Appel à une conférence internationale sur le Proche-Orient
MAP
13 Novembre 2006
À 16:05
Les ministres arabes des Affaires étrangères, réunis d'urgence, dimanche au Caire, au sujet des agressions israéliennes contre les territoires palestiniens, ont décidé de "briser immédiatement" le blocus imposé aux Palestiniens, appelant la communauté internationale à lever toutes les mesures prises à cet effet.
La Ligue arabe examinera avec la partie palestinienne les mécanismes pour "briser" cet embargo de manière à permettre l'acheminement des fonds, des denrées alimentaires et des médicaments aux Palestiniens, a indiqué le ministre bahreïni des Affaires étrangères, Khalid ben Ahmed Ben Mohamed Al-Khalifa, lors d'une conférence de presse conjointe avec le secrétaire général de la Ligue, Amr Moussa.
Pour sa part, Amr Moussa a souligné que, par cette décision, les pays arabes réitèrent qu'ils ne feront jamais partie de l'opération du blocus imposé au peuple palestinien tout en s'engageant à lui transférer des fonds. Les Etats-Unis et l'Union européenne avaient décidé, en mars dernier, d'imposer un embargo financier sur le gouvernement palestinien, issu du Hamas, exigeant, pour sa levée, de ce dernier de reconnaître Israël et les conventions signées entre les Palestiniens et l'Etat hébreu et de mettre fin à la violence.
Les ministres arabes ont également appelé à ouvrir une enquête internationale sur les massacres de Beït Hanoun et les violations israéliennes perpétrées contre les civils palestiniens dans les territoires occupés et à dépêcher sur place des forces internationales pour protéger le peuple palestinien.
Ils ont également réclamé la tenue d'une réunion extraordinaire du Conseil des droits de l'homme, relevant des Nations unies sur les violations israéliennes après l'échec du Conseil de sécurité dimanche à émettre une résolution condamnant les agressions commises par l'Etat hébreu sur les territoires palestiniens, suite au veto américain.
Les ministres arabes ont exprimé, à ce propos, leur "profonde indignation" face au recours américain au veto, considérant que cette attitude constitue une position hostile à l'égard des Etats et des peuples arabes et un obstacle empêchant le Conseil de sécurité de s'acquitter de ses missions et d'assumer ses responsabilités.
Ce veto constitue également un message à l'adresse d'Israël l'encourageant à poursuivre son agression, ce qui ne favorise guère l'avènement de la paix dans la région, ont-ils insisté, ajoutant que ceci remet en cause la crédibilité des Etats-Unis à jouer un rôle constructif dans l'instauration de la paix dans la région.
Les ministres arabes ont également fait part de leur forte indignation face à l'affaiblissement du rôle du Conseil de sécurité dans la résolution du conflit arabo-israélien et au mutisme dont fait preuve le Quartette à ce sujet.
Les chefs de la diplomatie arabe ont également décidé de saisir l'Assemblée générale des Nations unies, lors d'une réunion extraordinaire consacrée au processus de paix et ce, dans le cadre de "l'union pour la paix" et ont appelé à la tenue d'une conférence internationale pour la paix réunissant des parties arabes et Israël ainsi que les membres permanents du Conseil de sécurité dans l'objectif de parvenir à une solution juste et globale du conflit arabo-israélien.
Ils ont aussi convenu de constituer une délégation ministérielle représentant la présidence actuelle du Conseil de la Ligue, le membre arabe au Conseil de sécurité ainsi que le secrétaire général de la Ligue arabe, en vue d'effectuer les concertations nécessaires avec toutes les parties internationales notamment le Quartette et les membres permanents du Conseil de sécurité afin d'assurer le suivi de ces résolutions et de poursuivre les efforts visant la relance du processus de paix.
Les ministres arabes ont, par ailleurs, appelé les pays et organisations arabes, les entreprises du secteur privé et les organisations de la société civile à participer, dans les meilleurs délais, à la reconstruction des infrastructures détruites suite à l'agression israélienne à Beït Hanoun et dans les autres villes palestiniennes.
Ils ont, de même, exhorté les parties palestiniennes à accélérer la formation d'un gouvernement d'union nationale afin de faire face aux défis périlleux auxquels fait face le peuple palestinien, et réclamé la libération immédiate des prisonniers et autres membres du gouvernement palestinien ainsi que la libération du soldat israélien.
Ils ont, en outre, appelé la communauté internationale à assumer ses responsabilités et à poursuivre l'aide financière au peuple palestinien, réclamant, au même titre, d'Israël la levée de son blocus imposé sur les avoirs fiscaux de l'Autorité palestinienne. Dans une déclaration à la presse à l'issue de cette réunion, le ministre palestinien des Affaires étrangères, Mahmoud Al-Zahar, a exprimé sa satisfaction de la résolution arabe appelant à briser le blocus imposé au peuple palestinien, précisant que le Koweït a débloqué, dimanche, une aide de 30 millions de dollars aux Palestiniens.
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Al-Chbeir remplace Hania
Les mouvements palestiniens Fatah et Hamas sont tombés d'accord sur le nom du prochain Premier ministre pour prendre la tête d'un cabinet d'union nationale, attendu fin novembre, a-t-on appris dimanche auprès des deux organisations.
Il s'agit de Mohammad Al-Chbeir, ancien président de l'Université islamique de Gaza, ont indiqué à l'AFP des responsables du Hamas et de l'entourage du Président Mahmoud Abbas, issu du Fatah.
"Jusqu'à présent, personne ne m'a officiellement demandé d'assumer les fonctions de Premier ministre mais si cela devait être le cas, je serais heureux de servir mon peuple", a déclaré M. Chbeir.
Un proche de M. Abbas a indiqué que "le Hamas a proposé trois noms qui tous avaient l'assentiment du Président Abbas, mais le Hamas a marqué sa préférence pour Mohammad Al-Chbeir".
Mohammad al-Chbeir, né en 1946, a suivi des études de pharmacologie à l'Université d'Alexandrie en Egypte qu'il a poursuivies aux Etats-Unis où il a obtenu un doctorat en micro-biologie, à l'Université de Virginie.
Il est considéré comme un sympathisant du mouvement islamiste Hamas, mais n'a jamais appartenu à l'organisation. Il a affirmé dimanche "n'appartenir à aucun mouvement et avoir de la sympathie" pour toutes les formations palestiniennes. AFP