Maradona, vaincu par ses démons
Une fois encore, Diego Maradona, ex-star du football argentin, a été vaincu par ses démons qui l'ont conduit à l'hôpital, où il a déjà effectué plusieurs séjours pour des problèmes cardio-vasculaires ou de surpoids liés à ses problèmes de drogue ou d'alcool.
"Maradona ne court pas de danger", a déclaré jeudi à la presse Hector Pezzella, le directeur de l'hôpital où a été transporté l'ancien capitaine de la sélection argentine mercredi soir à la suite d'un malaise.
L'état de Maradona, 46 ans, est "stable" et il "évolue positivement", a par ailleurs indiqué un nouveau bulletin de santé diffusé jeudi en milieu de journée. Ses médecins se sont empressés d'ajouter que ce nouveau malaise n'avait rien à voir avec "la cocaïne" ou d'autres "drogues dangereuses" même s'ils reconnaissent que Diego Maradona a "un mode de vie incohérent: il mange, boit et fume trop".
En revanche, ils ont estimé probable qu'il ait "remplacé une drogue par une autre" en faisant référence à l'alcool. L'ancienne gloire du ballon rond a été soignée à plusieurs reprises pour sa dépendance à la cocaïne.
Maradona a été transporté mercredi soir à l'hôpital à la suite d'"une décompensation (rupture de l'équilibre de l'organisme) due à l'alcool, mais il a récupéré, il est tranquille et se repose", a ajouté le Dr Pezzela, soulignant que l'ancien footballeur ne souffrait pas d'"insuffisance cardiaque aiguë".
L'ancien joueur de Boca Juniors, Barcelone et Naples est un habitué des lits d'hôpitaux. En 2000, il est hospitalisé à Punta del Este, célèbre station balnéaire en Uruguay, pour une crise cardiaque liée à la consommation de drogue.
Il s'en sort, part à Cuba se faire soigner et entrer en cure de désintoxication. En vain, quatre ans d'allers et retours entre l'Argentine et sa seconde patrie, où il est soigné dans une clinique de La Havane, ne le sauvent pas.
En 2004, il frôle la mort après un accident cardio-vasculaire à l'issue duquel il repart à Cuba. L'année suivante, affaibli, il subit à Bogota une opération chirurgicale, un by-pass gastrique, destiné à réduire la capacité d'absorption de son estomac.
A partir de cette date, les Argentins, qui le vénèrent comme un dieu, se prennent à rêver. L'ancienne star déchue, obèse, affaiblie, perd en quelques mois près de 50 kg (il en pesait 120), retrouve la silhouette digne de son immense talent de footballeur et renoue fin 2005 avec le succès et la célébrité à la tête d'une émission de variétés sur une chaîne populaire de la télévision argentine.
Il s'explique alors sur ce qui semble être une véritable résurrection.
"Pendant plusieurs années, j'étais comme perdu, éloigné de ce qui compte vraiment, malade. Mais la vie m'a permis cette revanche", déclare-t-il devant des millions de fans rivés à leurs postes de télévision.
Il prendra même la tête des opposants au président américain George W. Bush lorsque celui-ci assistera en novembre 2005 au Sommet des Amériques qui rassemble les dirigeants du continent américain. Mais une fois éteints les feux de la rampe, la drogue, l'alcool reprennent le dessus. A cela s'ajoute désormais, selon son médecin, son goût prononcé pour les havanes. Au début du mois, Maradona, victime de lui-même, est photographié dans une boîte de nuit de la capitale argentine, le visage bouffi et le nez blessé après avoir lourdement chuté de son siège.
Il devait gagner cette semaine la Suisse pour un nouveau séjour en clinique destiné à lui faire perdre les quelques kilos repris depuis son opération.
"Il a 3,6 kilos en trop. Et donc, on envisage quelque chose comme des vacances, qu'il sorte un peu du pays pour échapper à ses amis et à son entourage", avait déclaré son médecin personnel Alfredo Cahe la semaine dernière.