Fête du Trône 2006

Quel rôle dans l'opposition ?

Depuis que le mouvement populaire ne fait plus partie de la majorité gouvernementale, ses leaders communiquent souvent sur son nouveau rôle dans le giron de l'opposition.

16 Décembre 2007 À 17:03

La mission n'est nullement aisée mais les ténors du parti semblent bien s'adapter avec leur position et comptent bien aller jusqu'au bout.
Cependant, si les responsables connaissent désormais leur chemin, plusieurs questions taraudent encore l'esprit de quelques militants. Faut-il s'opposer systématiquement au gouvernement ? Comment jouer un rôle différent des autres partis de l'opposition ? Quelle est la marge de manœuvre du parti dans sa nouvelle situation ?
Des interrogations auxquelles on a essayé, samedi dernier, de trouver une réponse satisfaisante à la lumière des critiques souvent adressées aux partis de l'opposition. Les observateurs pointent toujours du doigt le rôle de l'opposition qui n'est pas capable d'exercer la pression pour faire passer ses propositions.

Quelques partis de l'opposition sont accusés de vouloir se positionner sur l'échiquier politique même si le prix à payer est de renoncer à leur mission, la vraie.
Ce n'est pas l'avis de Mohand Laenser qui estime que dans tout système démocratique, il est impossible de ne pas avoir d'opposition, car les priorités, les attentes et les visions ne sont pas les mêmes. " Il est dangereux de penser qu'il n'y a pas d'opposition. Celle-ci a sa place à condition que son discours porte sur l'électeur. Il ne suffit pas de dire non au gouvernement mais on doit refléter les attentes des citoyens ", explique le chef de file du parti.

Les ténors du MP sont convaincus que le parti peut, via sa situation actuelle, accomplir son devoir comme il se doit. Mais, on doute de part et d'autre de l'efficacité de ce rôle. En témoigne le rejet des différents amendements groupés proposés par les députés de l'opposition autour du projet de loi de Finances. Ajoutons à cela la faiblesse du nombre des propositions de loi acceptée par le gouvernement.

Ce n'est nullement un obstacle selon les responsables du Mouvement populaire qui expliquent que cette situation est en faveur des partis de l'opposition aux yeux de leurs électeurs. " Il faut bien leur montrer que le gouvernement s'oppose aux amendements qui reflètent leurs attentes. Cependant, il faut que le citoyen se reconnaisse dans l'opposition. Ce qui est dangereux est d'avoir une opposition politique institutionnelle qui n'a rien à voir avec les préoccupations des citoyens. Nous sommes conscients de cette réalité. Le Mouvement populaire veut accomplir pleinement son devoir", ajoute Mohand Laenser. Pour garantir une meilleure efficacité, le MP coordonne avec les partis qui se trouvent dans le même rang que lui s'ils ne partagent pas systématiquement les mêmes valeurs et les mêmes visions. Ce qui a suscité différentes réactions au sein de l'institution législative.
Le chef du groupe parlementaire Said Ameskane tient à le souligner une énième fois : " La coordination avec le parti de la Justice et du Développement ne rentre pas dans le cadre de la coalition, mais il s'agit plutôt s'une simple coopération pour promouvoir l'action parlementaire. Ce député reconnaît que plusieurs contraintes entravent le travail des parlementaires.

Il donne l'exemple du projet de loi de Finances qui a suscité des débats houleux au sein de la Première chambre. " Que peut faire l'opposition s'il est connu d'avance que le budget est préparé en fonction du contexte international caractérisé par les contraintes conjoncturelles ? On a aussi la pression de certains secteurs. Les secteurs sociaux dont un grand besoin est ressenti s'accaparent de 50 % du budget en plus de 28 % au budget de la défense. La marge de manœuvre tant pour l'opposition que pour la majorité reste limitée. ", indique S. Ameskane qui signale que la force de l'opposition réside dans la richesse de ses propositions.
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Parlement

Au sein du parlement, il semble bien clair que le Mouvement populaire est décidé de jouer pleinement son rôle dans le cadre de l'opposition. En témoigne les interventions animées de ses représentants au sein de la commission des Finances et du Développement économique et les décisions communes avec les partis de l'opposition. Les interventions dans les séances plénières rentrent dans le même cadre. Les parlementaires tant de la première que la deuxième chambres semblent bien assimiler leur nouvelle mission.
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