50 patients démunis souffrant de rétrécissement mitral seront opérés >Démocratiser les soins tout en prodiguant une médication de qualité. Tels sont les objectifs de la mission humanitaire initiée par le service de cardiologie de l'hôpital Ibn Ro
LE MATIN
11 Mai 2007
À 15:43
50 patients démunis souffrant de rétrécissement mitral bénéficieront de cette opération, qui aura lieu du 14 au 19 mai. «Il s'agit de la maladie valvulaire la plus fréquente au Maroc. Elle est secondaire aux angines mal traitées et aux rhumatismes articulaires aigus.
Ce rétrécissement aboutit à un certain nombre de complications cardiaques qui peuvent causer la mort», explique le professeur Ahmed Bennis, chef de service de cardiologie à l'hôpital Ibn Rochd et président de la Société marocaine de cardiologie.
Les interventions consisteront en des dilatations des artères coronaires et des valves mitrales par technique de cathétérisme cardiaque.
Le rétrécissement mitral était traité par chirurgie jusqu'à l'année 1981 quand le Japonais Inoé a mis au point un ballon qui peut passer à travers la peau.
Cette pathologie est engendrée par la diminution permanente du calibre de l'orifice mitral qui permet le passage de l'oreillette gauche vers le ventricule gauche du sang oxygéné venant des poumons. Aux côtés de ses collègues marocains, l'imminent spécialiste français, Gilles Grollier, réalisera ces interventions d'une grande précision dans les locaux du service de chirurgie inauguré depuis bientôt 2 ans par S. M. le Roi Mohammed VI qui a donné ses Hautes instructions pour qu'il soit plus accueillant, plus humain et plus performant.
De cette manière, les patients pauvres auront la chance de jouir de soins de qualité au même titre que ceux qui ont plus de moyens. En effet, tout le monde n'a pas les ressources suffisantes pour payer les frais de cette opération trop coûteuse pour les petites bourses. Le prix d'une dilatation coronaire varie de 50.000 à 100.000 dirhams. Et des missions humanitaires, le centre en a connu depuis son inauguration.
En plus de la «Caravane du cœur» qui a fait le tour du Sud du Maroc, le centre en compte plusieurs à son actif : des opérations de dilatation mitrale percutanée réalisées par le Pr Paolo Rocha en faveur d'une trentaine de personnes. Il y a également la mission qui a eu lieu les 17 et 18 juillet 2006 et qui a consisté à installer le matériel d'échocardiographie de stress, une nouvelle technique établie en collaboration avec le professeur Patrice Lancelotti, une des sommités mondiales dans ce domaine.
Ce fut également l'occasion de former des médecins marocains des secteurs public et privé à cette technique… Avec la prochaine mission, le service de cardiologie du CHU Ibn Rochd ne fait que renforcer cette série d'expériences réussies. Fait marquant, elle coïncide avec l'anniversaire de l'Initiative nationale pour le développement humain (INDH). «Nous souscrivons entièrement à cette initiative.
La mission que nous allons bientôt réaliser rentre justement dans ce cadre. Nous espérons vivement la développer en offrant des locaux de qualité, du matériel de pointe, un personnel qualifié et un traitement qui puisse répondre aux normes d'une ville comme Casablanca. Nous espérons également jouer notre rôle en tant qu'acteurs dans le développement du pays aussi bien au niveau des soins, de la formation continue que de la recherche», affirme le Pr Bennis. --------------------------------------------------------------
La cardiologie, un choix stratégique
Le développement de la cardiologie est un choix stratégique du ministère de la Santé. Les maladies cardiovasculaires constituent la première cause de mortalité dans le monde et au Maroc. Les principales urgences aujourd'hui sont celles cardiovasculaires.
D'autre part, cette spécialité a bénéficié d'une façon extrêmement importante de la technologie moderne : techniques d'imagerie, de scanner de résonance magnétique nucléaire, de dilatation du cœur par les sondes, de cathétérisme cardiaque, d'intervention non chirurgicale. «Le Maroc suit ces avancées technologiques.
Je peux vous dire sans risque de me tromper que la plupart des interventions se font chez nous : pontages, dilatation valvulaire, rythmologie moderne… On n'envoie presque plus de patient se faire opérer à l'étranger. Le secteur privé comme le secteur public prodiguent des soins de qualité. Il n y a pas de concurrence entre les deux. Mais le problème reste, encore une fois, l'accès des patients aux soins. Et c'est là où on souscrit à l'INDH.
15% des gens son mutualistes, maintenant avec l'AMO, 30% ont une assurance maladie. Alors, si on mène une réflexion dans ce sens et que les mécènes nous accompagnent, nous pourrons faire profiter les patients d'une médecine de qualité», affirme le Pr Bennis.