Parée pour une partie de séduction, la «bonne dame» trouvera le moyen de se faire de l'argent >L'arme du crime posée sur le bureau de l'un des enquêteurs était bien étrange. Elle suscitait bien des 111rogations. Pour le moins insolite, elle des
LE MATIN
02 Novembre 2007
À 15:57
La pièce à conviction était tout simplement composée d'une djellaba et d'un voile féminin du visage (ngab). De quelle façon cet accoutrement aurait-il bien pu servir dans une affaire criminelle ? Cette histoire tirée par les cheveux prend ses racines plusieurs mois auparavant, suite à un divorce. Enfin, semble-t-il, cette séparation aurait entraîné toute une réaction en chaîne dont l'épilogue se déroule dans ce bureau des autorités. Khalid et Samira n'étaient donc plus unis par les liens sacrés du mariage.
Là aussi, plusieurs causes ont abouti à cette situation peu enviable pour Khalid : sa femme venait de le plaquer et la procédure prit le temps qu'il fallait, jusqu'à ce qu'elle aboutisse au divorce, de manière pure et simple.
Anéanti par cette fin amère, le jeune homme n'allait pas voir ses déboires s'arrêter en si bon chemin. En effet, les dégâts collatéraux qui accompagnaient cette rupture se profilaient à l'horizon et allaient lui coûter, entre autres, son travail. Du jour au lendemain, notre ami a vu son existence s'écrouler tel un château de cartes.
Il essayera tout de même de s'en remettre, quoi que la tâche ne fût pas aussi facile que l'on pourrait le supposer.
Désespoir quand tu nous tiens
Côté travail, Khalid se débrouillait tant bien que mal pour décrocher un job à temps partiel de temps à autre. Il devait en souffrir, mais ce qui l'ulcérait vraiment, c'était ce vide affectif qu'il n'arrivera jamais à combler. Les femmes semblaient le fuir comme on fuirait la peste. Il ne pouvait pas en aborder une sans que cela ne se termine en catastrophe.
Plusieurs mois sont passés. Un jour comme les autres, l'agent de service dans un poste de police allait vivre une aventure à laquelle il ne s'attendait pas: face à lui se tenaient une jeune femme et son frère, venus déposer plainte contre un énergumène qui ne cesse de harceler la jeune femme.
La situation était d'autant plus surprenante que la plaignante en question, tout comme son frère, faisaient l'objet d'une plainte déposée à leur encontre tout récemment… la veille pour être plus précis. En effet, la veille, le calme qui régnait jusque-là dans ce poste de police fut perturbé par l'irruption, en trombe, d'un homme qui semblait s'être retrouvé nez à nez avec un revenant.
L'homme qui tremblait de tous ses membres, la gorge nouée, donnait l'air d'avoir pris un râteau en pleine figure. Il portait en effet des contusions au visage et il tentait d'expliquer à l'agent de service qu'il fut agressé par deux personnes, frère et sœur, pour un simple malentendu.
Les mis en cause habitent le même quartier que lui, puisqu'il a dévoilé leur identité, ainsi que l'adresse de leur domicile, à l'agent en question.
Le masque tombe...
La plainte fut déposée et le jeune homme s'éclipsa, de la même manière qu'il avait envahi les lieux. C'était Khalid. Loin de toutes ces histoires sans tête ni queue, Soumaya est une jeune femme toute coquette, n'ayant pas l'usage de laisser de marbre ceux qui croisent son chemin. Un jour où elle déambulait dans la rue, en toute quiétude, elle fut abordée par une femme, habillée de manière traditionnelle.
Soumaya l'a prise pour une mendiante au début, avant de constater que quelque chose clochait chez cette bonne dame. Chose qui se confirmera lorsque cette dernière lui fera des propositions, disons, indécentes. La scène se répétera plusieurs fois de suite, jusqu'au jour où la bonne dame, la prétendue mendiante, procéda au même exercice et alla plus loin que ne le pensait Soumaya : elle enleva sa djellaba et son voile qui cachait… un homme en chair et en os, en jeans et en barbe de trois jours! Soumaya prit peur, au moment où son frère passait dans le quartier, comme par hasard.
Ce dernier identifia «l'usurpateur de sexe» qui n'est autre qu'un jeune du quartier et se rua sur lui, aidé en cela par sa petite sœur, réaction qui justifiera aussi bien le coup de râteau dans la gueule cité précédemment que la plainte déposée de part et d'autre par les deux factions.
Résultat : Khalid sera reconnu en tant que travesti usant de son déguisement pour délester de leurs biens les femmes seules sur la voie publique. Il reconnaîtra les faits, objet de différentes plaintes déposées à l'encontre de cette dame en djellaba qui n'est autre qu'un homme bien portant sur ses jambes.
Pour en arriver là, Khalid a parcouru bien du chemin. Face à la déception que lui occasionnaient ses différentes tentatives de rencontrer une nouvelle âme sœur après son divorce, il décida d'user de son «intelligence» pour remédier à cela. Piqué par on ne sait quelle mouche, il se dit que le meilleur moyen d'approcher une femme consiste à se faire passer pour une femme.
Du coup, il s'est procuré une djellaba féminine qu'il enfilera désormais pour arriver à ses fins. Son premier coup allait lui tracer le chemin. En effet, tentant l'expérience avec une jeune femme, et après lui avoir fait ses déclarations derrière le voile, il ôta celui-ci pour dévoiler sa véritable identité.
A la découverte de l'homme qu'il était, sa première victime crut qu'il s'agissait d'une agression. En sanglot, toute tremblotante, elle lui remettra son sac à main et prendra ses jambes à son cou. Khalid 111prétera ce geste comme une révélation.
Il virera de facto de bord et utilisera ce stratagème pour se faire de l'argent. Des victimes, il en fera, jusqu'au jour où la gracieuse Soumaya eut raison de son nouveau métier, le ramenant à la raison puisqu'il n'avait point l'intention de l'alléger de ses biens, mais plutôt de la séduire. Mal lui en a pris. ---------------------------------------------------------
Homme ou femme, peu importe
L'usurpation de sexe semble de plus en plus en vogue. Pour les «pas clairs du tout , cela s'assimile à une niche bien porteuse. Dans ces mêmes colonnes, une jeune femme à l'aspect et au comportement bien particuliers avait eu l'honneur d'y figurer en toute légitimité (cf. lematin.ma). Il s'agissait de «Mourad», une jeune femme, la vingtaine à peine, aux cheveux courts, à la corpulence virile et à la voix rauque.
«Mourad» se faisait passer pour un jeune médecin, très courtois, l'allure fière et le verbe facile. Il recrutait ses victimes sur 111net, jouant aux gaillards bien éduqués pour, enfin, s'approcher des proches de ses «dulcinées» et y débusquer d'éventuelles victimes. Avant d'être pris dans les filets de la police, il fera la connaissance de Siham.
Accro des conversations en ligne sur 111net, Siham venait de faire une rencontre qui allait la marquer à jamais. On l'aura aisément compris : c'est Mourad qu'elle avait rencontré sur le Net. De fil en aiguille, cette simple rencontre virtuelle allait déboucher sur une amitié, qui allait à son tour se développer pour prendre des allures de séduction, puis d'une histoire d'amour par claviers 111posés.
Siham était sous le charme de ce jeune homme mystérieux, médecin installé à Marrakech. Elle lui présentera sa tante et le mari de cette dernière, qui revêtiront de facto la casquette de victimes potentielles.
Ils mettront entre ses mains la gestion de leurs appartements à Marrakech, pour se faire entuber par la suite et regretter la confiance placée en cet (te) inconnu (e).