>L'intéressé, un promoteur immobilier, dément toutes les accusations en bloc >Peut-on parler de mainmise sur un terrain domanial à Lissasfa par le promoteur immobilier Thami Jamaï ou s'agit-il ni plus ni moins d'un pétard mouillé ? De toute façon,
LE MATIN
06 Août 2007
À 20:41
En revanche, l'intéressé dément catégoriquement ces accusations et souligne qu'il a acquis l'ensemble du terrain sur lequel il a bâti un café et un hammam et qu'il dispose de tous les documents attestant qu'il en est le propriétaire.
De quoi s'agit-il ? Tout commence quand le promoteur précité a acquis à Lissasfa trois magasins chez l'une des veuves de Azouz Rajji, moyennant une somme de 700.000 DH. Jusque-là rien d'anormal. Seulement, l'affaire n'allait pas s'arrêter là. A en croire certains élus qui ont fait éclater cette affaire, le promoteur a seulement acheté une parcelle de 40 mètres carrés pour laquelle il a obtenu une autorisation de réfection.
«Tout a commencé quand il a débuté les travaux. C'est à partir de là qu'il aurait empiété sur le terrain domanial au vu et au su des autorités », nous a précisé un élu. Ce n'est pas tout. Ils annoncent que l'autorisation de réfection ne lui permet ni de détruire ni de construire. Pour cela, il lui faut d'abord qu'il dépose un plan auprès de l'arrondissement afin qu'il soit validé par ce même arrondissement s'il s'agit d'un petit projet ou par l'Agence urbaine et la commune urbaine de Casablanca s'il s'agit d'un grand projet.
Or, disent-ils, cette procédure n'a pas été respectée. Face à la violation des procédures et surtout à l'empiétement sur le terrain domanial, le conseil de l'arrondissement de Hay Hassani devrait, en toute logique, stopper les travaux.
Or, c'est le contraire qui est arrivé. Personne n'a bougé le doigt pour faire respecter la loi. «C'est la politique de deux poids deux mesures. Nous avons arrêté des chantiers pour la simple raison que les plans ont été modifiés légèrement. Or, on ferme les yeux à Lissasfa alors qu'il y a une violation du règlement et surtout d'empiétement sur le terrain domanial. De 40 mètres carrés, on se retrouve avec 800 mètres carrés», nous a précisé un autre élu.
Contacté à ce sujet, Thami Jamaï a catégoriquement nié toutes ces accusations en soulignant qu'il a acquis l'ensemble du terrain sur lequel il a construit. «On n'a pas empiété sur le terrain domanial. C'est absurde comme accusation. Nous avons tous les documents qui attestent que nous avons tout acheté. Nous avons par la suite obtenu le permis de construire», nous a-t-il indiqué.
De son côté, Boucheta Jamaï, président de l'arrondissement de Hay Hassani, a nié en bloc toutes ces accusations. Il y voit une simple manœuvre électorale sans plus. «Il n'y a aucune violation de la loi. Tout est en règle. On ne permettra jamais une chose pareille», nous a-t-il déclaré. Et d'ajouter est-ce que vous pensez qu'il est possible de s'accaparer d'un terrain de telle dimension sans que les pouvoirs publics ne se manifestent pas.
Tahar El Youssoufi, 3e vice-président de l'arrondissement de Hay Hassani, nous a déclaré qu'il avait signé effectivement l'autorisation de réfection, mais qu'il n'a rien constaté d'illégal. «Tout a été fait en bonne et due forme. Il n'y a pas de quoi fouetter un chat», a-t-il martelé.
De son côté, M. Al Amrani, conseiller de M. Jamaï, nous a indiqué que le terrain sur lequel sont construits le café et le hammam est la propriété de M. Jamaï. Et d'ajouter si effectivement il y a empiétement sur un terrain domanial, c'est au domaine de réagir et non pas à ses élus. «Tout le terrain sur lequel est construit le projet, c'est-à-dire les 800 mètres carrés, sont la propriété du groupe Jamaï qu'il a acquis en bonne et due forme moyennant plus de 700.000 DH. Le groupe Jamaï, dit-il, n'a jamais fait quelque chose d'illégale. « Nous avons tous les documents nécessaires.
En plus de l'expertise du cabinet Technitas qui atteste que les constructions que nous avons acquises menacent ruine et qu'il fallait tout démolir et reconstruire sur des bases solides. Nous avons aussi des contrats d'achat et tout ce qu'il faut et on n'a rien à se reprocher », nous à-t-il affirmé. Et d'ajouter que non seulement le groupe a soigné le front bâti de la ville mais également il a aménagé un jardin limitrophe. Pour conclure, il a souligné que 40 mètres carrés ne valent pas 700.000 DH dans une zone périphérique de Casablanca et sans titre.
Au conseil de la ville de Casablanca, c'est le black-out total. Personne ne veut confirmer ou infirmer l'affaire. Est-ce que oui ou non il y a empiétement sur un terrain domanial ? Pour le moment, on ne le sait pas encore. Seule la commune urbaine de Casablanca et l'Agence urbaine peuvent répondre à cette question et par la même occasion couper court à toute cette polémique. ----------------------------------
Carte de visite
Le groupe Jamaï est l'un des plus grands et plus anciens opérateurs dans le secteur immobilier. Il est devenu célèbre par son projet Anassi à Casablanca. Il a, par la suite, étendu son activité à Rabat avec le projet Tamesna, à Marrakech avec Tamansourt, et à Tanger un complexe résidentiel et touristique.
D'une capacité globale de 13.000 logements, le projet Jamaï dans la nouvelle ville ocre entre dans le cadre des conventions de partenariat signées entre le promoteur et le gouvernement marocain. En plus donc de ces logements prévus à Tamansourt, le groupe a signé également une autre convention pour la construction de 14.000 logements à Tamesna, la nouvelle ville dans la banlieue de la capitale. Pour rappel, les conventions de partenariat public-privé ont été signées en octobre 2005 avec le ministère chargé de l'Habitat et de l'Urbanisme.
Dans la capitale du détroit, il se penche sur la création d'un complexe résidentiel de luxe, composé de quelque 1.000 villas dans la région de Malabata. Ce groupe, qui intervient dans le logement social, l'économique, le résidentiel et le touristique, travaille également sur l'implantation de sites de production de matériaux de construction.
Dans ce sens, à Marrakech, un terrain a été acquis pour monter une carrière. En bref, il s'agit d'une entreprise citoyenne qui crée de la valeur ajoutée, qui construit plus de logements et crée le plus grand nombre possible d'emplois.