Salon international de l'agriculture de Meknès

Le Trésor émet des BT à 30 ans

L'émission de la nouvelle maturité a fortement animé le marché secondaire

11 Février 2007 À 17:26

Des Bons du Trésor à 30 ans ! Une nouvelle maturité émise par le Trésor en novembre 2006, et ce pour la première fois. Contexte ? Une demande pressante des investisseurs pour les maturités longues, accouplée à un souci de diversification des sources de financement.

C'est ce qui ressort de la rétrospective 2006 établie par le département Recherche et Analyse de CDG Capital. «Témoignant de la surliquidité structurelle de l'économie nationale qui dure depuis six ans déjà, le marché des taux a enregistré en 2006 de nouvelles variations à la baisse du taux de rémunération de l'ensemble des maturités des BDT», relève l'analyse.

D'où une forte demande des titres de maturité moyenne et longue, qui a impliqué de fortes dépréciations allant de - 81 pbs pour le 5 ans à -208 pbs pour les BDT 20 ans. Dans la foulée, les taux de rémunération des BDT 10 et 15 ans ont respectivement perdu 133 pbs et 161 pbs. Devant un tel tableau, le Trésor a jugé opportun d'émettre une nouvelle maturité, dont les effets ont été plus au moins notoires.

«L'enrichissement des maturités longues a impliqué un net relèvement de la durée moyenne de l'encours des BDT, estimé à 6,94 ans en 2006 contre 6,62 ans en 2005. En dépit de cette donne, l'aplatissement continu de la courbe a réduit le coût moyen de cette dette de près de 20 pbs à 5,71%». D'ailleurs, l'émission de la nouvelle maturité a fortement animé le marché secondaire. En effet, «sur les dix premiers mois de l'année, le volume moyen mensuel des transactions était à la baisse comparativement à la même période en 2005, soit 7 707,5 MMAD contre 8 718,3 MMAD».

Une tendance qui s'est inversée, à fin 2006, relevant ainsi le volume moyen mensuel sur l'année 2006 à 10 153 MMAD contre une moyenne mensuelle de 8 338 MMAD en 2005. Par ailleurs, «en terme de rémunération, le marché secondaire est resté comme à son habitude totalement corrélé au marché primaire».

Précisons à cet égard que le marché des adjudications a été marqué en 2006 par une accentuation des offres des investisseurs face à un appétit très limité du Trésor. En effet, à un moment où les offres des investisseurs ont presque doublé, allant de 212,9 milliards de MAD en 2005 à 412, milliards de MAD, et ce dans un contexte de rémunération obligataire baissière et de surliquidité abondante, les levées adjudicataires se sont rétractées de 51,1% par rapport à l'exercice 2005 à 36,6 milliards de MAD.

Une chute des levées du Trésor qui s'impute à son aisance financière Trésor, confortée par l'expansion des recettes fiscales ainsi que des revenus de privatisation (20% restants de la Régie des Tabac et de SOMATHES pour 4,6 milliards de MAD).
Il faut dire que « d'une année à l'autre, le taux de satisfaction global des adjudications en 2006 a été réduit à 9,35% contre un taux de 37,3% en 2005» fait remarquer le département Analyse et Recherche de CDG Capital. S'agissant du marché de la dette privée en 2006, il a vu son dynamisme se refroidir, les levées de l'année ayant flanché de 4,2% à 8.773 MMAD.

Pour cause, «la concurrence acerbe du secteur bancaire a impliqué une nette compression de la marge d'intermédiation, orientant ainsi un flux de financement plus important vers le système bancaire», selon l'analyse rétrospective élaborée par CDG Capital. Plus en détail, les émissions de titres de créances négociables (TCN) restent majoritaires à 64,3% des émissions de l'exercice, avec un changement structurel en faveur des certificats de dépôt (CD).

Les levées en Bons de sociétés de financement (BSF) et Billets de trésorerie (BT), elles, ont été respectivement réduites de 18,9% à 1 192 MMAD et de 67,2% à 1 300 MMAD. En définitive, l'encours des TCN s'est renforcé de près de 9%, à 10 315 MMAD.

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Liquidité abondante

Après un exercice marqué par la forte volatilité des taux, le système monétaire a enregistré en 2006 une liquidité abondante, soutenue principalement par l'expansion des avoirs extérieurs nets et par le comportement du Trésor quant à la gestion de la dette intérieure. En effet, les avoirs extérieurs de l'institut d'émission se sont appréciés en 206 de 14% à près de 172 milliards de MAD, suite à la progression des transferts MRE de 7,2% et à l'expansion des excédents des opérations «voyages» de 32,2% à 46 963 MMAD en 2006.

Dans le cadre de sa mission principale, qui est la stabilisation des prix, la banque centrale a maintenu en 2006 ses interventions sur le marché en vue d'éponger sa surliquidité.

En dépit de cet effort, le contexte inflationniste s'est renforcé au dernier trimestre 2006. Pour y remédier, Bank Al-Maghrib a procédé en décembre dernier à un relèvement du taux de rémunération des reprises de liquidités hebdomadaires de 25 pbs à 2,75%.

Sur l'année 2006, les interventions de la banque centrale se sont concentrées sur deux principau instruments : les reprises de liquidités à 7jours et les facilités de dépôt à 24 heures, dont les levées hebdomadaires moyennes se sont élevées respectivement en 2006 à 5 263 MMAD et 1 899 MMAD.
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