Michel Platini brigue la présidence
L'ex-capitaine des Bleus espère atteindre le sommet
AFP
24 Janvier 2007
À 16:40
Près de 22 ans après avoir remporté l'Euro-84 comme numéro dix des Bleus, Michel Platini, 51 ans, veut retrouver les sommets européens, cette fois dans la peau du numéro 1 des instances du football du vieux continent comme président de l'UEFA. S'il était élu, ce petit-fils de maçon piémontais compléterait un parcours incroyable, qui l'a mené de ses premières frappes de balle contre la porte du garage de la maison familiale à Joeuf (Meurthe-et-Moselle) aux coup-francs qui ont fait sa légende en club à Nancy, Saint-Etienne et Turin (Juventus), sans parler de l'équipe de France.
"C'est un match qu'il faut gagner”, ne cesse de marteler à propos de l'élection à la présidence de l'UEFA celui qui en a tant gagné sur les pelouses, fort de 41 buts marqués en 72 sélections (record français) et de trois Ballons d'or consécutifs (1983, 84 et 85). En prenant sa retraite des terrains à 31 ans, "Platoche” a découvert de nouvelles aires de jeu.
Après une première expérience malheureuse à la tête de la sélection française, quittée au lendemain d'une élimination au premier tour de l'Euro-92, l'ancien joueur a arpenté les coulisses des institutions du football. Pris sous son aile par Fernand Sastre, ancien président de la FFF, il copréside avec ce dernier le Comité d'organisation du Mondial-98. Avec une Coupe du monde à la clé.
La même année, il soutient avec succès Joseph Blatter lors des élections à la présidence de la FIFA, lançant à ses côtés le programme "Football pour tous, tous pour le football”.
Conseiller spécial auprès de ce dernier en 1999, il prend ensuite ses repères dans les cercles du pouvoir du ballon rond: vice-président de la FFF depuis 2001, membre des comités exécutifs de l'UEFA et de la FIFA depuis 2002.
Et le 15 mars 2005, il donne le coup d'envoi de son match le plus difficile en se déclarant candidat à la présidence de l'UEFA. L'apprentissage de la vie politique lui réserve quelques surprises. Alors que tout le monde pressent un duel entre lui et le "Kaiser”, Franz Beckenbauer décide finalement de ne pas se présenter, contrairement au président sortant, le Suédois Lennart Johansson, 77 ans, alors qu'il avait assuré vouloir prendre sa retraite.
Alors que Platini débute sa tournée électorale en août dernier par la Moldavie, l'Arménie et la Macédoine, les pronostiqueurs ne sont pas optimistes. Sur le papier, son jeune âge -comparé à celui de Johansson- et son passé glorieux ne pèsent pas lourd face aux réseaux entretenus par celui qui est président de l'UEFA depuis 1990.
Mais Platini a su cultiver des amitiés fidèles.
En témoigne l'allocution du président de la FIFA Joseph Blatter, qui lui accorde publiquement sa "sympathie" le 12 janvier.
Son programme, qui insiste sur une "régulation plus sociale que financière", a aussi retenu l'attention des "petits" pays parmi les 52 associations de football qui composent l'UEFA (où la voix de l'Arménie a la même valeur que celle de l'Allemagne).
Pour muscler son programme, Platini s'est adjoint les services de Jean-Louis Valentin, 42 ans, énarque et ancien directeur de cabinet de Jean-Louis Debré à la présidence de l'Assemblée nationale, aujourd'hui à la FFF. Mais, face à la presse, l'ancien joueur vedette s'exprime seul - en Anglais quand il le faut - à l'aise dans la peau du candidat. A quelques jours du scrutin (le 26 janvier à Dusseldorf), il est apparu serein, sûr de son discours : "Maintenant, tout le monde connaît mes convictions que je gagne ou que je perde. Si je gagne, c'est un point d'appui.
Si je perds c'est mon testament footballistique : j'ai dit selon moi ce que doit être et comment doit être le football." n