Spécial Marche verte

Tout pour protéger nos enfants

Lutte contre la pédophilie au sein des écoles

06 Février 2007 À 16:21

"Non au silence et soyons solidaires pour arrêter la pédophilie et pour protéger nos enfants". Tel est le slogan de la dernière campagne de sensibilisation que compte lancer l'association Touche pas à mon enfant (TPME) contre la pédophilie. En effet, dans le cadre de ses activités socio-culturelles pour l'hiver 2007, l'ONG compte se déplacer à Meknès les 8 et 9 février pour informer les écoliers dans les écoles et les orphelinats de la ville.

Son objectif : débattre des dangers que représentent les abus sexuels sur l'enfant. "Ce sujet ne doit plus être un tabou et notre devoir est de briser le silence qui l'entoure. C'est la seule façon pour que nos enfants ne soient plus victimes des comportements immoraux et indignes de délinquants pervers", nous a déclaré Najat Anwar, présidente de TPME.

D'après la présidente, cette campagne, qui se déroulera à l'école Ibnou Nafis Aïn Chebik et à l'orphelinat Dar Al Atfal Sidi Saïd, est la première de ce genre. En effet, au lieu de ne toucher que quelques écoles de la ville, l'association compte cibler au minimum 1.000 élèves répartis sur l'ensemble des écoles de la province de Meknès. " Il s'agit d'un projet pilote que nous comptons par la suite généraliser au niveau de tout le Maroc.

Nous avons demandé à avoir un élève représentant de chaque école de la province de Meknès. Ce dernier devra ensuite assurer le relais au sein de son établissement scolaire. Notre objectif est de sensibiliser un maximum d'enfants, de parents, d'enseignants, de représentants des autorités locales…", explique Najat Anwar.

La sensibilisation se poursuivra par l'organisation d'exposés et d'activités artistiques, grâce à la participation d'artistes marocains tels que Abdelkader Motaa, Amal Temar, Mohamed Atir et Fatima-Zohra Lahlou. De la même manière, Touche pas à mon enfant a demandé aux élèves de réaliser des dessins en hommage au jeune garçon, Soufiane Berghouti, mort à l'âge de 6 ans suite à une agression sexuelle. Des prix seront ensuite distribués aux meilleurs dessinateurs.

Quant aux élèves du secondaire, ces derniers ont pour mission d'effectuer des recherches sur Internet sur le thème de la pédophilie et du tourisme sexuel et de réaliser par la suite un essai. "Les meilleurs travaux seront également primés et remis ensuite à l'Académie et à certaines écoles pour qu'ils soient conservés dans les archives", précise Najat Anwar.

L'autre concept original est sans aucun doute la sensibilisation via les radios des écoles. Un Cdrom sera remis à l'Académie régionale de Meknès, qui le distribuera dans toutes les écoles, aussi bien dans le milieu urbain que rural. Le contenu du CD, à savoir une présentation de l'association et des dangers que représente l'exploitation sexuelle des enfants, sera diffusé pendant 8 minutes sur la radio de l'école durant les récréations, toute la journée. "C'est en mobilisant le maximum de personnes que nous réussirons à lutter contre la pédophilie et le tourisme sexuel. Notre seul objectif avec tout ça est de protéger nos enfants, vos enfants et tous les enfants du Maroc", conclut Najat Anwar.

REPÈRES
Planning des campagnes

Du 08 au 09 février à Meknès dans les écoles et orphelinat
Du 23 au 27 juillet dans des colonies de vacances à Ifrane, Imouzzer, Mehdia, El Jadida et Essaouira
Du 26 au 30 novembre à Ouarzazate dans les orphelinats et les écoles
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Les projets futurs

Agir directement sur le terrain, telle est la devise de l'association Touche pas à mon enfant. Pour cela elle a créé le programme "Grands frères et sœurs", qui consiste à accompagner et à faire le suivi des enfants victimes d'exploitation sexuelle. "Ce sont des jeunes, formés auparavant, qui sillonnent les grandes villes touristiques. Certains sont des anciens prostitués. C'est une façon plus directe de sensibiliser les jeunes", souligne Najat Anwar.

D'ailleurs, l'ONG compte renforcer ce programme courant 2007 et créer par la même occasion le premier centre de jour destiné aux parents des victimes d'agressions sexuelles. Une coordinatrice, une assistante sociale, un avocat et un pédopsychiatre recevront ainsi les victimes afin de les aider du mieux qu'ils peuvent.

Le centre démarrera à Agadir avant d'être ensuite généralisé à d'autres villes. L'association a également pour ambition de créer une ferme pédagogique et un centre de réadaptation pour les victimes d'agressions sexuelles et de prostitution infantile. " Pour l'instant, nous n'avons pas d'argent pour tout concrétiser. Mais nous y arriverons avec de la persévérance", dit Najat Anwar.
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