Fête du Trône 2006

Le Conseil constitutionnel maintient le seuil de 6%

Les femmes des “petits” partis se sentent trahies

26 Janvier 2007 À 18:14

Déçues. Les femmes parlementaires issues des petits partis, le sont. En effet, le Conseil constitutionnel qui vient de rendre son verdict jeudi dernier ne leur a pas donné gain de cause. Elles gardaient encore l'espoir quant à l'amendement du seuil de 6% pour leur accès au Parlement à travers les différentes listes nationales. Elles essayaient autant que faire se peut d'exercer une pression pour arriver à leur fin. Mais, elles ont échoué.

Même si elle déclare qu'elle est obligée de se ranger à la position de son parti, Zahi Dadi Skelli, présidente du Forum des femmes parlementaires estime que la décision du conseil constitutionnel aura un effet négatif sur la diversité féminine au niveau du Parlement.
Les femmes des petits partis, qui ont mené le combat de dernière chance pour faire baisser la barre à 5%, manifestent leur mécontentement.

Elles croyaient du fond de leur cœur que le conseil constitutionnel allait baisser le seuil électoral. Elles se sentent trahies, surtout que le seuil de 3% qui était exigé pour les partis politiques a été annulé. Malgré cette décision, elles ne comptent pas baisser les bras.
Elles ont décidé à l'heure actuelle de frapper à toutes les portes en lançant un appel au Premier ministre Driss Jettou et à tous les membres du gouvernement.

Les arguments ne manquent pas pour plaider en faveur de la suppression pure et simple du seuil de 6 %, qualifié d'infranchissable pour l'écrasante majorité des candidates aux élections législatives de 2007. Elles sont claires : le seuil de 6 % aura de graves conséquences sur la représentation féminine et videra de son sens l'acquis historique de la liste nationale.

Selon Nouzha Skelli, députée parlementaire du Parti du Progrès et du Socialisme, la réforme actuelle des lois électorales, loin de réaliser l'objectif recherché de réduire la balkanisation des partis, ne servira en fin de compte qu'à éliminer les femmes de la majorité des partis actuellement représentés au Parlement ainsi d'ailleurs que la totalité des autres, alors que les femmes n'ont aucune responsabilité dans cette balkanisation.

Quant aux femmes des partis de la majorité, elles n'ont en aucun moment soutenu leurs collègues car elles n'auront pas les mêmes difficultés à se faire élire que les représentantes d'un parti de moindre importance.

Fatima Mustaghfir, députée du Mouvement national populaire, indique que les femmes des petits partis ne doivent pas jeter la totale responsabilité sur les dispositions de la nouvelle loi : " Les femmes seront toujours représentées au Parlement. Si les parlementaires, qui sont à l'heure actuelle mécontentes, avaient confiance dans leurs partis, elles n'auraient pas réagi de cette manière. ”
Fatima Mustaghfir affirme que les solutions ne manquent pas pour les petits partis afin de permettre à leurs femmes de figurer dans la liste des futures parlementaires.
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