William Gallas, le polyvalent

Trimballé de poste en poste dans la défense de Chelsea, William Gallas, exaspéré, avait laissé filtrer son mécontentement, avant d'oublier depuis peu ses états d'âme, juste à temps pour le 8e de finale de la Ligue des champions de football mercredi face au FC Barcelone.

Le Français est de ces joueurs dont rêve chaque entraîneur. Un garçon humble, intelligent, travailleur et polyvalent. Conscient de sa chance, son manageur Jose Mourinho le considère comme le meilleur joueur de l'équipe à trois postes différents (défenseur central, arrière droit ou gauche).
Le compliment est flatteur. Mais William Gallas baladait il y a encore quelques mois son spleen. Estimant, sans doute à juste titre, que ces changements incessants de poste l'empêchaient d'être considéré à sa juste valeur. Son analyse a cependant depuis évolué, au fil de prestations toujours plus convaincantes.

« Je me sens vraiment bien en ce moment, explique-t-il à l'AFP. Quand j'ai marqué contre Liverpool (2-0 en Championnat, le 5 février), j'étais vraiment super heureux. J'ai compris que ma polyvalence était une bonne chose pour moi et non plus un fardeau comme je le pensais parfois.»
«Cela ne me dérange plus d'évoluer à des postes différents, assène-t-il désormais. Je m'éclate partout et c'est le plus important.» Depuis le début de la saison, le Français, 28 ans, 37 sélections, est tout simplement le meilleur joueur de Chelsea.

Après le capitaine John Terry, il est le joueur le plus utilisé. Il n'a manqué qu'un match de Championnat (à West Ham), un de Coupe de la Ligue (Charlton) et deux de Coupe d'Angleterre (Huddersfield et Colchester). Aucun en Ligue des champions. Il impressionne à droite (11 matches), à gauche (13) et surtout en défense centrale (8).

Les supporteurs ne s'y trompent pas non plus. Il a déjà plusieurs fois été élu meilleur joueur du club du mois. Et Jose Mourinho continue à l'inonder d'éloges. «William est un très grand joueur, pour moi, l'un des meilleurs défenseurs du monde. Sans aucun doute», jure le Portugais.
L'an passé, c'est en tant qu'arrière gauche qu'il avait évolué contre le FC Barcelone, déjà en 8e de finale. Mercredi, c'est sur le flanc droit qu'on devrait le retrouver. Avec une mission bien particulière à remplir : rendre muet le Ballon d'Or 2005, le Brésilien Ronaldinho.

« L'an dernier, ça avait été un grand match, se rappelle-t-il. Une rencontre de très haut niveau dont nous étions sortis vainqueurs. Barcelone possède beaucoup de grands joueurs, dont Ronaldinho. Nous devrons être bien concentrés et nous montrer réalistes, comme lors de notre victoire au match retour l'an dernier (4-2).» Discret, presque timide, William Gallas n'aime pas trop faire causer de lui. Son comportement sur le terrain est le plus parlant.

« Je veux remporter encore beaucoup de titres dans ma carrière, dit-il. Je n'ai que 28 ans et je veux aider Chelsea à gagner des trophées. A commencer par la Ligue des champions. »
Pour cela, il faudra enjamber l'obstacle Barcelone, revanchard après son élimination de l'an passé.

Son duel avec Ronaldinho s'annonce ainsi passionnant et déterminant pour la qualification. Mais désormais, rasséréné et sûr de ses forces, William Gallas ne craint certainement pas la confrontation.