Campagne de vaccination au profit des diabétiques nécessiteux

«Avant l'entrée en vigueur de l'Assurance maladie obligatoire (AMO), la mutuelle nous remboursait notamment les glucomètres et les bandelettes, qui servent à contrôler le taux de glycémie. Ces instruments de contrôle sont indispensables pour les diabétiques, surtout pour les malades atteints de diabète de type I qui souvent sont des enfants.

Aujourd'hui, ces instruments ne figurent plus sur la liste de remboursement des fournitures paramédicales», lance Seddik Laoufir, président de l'Association SOS Diabète, qui ajoute qu'il a bien alerté les responsables de l'AMO sur cette histoire et qu'il attend une réponse officielle. Mais déjà une réponse est là. « La liste de remboursement des médicaments n'est pas figée, elle sera toujours mise à jour», répond Ihsane Loudiyi de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS).

Mais en attendant SOS Diabète ne désarme pas. Cette association composée de malades diabétiques a bien l'intention de rendre encore des services à ses malades. Ainsi dans le cadre de l'Initiative nationale de développement humain (INDH),
elle vient d'organiser les 5, 6 et 7 juin dans la capitale, la première campagne de dépistage du cholestérol, du triglycéride et de la mesure de la tension au profit de 800 diabétiques nécessiteux.

Cette opération sera suivie d'une campagne de vaccination à partir du 27 juin, au profit de ces diabétiques contre la diphtérie, la poliomyélite et le tétanos. Des équipes médicales du ministère de la Santé, du service de diabétologie et d'endocrinologie de l'hôpital Ibn Sina de Rabat, de la préfecture médicale de la capitale et du Programme national de prévention et de contrôle du diabète, superviseront cette action. «Pour assurer cette campagne, Sanofi Pasteur nous a offert gratuitement les vaccins.

Cette opération avec le vaccin combiné permet un rappel antitétanique mais aussi un rappel contre deux maladies graves, en l'occurrence, la poliomyélite et la diphtérie qui sont présentes encore dans le monde. Cette campagne qui aura lieu au siège de notre association dans le quartier Diour Jamâa ne concernera pas seulement les membres de SOS Diabète, mais également des malades extérieurs.

Nous allons également organiser, à quelques jours de la saison estivale, une journée sous le thème : «Diabète et été» pour informer les malades sur la manière de transporter les médicaments lors de leur voyage ainsi que les vertus de la bonne alimentation», ajoute M. Laoufir, qui conseille aux Marocains, grands consommateurs de thé, de faire un dépistage de diabète tous les six mois. Cette opération vise également à expliquer aux malades de ne plus confondre sérum antitétanique et vaccin. «La vaccination est le moyen de prévention efficace contre ces trois maladies et elle doit être maintenue tout au long de la vie. Au Maroc, les gens confondent sérum et vaccin antitétanique et dans le langage courant, le terme «Jelba» est utilisé pour les deux.

Le sérum antitétanique ne protège que deux à trois semaines, tandis que le vaccin antitétanique assure une protection efficace de dix ans», indique Adil Bennani de Sanofi Pasteur qui ajoute qu'un texte de loi est en cours de préparation pour rendre la vaccination obligatoire dans les entreprises.
Selon les estimations, quelque 2 millions d'adultes de plus de 30 ans au Maroc sont diabétiques. Cette maladie engendre encore des complications graves qui peuvent toucher les reins, les yeux, le cœur et plusieurs autres organes du corps humain.

Blessures et risques de tétanos
En cas de blessures, le Collège américain des pratiques d'immunisation (ACIP) propose de suivre ces conseils pour éviter tout risque de tétanos.
Devant une blessure minime et propre - une personne complètement vaccinée (cinq à dix ans depuis le dernier rappel) ne recevra ni sérum ni vaccin antitétanique,- une personne partiellement vaccinée (plus de dix ans depuis le dernier rappel) ou non immunisée, recevra un vaccin antitétanique.

Devant une blessure importante et propre ou tétanigène
- une personne complètement vaccinée (cinq à dix ans depuis le dernier rappel) recevra un vaccin antitétanique,
- une personne partiellement vaccinée (plus de 10 ans depuis le dernier rappel) ou non immunisée, recevra un vaccin antitétanique + un sérum antitétanique.
Devant une blessure importante, tétanigène, vue avec retard ou plaie anfractueuse
- une personne complètement vaccinée (cinq à dix ans depuis le dernier rappel) recevra un vaccin antitétanique + antibiothérapie,
- une personne partiellement vaccinée (plus de dix ans depuis le dernier rappel) ou non immunisée, recevra un vaccin antitétanique + 2 doses de sérum antitétanique + antibiothérapie.