Hicham Khaddari, une ambition dévorante
LE MATIN
10 Octobre 2006
À 15:59
Ce jeune espoir a eu beaucoup de chances. A trois ans, il commença à se passionner pour la petite balle jaune. En effet, son père, Abdelaziz, ancien joueur de tennis, embrassa une carrière d'entraîneur et pris sous sa coupe son rejeton, lui inculquant ses premières leçons au club de l'OCPC.
Il montra de bonnes dispositions pour faire carrière dans cette discipline. Quelques années après, il fut confié à des entraîneurs, des amis d'enfance de son père au CAFC.
Il s'agit de Hizaz et Saber, deux des meilleurs encadreurs du pays.
Pendant deux années, il va durement s'entraîner et améliorer son tennis au point que les résultats n'ont pas tardé. Il remporte son premier tournoi, celui du Royal Tennis Club de Mohammedia alors qu'il était encore poussin et joue une demi-finale à la Coram. En double benjamin, il parvient en demi-finale au tournoi du RUC avec Youssef Blila, le Jdidi.
Après deux années passées avec les Cafistes, il opte pour un nouveau club, l'ACSA, où il est pris en charge par un autre grand encadreur, en l'occurrence Mokhtar Allami, qui a quitté le TC Meknès pour le club bidaoui. Mais son père le suit pas à pas. Quand il passe au minime, il se classe à la 3e place des non classés.
En 2005, il participe à son premier tournoi international à Tunis lors du championnat arabe. C'est une belle expérience pour ce jeune qui prend goût aux voyages en dépit du peu de moyens de ses parents.
A Paris, l'an dernier, il remporte le tournoi des moins de 14 et 15 ans. Toujours dans la capitale française, il parvient au 9e tour dans la catégorie adulte.
Cette saison, il devient cadet et remporte le championnat du Maroc des Jeunes qui s'est déroulé à Meknès en juillet.
Il dispute la finale face à son copain Youssef Blila, un autre espoir qui promet.
Mais auparavant, il joue un tournoi à Barcelone, empochant dans la foulée six points.
Il décide de se lancer dans les tournois ITF. «Je voulais tenter une autre expérience, explique Hicham.
Disputer des ITF était devenu mon principal objectif parce que je voulais gagner mes premiers points juniors. Vu mon jeune âge, il était plus facile pour moi d'avoir une certaine expérience et voir autre chose.»
C'est à Alger qu'il aura l'honneur d'ouvrir le bal de ces compétitions. Il remporte le simple, grade 5, et parvient en quart de finale en double avec un Hindou. La semaine suivante, il mote sur la plus haute marche du podium en simple et en double dans un grade 4. «C'était pour moi une belle satisfaction et un honneur pour mon pays, souligne-t-il.
Grâce à ces résultats, je suis devenu le no1 national au classement ITF.» Au mois de juillet, il dispute et remporte le tournoi de l'ASAS, 3e série et il est finaliste au tournoi du Royal Tennis Club de Marrakech. Il est également vice-champion du Maroc par équipe 1re division. Fort de son titre de champion du Maroc, il est appelé par les techniciens de la fédération pour représenter le pays au championnat du monde qui s'est déroulé à Barcelone.
Dans la capitale catalane, il fait quelques échanges avec Younès El Aynaoui qui apprécie son tennis. Ses compagnons de route ont pour nom Anas Rouchdi, Réda Karakhi chez les garçons et Lina Bennani, Nadia Lalami, et Sofia Bouganga chez les filles. Ils sont encadrés par Mokhtar Allami, Réda Serghini et Mounir Chenaoui.
Le Marocain dispute plusieurs rencontres contre les no 1 d'autres nations. S'il a perdu quelques matchs, en revanche, il a pris le meilleur sur le no1 américain.
Le Maroc s'était qualifié pour les phases finales. «C'était pour nous une occasion de tester notre niveau, poursuit Hicham. Je pense que les jeunes marocains sont capables d'aller loin à condition qu'ils aient les moyens de leurs ambitions.
Les joueurs que nous avons rencontrés sont tous sponsorisés et ont un coach et c'est ce qui nous manque le plus.»
Il est vrai qu'il y a eu une participation massive de pays et le Maroc s'est classé 16e.
Classé 300e mondial junior, Hicham Khaddari souhaite poursuivre une belle carrière tennistique mais les moyens lui font particulièrement défaut.
En fait, c'est à cet âge que nos jeunes qui réalisent de bons résultats doivent être sponsorisés et suivis par des techniciens afin d'assurer la relève. Un tronc sport-étude dans une académie en Espagne lui conviendrait parfaitement.