Mondial de l'Automobile 2006

Africains et Européens luttent contre l'immigration clandestine

La comptabilité macabre des morts fait présager un été dramatique
>Les gouvernements européens et africains tentent de s'organiser pour lutter contre l'immigration clandestine mais le temps presse, le Haut commissariat de l'Onu pour les réfugiés

29 Juin 2007 À 14:58

"Les pays de départ, de transit et de destination ne doivent plus continuer à se rejeter la responsabilité. Seul un partenariat peut aider à éradiquer de manière intelligente l'émigration clandestine", a souligné jeudi le président sénégalais Abdoulaye Wade.

Le 22 juin, la porte-parole du HCR en Italie Laura Boldrini avait averti: "la comptabilité macabre des morts silencieuses en Méditerranée (...) fait présager un été dramatique".
Pourtant, depuis juillet 2006, l'Union européenne (UE) par le biais de son agence de contrôle des frontières Frontex, a mis en place en collaboration avec les autorités d'un certain nombre de pays d'Afrique du nord et de l'ouest, un système de surveillance des côtes et d'interception des candidats à l'émigration illégale.

Cette surveillance a permis d'intercepter depuis juillet 2006 près de 1.500 personnes au Sénégal, le principal point de départ des clandestins vers les îles Canaries (Espagne), une des portes d'entrée vers l'Europe. Plus de 31.000 clandestins sont arrivés dans l'archipel en 2006, un nombre record.

Le dispositif Frontex est un "succès" pour les autorités sénégalaises qui saluent "une forme très efficace de dissuasion" car le nombre de départs depuis ce pays a fortement baissé ces derniers mois.
De plus, le gouvernement espagnol à la suite d'accords de rapatriement avec le gouvernement sénégalais, parvient désormais à rapatrier la plupart des clandestins débarquant aux Canaries.
En Méditerranée, l'opération "Poséidon 2007" menée de mai à juin 2007 par Frontex, a permis l'interception de 910 clandestins.

Mais le dispositif Frontex qui commence à porter ses fruits dans l'Océan atlantique, se heurte au manque de moyens mis en œuvre par les membres de l'UE en Méditerranée, l'autre zone d'arrivées de clandestins africains avec notamment l'île italienne de Lampedusa et Malte.

Malte, 400.000 habitants, réclame une répartition au sein de l'UE des migrants débarquant sur son territoire. Une idée rejetée par l'ensemble des partenaires européens à l'exception de l'Espagne, ce qui a amené le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, à demander une plus grande solidarité des Etats membres de l'UE.

Les Etats membres doivent "faire plus: ils ont des avions, ils ont des bateaux, ils ont des ressources qu'ils peuvent mettre à disposition d'un autre Etat membre qui a un problème spécifique", a-t-il estimé lors d'une visite à La Valette. "Sur 115 bateaux promis, nous n'en avons pour l'instant qu'une vingtaine de disponibles. Sur 25 hélicoptères, seulement trois", a regretté le commissaire à l'immigration de l'UE Franco Frattini.

Lors de la conférence de Rabat, qui en juillet 2006 a réuni 57 pays africains et européens pour trouver des réponses concertées aux défis de l'immigration, les participants ont décidé d'ajouter au volet répressif une dimension d'aide à la création de richesses dans les pays d'origine et de faciliter les procédures d'immigration légale.

Lors d'une visite à Dakar le 23 juin, le ministre espagnol de l'Intérieur, Alfredo Perez Rubalca, accompagné d'une trentaine d'entrepreneurs espagnols, a ainsi annoncé la
création au Sénégal "d'écoles-ateliers". Objectif : donner une formation professionnelle à des jeunes qui souhaitent se rendre légalement en Espagne.

AFP
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Risque de famine

Les Nations unies et six gouvernements ont identifié les volets prioritaires de partenariat sur le sécurité alimentaire et se sont mis d'accord sur une feuille de route en vue de s'attaquer aux causes de la faim dans la Corne de l'Afrique.

A l'issue d'une réunion à Naïrobi, les représentants d'agences des Nations unies et les gouvernements de Djibouti, d'Erythrée, d'Ethiopie, du Kenya, de la Somalie et de l'Ouganda ont prévenu que la prochaine crise majeure pourrait mettre plus de 20 millions de personnes dans le besoin d'aide d'urgence, indique un communiqué du Programme alimentaire mondial (PAM).

Cette feuille de route est le résultat de plusieurs mois de discussions et propose des interventions prioritaires à grande échelle dans les six pays de la Corne de l'Afrique.

MAP
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