Lors de la 29e journée annuelle de la Ligue pour la santé mentale organisée dernièrement sous le thème «Périnatalité et santé mentale», le centre psychiatrique universitaire Ibn Rochd a inauguré son nouveau service «Femmes-enfants».
LE MATIN
18 Décembre 2007
À 15:14
Il s'agit d'un local dédié aux mamans qui souffrent de la dépression postnatale, plus connu sous le nom «Baby blues». «C'est une première au Maroc et probablement en Afrique! Notre œuvre est dressée sous forme d'un espace de 800 m2 couverts, construit par un bienfaiteur sous la houlette de la Ligue pour la santé mentale. Quant à sa capacité, elle est de 20 lits», explique le professeur Driss Moussaoui.
Le service «Femmes-enfants» offre non seulement une aide précieuse aux patientes qui souffrent de la ‘'Dépression post- partum'', mais il traite aussi les différents désordres psychiques qui peuvent avoir lieu au cours de la périnatalité. «Lors d'un accouchement, surtout le premier, une femme peut sombrer dans une sorte de déprime qui se traduit par un isolement, une peur du futur, etc… Afin de prendre ce genre de patientes en charge, nous nous sommes organisés de façon à les accueillir avec leurs enfants, tout au long du séjour», précise le professeur Moussaoui.
En effet, dans un monde idéal, mettre un bébé au monde et rentrer à la maison avec lui devraient constituer la plus merveilleuse des expériences. Mais en réalité, beaucoup de femmes ressentent des changements d'humeur, tout à fait normaux, après l'accouchement. Habituellement, des émotions contradictoires, par exemple une joie immense suivie de pleurs abondants et d'irritabilité, pourront être considérées comme chose normale, mais seulement si elles durent juste quelques jours.
Par contre, si les mêmes symptômes persistent ou s'aggravent, les spécialistes qualifie l'état comme une ‘'Dépression post-partum'' (DPP). La (DPP) affecte une femme sur six dans les semaines qui suivent l'accouchement. Plus sévère et moins bien connue que le «Baby blues», Elle nécessite une intervention spécialisée (médicaments ou psychothérapie).
La ‘'Dépression post-partum'' peut affecter toutes les mères, peu importe qu'elles soient emballées par l'idée d'avoir un enfant ou malheureuses avant d'accoucher. En fait, après l'accouchement, les changements hormonaux peuvent modifier la ‘'chimie du cerveau'', causant la faille. Cette dernière peut durer entre quelques semaines et plusieurs mois. Les symptômes se caractérisent par la perte d'appétit, d'énergie et d'intérêt pour la vie, des sentiments de dévalorisation et de culpabilité, le désespoir et l'anxiété, des pleurs plus fréquents, la peur de faire du mal à son enfant, un sentiment de désintérêt envers son enfant, l'insomnie ou l'hypersomnie et des changements de poids inexpliqués.
Dans le cas d'une DPP, la sexualité dans un couple ne peut pas être une obligation. Lors d'une dépression postnatale, le mari doit être conscient de cette frustration. Il doit saisir qu'elle dépend directement de la personnalité des individus. Le couple peut également prendre le temps d'échange de tendresse. Ces rapprochements sentimentaux permettront aux deux parties de se sentir proches et favoriseront la reprise d'une vie conjugale complète lorsque la partenaire s'y sentira prête physiquement et psychiquement. ------------------------------------------------
La dépression des papas
Sauts d'humeur, anxiété… sont des émotions communément vécues par les nouvelles mères au cours des premières semaines suivant l'accouchement. Mais il est à rappeler que beaucoup de nouveaux pères se sentent aussi vulnérables. Ils se préoccupent de leurs nouvelles responsabilités, se demandent s'ils seront de bons papas, craignent les problèmes financiers et ont peur de perdre leur liberté. Tout nouveau papa devrait résister à la tentation d'essayer d'affronter seul cette situation.
Il devrait plutôt en discuter avec sa partenaire, un ami, un médecin de famille ou un autre professionnel de la santé pour avoir une vue d'ensemble plus claire sur la situation. Si la «déprime» persiste plus de quelques semaines, le papa vit peut-être une dépression clinique, état grave qui doit être traité par un professionnel de la santé.