L'humain au centre de l'action future

Le cinéma marocain sur une nouvelle voie

«Film Industry» a respecté ses engagements

29 Septembre 2007 À 18:17

Concevoir un projet qui met un terme à l'amateurisme et à l'assistanat dans la cinématographie marocaine, donner libre cours à l'imagi110n d'une nouvelle génération de cinéastes et ouvrir la voie au cinéma de genre dans le paysage audiovisuel marocain, c'est une véritable gageure pour les concepteurs du projet «Film Industry made in Morocco». Réfléchir en terme d'industrie qui va de la conception à la réalisation, à la diffusion et enfin à la commercialisation est la véritable innovation dans ce projet.

Lors de la conférence de presse qui s'est tenue à Casablanca jeudi dernier, Nabil Ayouch, initiateur de ce projet, en partenariat avec la SNRT, a affirmé que «c'est un projet à plusieurs dimensions. Une pépinière de nouveaux talents car la plupart des comédiens qui ont pris part à ce projet ne sont pas connus du grand public. Les réalisateurs de «Film Industry» sont en majorité à leur premier long-métrage».

Par ailleurs, il a insisté sur «la dimension de la formation qui a permis de faire émerger de nouveaux métiers dans le cinéma marocain.

Des cascadeurs, des chorégraphes, des costumiers, des cadreurs qui sont devenus chefs opérateurs, voire réalisateurs … Il faut dire que c'était une expérience tellement intense sur une durée courte par rapport à la quantité de films et que cela a créé des métiers à part entière dans le cinéma qui n'existaient pas encore au Maroc».

Pour sa part, Hicham El Asri, réalisateur et directeur artistique du projet, a déclaré: «Je préfère être libre de créer mon cinéma avec comme seule limite mon imagi110n, que d'être bien rémunéré et faire des films où je serais régenté par des paramètres qui n'ont rien à voir avec le cinéma » en réponse à des accusations concernant le traitement des équipes qui ont pris part à ce projet.

Ali Mejboud, réalisateur de «La vague blanche», a tenu à préciser: «J'ai galéré avec mon scénario pendant trois ans. ‘'Film Industry'' m'a permis de réaliser ce rêve. Mon film a été sélectionné dans plusieurs festivals. Sans cette aventure, je n'aurais pas eu la chance de le faire».


En contribuant à la mise en place des bases d'un cinéma de genre 110nal, «Film Industry» met le Maroc en position d'acteur incontournable du marché cinématographique régional, a ajouté N.Ayouch.

Faut-il rappeler que les films produits dans le cadre de cette aventure ont été sélectionnés dans divers festivals à travers le monde, dont ceux de Montréal, de Montpellier, du Caire, de Carthage, de Bruxelles, d'Ouagadougou, de Los Angeles, de Tarifa, d'Istanbul, de Damas et de Mannheim Heidelberg. Avec ce projet qui a impliqué la SNRT, le Maroc «ne sera pas seulement considéré comme un magnifique décor pour le cinéma étranger (climat, variété de sites...), mais sera lui-même producteur d'un cinéma aussi riche que diversifié», a-t-il soutenu.

Ce projet s'est fixé pour objectifs d'augmenter la production cinématographique marocaine et de contribuer à sa crédibilité et à sa consécration mondiale. D'ailleurs, les trente films se déclinent en plusieurs genres d'art cinématographique : comédie, action, policier, historique, horreur, fantastique, drame 116ial et comédie musicale.

Nous assistons là aux balbutiements d'une industrie de l'image.
Car en dépit de toute la production 110nale réalisée depuis les années 1990, jamais le cinéma marocain ne s'est engagé dans une logique industrielle. Aujourd'hui, c'est fait. Cette expérience sera par
ailleurs réitérée l'année prochaine avec une dizaine de films en projet.
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Un produit culturel de qualité

«Nous avons fait un essai en sortant des films en VCD sur le marché. Nous nous sommes rendu compte du degré de déstructuration de la distribution de produits culturels dans notre pays».

C'est le constat fait par N. Ayouch qui n'en démord pas de l'idée de créer de véritables circuits de distribution. «Offrir un produit qui répond aux attentes du public en terme de qualité, combattre le piratage sur le terrain et dans les mentalités, c'est le combat que nous devons mener pour créer un marché pour nos produits culturels.

Autrement, toute la production culturelle va simplement cesser d'exister!», poursuit-il sur un ton de défi. Les films seront accessibles au public marocain grâce à un réseau de distribution comprenant 2.000 points de vente, qui évolueront pour devenir 15.000 dans un avenir proche.
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