier. Puis, j'ai couru après, j'ai souvent manqué de confiance en moi. Je réussissais à me dépasser pour l'équipe, en relais, mais je n'arrivais pas à passer le cap en individuel.» Entraîneur national de l'équipe de France féminine, Pascal Etienne en atteste.

«Depuis longtemps, Florence se prend la tête pour des riens.
Bref, elle se pourrit la vie. Sinon, elle a largement les moyens d'être devant. En tir, elle est la meilleure de l'équipe de France féminine, du circuit féminin et même meilleure que beaucoup de garçons», dit-il.

« Chez elle, le tir semble inné, à tel point que nous avons même souvent l'impression qu'elle ne vise pas, tellement elle tire instantanément. » Florence Baverel brûle jusqu'à 18.000 cartouches par an et affiche un récent taux de réussite au tir en Coupe du monde de 88% voire 89% en 2003 et 2001.
Caporal-chef à l'Ecole militaire de haute-montagne, Florence Baverel est mariée depuis 2000 avec le biathlète douanier Julien Robert, 31 ans, médaillé olympique de bronze en relais en 2002, champion du monde de relais en 2001 et sixième du 15 km olympique samedi à Turin.

« Flo » s'appuie beaucoup sur sa moitié pour tracer son chemin.
« Julien est toujours plus optimiste que moi, il sait s'arrêter de penser au biathlon, il sait mieux accepter ses limites. Parfois, je le trouve trop attentionné avec moi, je lui dis d'arrêter de me prendre pour une gamine. Mais sa présence m'est indispensable », dit-elle.

« Ensemble, nous discutons beaucoup sur le tir. Il est mon interlocuteur privilégié. Et je sais que si je vais bien, il sera encore mieux. » En Coupe du monde, Florence Baverel-Robert, qui débuta dans le sport par le football, a déjà réussi 14 podiums individuels, mais n'a obtenu aucune victoire.
Elle a désormais ajouté le plus beau des succès à son palmarès.
REUTERS

Florence Baverel-Robert en bref


Florence Baverel-Robert en bref Nom: Baverel-Robert Prénom: Florence Date de naissance: 24 mai 1974 Lieu de naissance: Pontarlier Nationalité: française Taille: 1,67 m Poids: 60 kg Sport/discipline: biathlon Jeux Olympiques: Sprint: 1re (2006), 5e (2002) Relais 4x7,5 km: 9e (2002) 15 km individuel: 11e (2002), 27e (2006) 10 km poursuite: 14e (2002) Championnats du monde: Relais 4x7,5 km: 2e (1995, 1996), 3e (1999) Poursuite 10 km: 3e (2000) Coupe du monde 2005-2006: 3e du 15 km individuel.
AFP
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