Spécial Elections 2007

Mohamed El Hayani, ce juge marocain qui vient du froid

01 Mai 2006 À 14:55

Certes, c'est l'Italien Daniel Braciali qui a remporté la 22e édition du Grand Prix Hassan II. Mais pour le public qui a assisté à la finale de ce rendez-vous tennistique, la star du tournoi n'était pas Braciali, mais plutôt l'arbitre qui a officié la rencontre. Juste après la fin du match, toute une foule l'a entouré… les uns demandant des autographes, les autres voulant prendre une photo avec lui… « Je suis célèbre ici », nous confie Mohamed El Hayani. De bonne humeur, El Hayani répond à la demande de ses fans. « Les gens sont super sympa ici… Chaque année, ils m'offrent un accueil chaleureux».

Et oui, El Hayani assiste chaque année au Grand Prix Hassan II et ce, depuis 1997. « J'essaye toujours d'être là… C'est très important pour moi. » On a vite compris que le fait de participer à un tournoi organisé au Maroc représente beaucoup pour Mohamed, lui qui a toujours eu cette nostalgie de ses premières années passées dans son pays natal.

Né à Tétouan en 1965, Mohamed El Hayani quitte le Maroc à l'âge de quatre ans. Destination : la Suède. Là-bas, il commence une nouvelle vie. Ordinaire, peut-être. Le Bac en poche, il intègre une grande société qui fabrique des articles sportifs. Et pour ne pas tomber dans la banalité, Mohamed choisit de travailler avec un club de tennis pendant ses journées de repos. Il a comme mission d'entraîner les jeunes enfants.

Petit à petit, Mohamed tombe amoureux de la petite balle jaune. Il se plaît dans le domaine sportif et décide de quitter son travail et de se consacrer au tennis. « Les responsables du club où je travaillais m'ont beaucoup encouragé et m'ont beaucoup aidé… chose qui m'a permis de faire des études sportives. » Après deux ans d'étude, Mohamed El Hayani change de casquette, et devient arbitre. Très vite, il gagne la confiance des responsables suédois et participe à tous les tournois organisés dans son pays d'accueil. « C'est grâce à ces différentes participations que j'ai pu acquérir de l'expérience».

Les responsables suédois voyaient en Mohamed un arbitre de renommée, c'est pourquoi ils l'envoient participer à des tournois internationaux. Commence alors une nouvelle page dans la vie du jeune arbitre. En 1992, il participe à l'une des grandes fêtes sportives mondiales, en l'occurrence les Jeux olympiques de Barcelone. Voilà qui est fait ! « J'ai entamé ma carrière à Barcelone, c'était un rêve pour moi… j'étais juste un arbitre de ligne, mais franchement ça m'a ouvert plusieurs portes ». A Barcelone, Mohamed El Hayani a montré qu'il était un très bon arbitre. Résultat : il est convoqué pour participer aux tournois du Grand Chelem. Ce n'est pas tout, il reçoit la médaille de bronze en 1993.

«Cette médaille signifie que je pourrais participer à de grandes compétitions internationales. » Encourageant. De Wimbledon à Rolland Garros, en passant par l'US Open, l'Open d'Australie et la Coupe Davis, Mohamed était toujours présent en tant qu'arbitre de ligne. Deux ans plus tard, il reçoit la médaille d'argent. Un plus pour Mohamed El Hayani. Et puis, vint la grande consécration : il devient arbitre professionnel, agréé par l'ATP, en 1997. Depuis, Mohamed sillonne les quatre coins du globe, là où il y a un tournoi de tennis. Mohamed aime-t-il son métier ? « J'adore ce que je fais… ce métier m'a permis de rencontrer beaucoup de gens, de voyager… Toutefois, j'aurais aimé avoir un restaurant. » Ce que les fans de Mohamed El Hayani ne savent pas, c'est que leur idole est un très bon cuisinier. Sympa non ?
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