Devoirs de vacances : n'en faites pas trop

En toute logique, le mot «vacances» signifie repos, cessation d'activité ou arrêt du travail habituel. Les enfants ont aussi besoin de se reposer, de se changer les idées, de se défouler, de s'ouvrir l'esprit à d'autres horizons. Alors pourquoi les obliger de réviser tout le temps pendant les vacances ? Dès le réveil, on leur parle de devoirs et de révision. Il suffit qu'ils se mettent devant la télévision pour que la maman, le papa ou la personne qui garde l'enfant crie : «Tu vas éteindre cette télé et aller réviser, les examens s'approchent».
C'est une attitude qu'adopte la quasi-majorité des parents pendant les vacances de cette saison de l'année.

C'est tout à fait compréhensible puisque les examens seront au rendez-vous dès la rentrée. «Les parents sont très anxieux et en demandent trop à leurs enfants durant les congés. S'ils se sentent rassurés par un temps de travail scolaire pour leurs enfants, ils ne doivent pas exagérer pour ne pas les décourager», conseille Imane Smyej, psychologue.

«Comment ne pas exagérer alors que ma fille est en dernière année du primaire et que ses résultats pour le premier trimestre n'étaient pas fameux ? Je commence vraiment à paniquer. Elle doit absolument se préparer correctement pour ses compositions dès la rentrée», s'exclame, Narjiss, maman de Ilham, 10 ans.

Elle n'est pas la seule dans cet état, bons résultats ou pas, les parents paniquent à l'approche des examens. Cette année spécialement, puisque les vacances de fin d'année ont coïncidé avec l'Aïd Al-Adha où les réunions et visites familiales sont de coutume. «Mon fils de 9 ans n'a pas touché un livre depuis le début des vacances, il ne pense qu'à s'amuser avec ses cousins et cousines et derrière il y a les grands parents et les tantes qui les gâtent et qui m'empêche de le gronder. Maintenant, avec sa maman, nous avons repris le travail et je ne sais pas comment l'encourager à réviser au lieu de s'amuser», nous confie Fouad, papa de deux enfants.

«Cette crainte est naturelle chez les parents, surtout que les jeunes couples actifs aujourd'hui vivent avec un sentiment de culpabilité du fait qu'ils soient trop occupés pour veiller de près sur leurs enfants», confirme la psychologue.

Quant à Badiâ Cherrrate, responsable pédagogue dans une école privée, elle insiste sur le fait que faire travailler son enfant pendant les vacances doit absolument être en concertation avec le corps enseignant. «Si vous êtes dans l'incertitude au sujet du niveau des acquis de votre enfant, la première chose à faire, c'est d'interroger son instituteur.

Soit celui-ci vous dira de passer de bonnes vacances tranquilles, soit il vous conseillera de lui faire revoir telle ou telle matière afin qu'il entame ses examens avec de meilleures bases et plus d'assurance», précise-t-elle.

Et de continuer, «après concertation avec l'instituteur, attendez la deuxième partie des vacances pour établir avec lui un programme des périodes à consacrer à l'étude.
Ces périodes seront choisies le matin de préférence, seront régulières, sérieuses, pas trop longues et proportionnelles à son âge bien sûr». Lors de ces séances de travail, la psychologue insiste sur la bonne humeur et le calme des parents. «Votre intervention doit être motivante, ne vous énervez pas s'il se trompe, le travail doit se faire dans une ambiance sereine et décontractée.

Il se peut que votre enfant ait une attitude de refus de coopérer avec vous. Ne vous alarmez pas, c'est un comportement habituel entre enfants et parents.

Faites alors appel à un autre membre de la famille ou à quelqu'un de l'extérieur qui voudra bien lui consacrer un moment et tout s'arrangera», préconise cette dernière.

Ça ne sert à rien de paniquer et de faire un ulcère à chaque période de repos de vos enfants, d'autant que les devoirs de vacances, s'ils rassurent les parents, n'auront jamais la même valeur qu'un suivi attentif durant toute l'année scolaire. Ce sont les petites choses, au jour le jour, qui construisent les scolarités les plus abouties.

Une patience et une disponibilité dont ne disposent pas tous les parents, mais qui restent les meilleurs gages de réussite. Mieux vaut donc prendre de bonnes résolutions pour la rentrée et, en attendant, s'autoriser et autoriser ses enfants à prendre de belles vacances.
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comment travailler ? Travailler au calme : faites travailler vos enfants en fin de matinée ou en début d'après-midi. Evitez les fins de journée, ils seront fatigués et n'auront vraiment pas envie de faire grand-chose.

Ne pas travailler trop longtemps : en maternelle, un quart d'heure par jour suffit. Passez à une demi-heure en cours primaire et trois quarts d'heure / une heure si votre enfant est au collège ou au lycée.
Ne pas fixer d'objectif : inutile de l'obliger à finir tous ses exercices en quelques jours. Mieux vaut des séances courtes mais efficaces que trop longues et sans concentration.

Eviter la corvée : les devoirs de vacances ne doivent surtout pas être vécus comme une corvée. C'est le meilleur moyen pour qu'un enfant se bloque et ne veuille plus toucher à ses devoirs jusqu'à la fin des vacances.