Naissance de SAR Lalla Khadija

L'orphelinat Sidi Bernoussi accueille l'Association Al Hidn

14 Octobre 2006 À 16:08

Mardi 17 ramadan, l'orphelinat de Sidi Bernoussi à 17h30. A quelques pas de l'entrée principale, derrière une porte en grillage gris, l'ambiance est à son comble. «C'est un jour spécial pour nous parce qu'on reçoit des membres de l'Association Al Hidn», nous lance fièrement un jeune garçon vêtu d'un pull noir et un jeans blanchi par le temps.

Il s'agit, en fait, d'un groupe de femmes au foyer, de cadres enseignants ou responsables au secteur privé qui oeuvrent en faveur des orphelins et enfants abandonnés. Leur arrivée apporte aujourd'hui une lueur d'espoir qui illumine la vie de ces orphelins. «Ce n'est pas la première fois qu'ils viennent nous rendre visite, c'est un grand jour pour nous», souligne un jeune résidant de l'orphelinat.

En effet, à chaque occasion, ces femmes essaient de créer l'évènement pour rester en contact avec les petits casablancais en besoin. Ce jour-là, c'est un ftour de solidarité qui renoue les liens entre l'association et les résidants de l'orphelinat de Sidi Bernoussi. Un geste de générosité qui met du baume au cœur. Les pensionnaires de l'Association islamique doivent alors se montrer à la hauteur de l'évènement.

Une demi-heure avant la rupture du jeûne, des bénévoles d'Al Hidn se sont enfermés avec quelques résidants de l'orphelinat dans une immense salle à manger. L'accès est limité aux plus dégourdis. Les autres s'occupent à jeter un coup d'œil sur les dernières dispositions prises pour ce «ftour en famille». «L'entrée est par ici», nous indique un petit bout d'homme avec une main, tout en gardant l'autre sur le grillage gris de la porte. A travers les ouvertures de fer forgé, il contemple les longues tables blanches soigneusement dressées.

Environ 500 plateaux de ftour traditionnel y sont précieusement déposés. Il ne reste plus beaucoup de temps, les pensionnaires de l'Association de bienfaisance se précipitent à déposer les derniers bols de «harira», tandis que quelques membres d'Al Hidn prennent des nouvelles des autres pensionnaires. Il est presque 18h05, tout est enfin prêt : harira, dattes, jus, café, gâteaux,… Bref, un vrai ftour marocain. La porte peut alors être ouverte aux autres pensionnaires.

Aujourd'hui, pas de file pour remplir leur assiette ; une table est minutieusement préparée en leur honneur. «Ils le méritent bien», souligne une femme de l'association. Malgré leur grand nombre, l'entrée se fait sans bousculade. «Ici, chaque responsable doit veiller sur le comportement de son groupe afin de sauvegarder la discipline chez les jeunes», nous dit Atika, membre d'Al Hidn.
Responsables de l'orphelinat, pensionnaires et hôtes se sont tous mis à table.

La rupture du jeûne se fait en ambiance festive. Des bavardages de routine alimentent les discussions des invités de l'orphelinat : «C'étaient une bonne idée d'apporter les ingrédients pour cuisiner le ftour ic», «Tu as goûté les petits pizzas, c'est un vrai délice», «D'où est-ce que tu as acheté ces dattes ?».

Des tas de questions et de papotages qui occupaient les hôtes autour de la table de ftour. De l'autre côté de la salle, les pensionnaires de l'orphelinat se concentraient sur les plats offerts. Ils n'ont pas de temps pour apprécier le goût des mets proposés puisqu'ils doivent libérer la place aux plus petits pour le dîner. En effet, la séance du ftour est limitée aux personnes qui jeûnent.

Les tout-petits doivent attendre l'heure du dîner pour accéder à la salle à manger. « Le budget de l'orphelinat ne permet pas de préparer des menus ftour et dîner pour tous les résidants. Ainsi, notre ftour sert de dîner pour les petits tandis que leur déjeuner est notre menu dîner», affirme un grand pensionnaire.

«Je profite de ce temps pour faire mes devoirs», nous signale le petit Ayman, âgé de 9 ans. En effet, une demi-heure après la rupture du jeûne, les petits orphelins apparaissent en rang à la salle à manger. Accompagnés de leur monitrice, ils prennent place autour des tables déjà préparées par les grands.

Une responsable à l'orphelinat nous présente les nouveaux arrivés cette année. «Ce sont 19 enfants abandonnés arrivés directement de l'orphelinat Lalla Hasna». Avec une grande spontanéité, un petit enfant vient nous saluer.

Hormis le plat qu'on lui offre aujourd'hui, il affiche une grande joie de voir des personnes s'intéressant à lui. «Une simple visite peut réjouir ces enfants même s'ils espèrent toujours passer ces moments chaleureux en famille loin des murs froids de l'orphelinat», affirme une autre femme, membre d'Al Hidn.

Et d'ajouter que chaque membre de la société peut faire quelque chose pour soulager la souffrance de ces mômes, ne serait-ce que par un sourire, un mot, un geste, une écoute et à plus forte raison par un accueil familial chaleureux, notamment en périodes de fête.

Malgré leur manque d'affection, ces petits orphelins nous offrent le plus beau sourire du monde. A notre départ, ils se sont mis près de la muraille en fixant la porte de l'orphelinat. «Ils espèrent certainement une autre visite charitable pour partager avec eux d'autres jours spéciaux», affirme tristement une responsable.
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Association Al Hidn : des femmes qui œuvrent en faveur des orphelins


«Aider les orphelins et les jeunes en besoin», tel est l'objectif de l'association Al Hidn. Pour ce faire, elle organise des opérations de parrainage des orphelins au sein de leur propre famille en vue de leur assurer une vie décente. Dans ce cadre, elle lance en permanence des appels aux cœurs charitables afin de parrainer des orphelins en contrepartie d'une somme mensuelle de 400 DH. «Ce montant accordé aux familles des orphelins, permet aux enfants de poursuivre leurs études mais aussi de grandir dans un climat familial chaleureux», affirme Warda, membre du comité de l'association. En vue d'améliorer les relations familiales et soutenir le développement humain, la commission veille à ce que ce programme puisse encadrer les mères et les tuteurs des orphelins en vue de les sensibiliser aux valeurs du partenariat et de l'interaction sociale. Par ailleurs, les membres dudit comité assurent un suivi permanent des enfants. « En cas de détérioration de la santé ou de l'éducation de l'enfant parrainé, on retire immédiatement la somme accordée à la famille», explique Warda. Par ailleurs, l'association Al Hidn organise des opérations de parrainage en faveur des étudiants doués, en leur octroyant une allocation mensuelle de 500 DH contre une promesse d'excellence et une participation aux actions de la société civile. Dans le cadre de leur soutien aux personnes en besoin, cette association distribue des cartables aux enfants issus de familles démunies. En 2006, elle a distribué environ 1.000 cartables pour des petits pauvres. Afin de financer ces projets de bienfaisance, les membres d'Al Hidn organisent chaque année une exposition de bienfaisance destinée à recevoir en don des accessoires, des tissus, des ustensiles dont le produit de la vente est utilisé au profit de la bienfaisance et de l'auto-soutien.

Association Al Hidn
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Fax : 022-98-34-40
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