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Silence, on tourne !

«Number one», le dernier film de Zakia Tahiri sur les mutations de la 116iété marocaine, traité avec drôlerie
>Zakia Tahiri termine aujourd'hui le tournage de son dernier opus «Number one». Un long métrage qui sortira dans les salles, au début d

01 Septembre 2007 À 20:18

Le film est en fait une comédie populaire en dialecte marocain, qui traite d'un sujet au goût du jour et qui continue à faire bien des vagues : la Moudawana.

Ainsi, et durant plus de trois jours, l'Ecole supérieure de technologie de Casablanca accueilli une partie du tournage en l'absence des étudiants. En effet, ce lieu généralement dédié à l'enseignement académique s'est soudain vu transformer en un véritable chantier cinématographique où acteurs, actrices, équipe technique se sont donnés rendez-vous au service de cette nouvelle réalisation.
Sous un soleil ardent, l'équipe en ébullition prépare le tournage d'une scène simple, mais qui aura besoin de deux bonnes heures pour sa réalisation. Le héros du film, Saâd Allah Aziz doit accéder en voiture à son usine.

Aaed Mawhoub, 111prétant le gardien, doit ouvrir le portail et le refermer. En assistant à cette petite scène, on comprend qu'un tournage ne va pas de soi ! Le moindre détail a son importance, chose qui explique la répétition incessante de la scène jusqu'à ce que la réalisatrice parvienne au résultat escompté.

Une fois la scène bouclée, on passe à une autre qui prendra aussi le temps qu'il faudra. Dans l'111valle, les accessoiristes n'arrêtent pas, en l'occurrence la maquilleuse qui entre chaque prise doit faire des retouches maquillage pour éviter des surprises à l'éclairage.
«Pas de pause déjeuner tant que les scènes ne sont pas terminées», n'a cessé de répéter la cinéaste qui mène son équipe de main maître.
Une équipe qui, il faut bien le souligner, ne serait rien sans la collaboration des caméramans, de la script, de la directrice photo, le responsable son et bien d'autres. En assistant à un film en devenir, on ne peut s'empêcher de penser au paradoxe qui caractérise le cinéma.

Au moment où les acteurs sont présents en chair et en os, le spectateur, lui, est complètement absent.
Lorsque ce dernier est présent dans la salle obscure, il n'y a plus que l'image des acteurs.
C'est l'une des principales différences entre le cinéma et le théâtre.

Lors du tournage, plusieurs acteurs malheureusement absents depuis plusieurs années de nos petits écrans, étaient présents sur le plateau de « Number One ». Saâd Allah Aziz et son épouse Khadija Assad, installés depuis plusieurs années au Canada, refont leur apparition, après dix ans d'absence au cinéma. « Nous n'avons pas arrêté de travailler. Au Canada, en particulier, j'ai écrit un one man show que je viens de présenter à Marrakech.

Aziz, lui, est en train d'écrire des scénarios pour le cinéma… Il ne faut pas croire que nous ne sommes pas sollicités. En effet, on nous a fait beaucoup de propositions, mais nous les avons déclinées parce qu'elles n'étaient pas à la hauteur de nos attentes », confie Khadija Assad.

En plus du couple mythique du cinéma et du théâtre marocains, plusieurs comédiens de renom participent au film. Ainsi, le jeune acteur franco-marocain Khalid Maâdour, Nezha Rahil, Driss Roukh et l'actrice française Chantal Ladessu à qui ce long-métrage aura permis de découvrir le Maroc. «C'est un pays magnifique et je suis heureuse de me trouver parmi cette pléiade d'acteurs marocains très talentueux ». Un plateau métissé qui met tout en œuvre pour la réussite du quatrième long métrage de Zakia Tahiri.

En effet, la cinéaste qui a co-réalisé avec son mari Ahmed Bouchaâla trois films, signe ce quatrième long métrage toute seule, en proposant une comédie 116iétale dans laquelle le héros Saâd Allah Aziz se métamorphose peu à peu pour se transformer en féministe déclaré. «Le rôle que j'111prète dans ce film est très différent de ce que j'ai déjà fait dans ma carrière. C'est très complexe et très difficile, dans la mesure où tout le film repose sur les épaules d'un seul acteur, le héros», explique Aziz Saâd Allah. Malgré la difficulté de la tâche, Aziz précise qu'il est ravi de travailler avec la jeune réalisatrice Zakia Tahiri.

Un moment particulier et privilégié qu'un plateau de tournage. L'ambiance effervescente qui y règne ne ressemble à aucune autre.
Cent cinquante personnes parmi lesquelles des figurants, des techniciens, des acteurs… Tout un petit monde réunit l'espace d'un mois pour donner tout simplement forme et vie à ce qui n'était qu'une idée.
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La réalisatrice en bref

Née à Lille en 1963, Zakia Tahiri apprend le métier d'actrice à Paris, successivement sur les bancs du cours Florent, du cours Simon et à la Rue Blanche.
Et c'est Souheïl Ben Barka qui est le premier à lui donner sa chance, lorsqu'elle débute à 18 ans, en tant qu'assistante-réalisateur stagiaire pour Amok.

Elle franchit un nouveau palier en devenant directrice de casting (pour le Maroc) dans cinq films, dont Un thé au Sahara de Bertolucci en 1990 et La nuit sacrée de Nicolas Klotz en 1992. En parallèle, Zakia mène une carrière d'actrice. Pour son premier rôle, elle a pour partenaires Gérard Depardieu et Catherine Deneuve, dans Fort Saganne (1983).

Finalement, c'est le cinéma marocain qui lui offre ses plus beaux rôles. En 1987, Farida Belyazid la choisit pour incarner son héroïne dans «Une porte sur le ciel». Mohamed Abderrahmane Tazi fait appel à elle pour «Badis» (1988) puis pour la comédie à grand succès «A la recherche du mari de ma femme» (1994).
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