Naissance de SAR Lalla Khadija

Achoura : Renaissance d'un rituel ancestral

Une parade colorée a défilé dans les quartiers de la métropole
>«Aïchouri, aïchouri, …», quoi de plus normal que d'entendre ce refrain chanté dans les rues et quartiers populaires de la métropole durant le mois de mouharram. La particularité, c'e

05 Février 2007 À 15:45

Des enfants déguisés aux couleurs des légendes et contes marocains décoraient le hall du musée. Des jeunes filles habillées en mariée ou en caftan défilaient à côté des petits garçons en tenue de Zagoura, Tiznit, Fès, Oujda… Les moins jeunes portaient en drapeau des caftans traditionnels qui rivalisaient d'originalité et de créativité. Après un mini show des troupes populaires (laâbates, dkaïkiyas…), tout ce beau monde a serpenté les grandes artères jusqu'à la Place des Nations unies.

Le spectacle a démarré sous le regard émerveillé des citoyens rassemblés par la voix du «berrah» (crieur) qui devançait la parade. Le fameux Baba Aïchour, vêtu d'un costume traditionnel en bleu et orange, guidait le défilé. Une cinquantaine de jeunes s'enchaînaient derrière avec des taïfours remplis de fruits secs, de kholl, de swak, d'eau de fleur d'oranger…. De sa calèche, le personnage mythique saluait la foule.

Une dizaine de petites filles habillées à la traditionnelle l'accompagnent dans son cortège. Elles adoptent toutes la grâce d'une vraie mariée au contraire des bambins excités qui les suivent. Ces derniers bavardent, crient, rigolent, s'impatientent et s'interrogent sur ce qui va se passer.

Ils veulent tous parler du « monsieur Aïchour» comme ce petit Casablancais aime l'appeler. Il suffisait d'évoquer le sujet de Aïchoura pour que leurs petits yeux scintillent. «J'ai toujours fêté Baba Aïchour mais c'est la première que je le vois. Mieux encore, il est devenu mon ami maintenant», nous confie Reda, âgé de 8 ans. «Je me demande s'il va revenir à Casablanca l'année prochaine ou partira-t-il dans une autre ville», ajoute un autre participant du sud du Maroc. Malgré les interrogations qui se posent dans leurs petites têtes, les enfants sont conscients qu'ils doivent être calmes tout au long des cérémonials. «Nous essayons d'encadrer les enfants tout en leur offrant la possibilité de s'amuser.

C'est le but de cette parade», nous explique un encadrant d'une association locale. «Nous avons des enfants de tous les quartiers de la ville en plus de ceux venus des écoles coraniques et des autres villes du Royaume. Il faut bien que nous leur offrons une bonne ambiance, tout en les surveillant», ajoute-il. Dans un brassage réussi, les jeunes qui défilent adoptaient une allure fière sous les regards curieux des spectateurs. «Je n'ai jamais vu un tel spectacle à Casablanca.

Je suis encore plus enchantée que ma fille de 6 ans», affirme une habitante de la métropole. «Apparemment, ce défilé n'est que le début du spectacle. On va les suivre jusqu'au soir. Cela nous ferait une sortie originale», rétorque un autre père de famille. En effet après sa tournée, le cortège de Baba Aïchour a atterri à la place Mohammed V pour un spectacle de cracheurs de feu, de magiciens, des acrobates déguisés en personnages mythiques inspirés des contes marocains.

Et pour accomplir les rituels de Aïchoura comme il faut, le soir un grand feu a été allumé pour illustrer la fameuse «chouâla». D'une manière ou d'une autre la parade de Baba Aïchour, a semé la gaieté parmi les Casablancais. Y aura-t-il un autre show l'année prochaine? «J'y pense déjà», conclut le sympathique Baba Aïchour.

REPÈRES
Musette de joie et de solidarité

Une collecte de jouets
a été organisée en marge de ce festival.
Les dons ont été distribués dans les maisons d'arrêt et les hôpitaux.
Le Festival prendra fin le 17 février avec une grande soirée artistique.
Un hommage à la femme marocaine est programmé.
Une sultane Aïchoura sera élue et devra s'engager à accomplir
une action sociale.
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