Le PPS propose une loi de programmation nationale à même de garder le cap
Pour le parti du Livre, le Maroc n'est pas un pays à vocation agricole
LE MATIN
16 Août 2007
À 22:38
Le Parti du progrès et du socialisme (PPS) propose une loi de programmation nationale qui permettra de maintenir la cadence de réformes quel que soit le gouvernement en place. «Il est inconcevable que la réforme change avec le changement du gouvernement», affirme Nabil Benabdellah, membre du bureau politique du PPS.
«Si les prochaines élections législatives du 7 septembre dégagent une majorité où le Parti du progrès et du socialisme (PPS) puisse se retrouver, ce dernier pourra augmenter de 6% par an le PIB», a encore indiqué N. Benabdellah.
Il a expliqué que «ce taux sera parfaitement réalisable dans la mesure où le pays s'éloigne de plus en plus du système économique basé sur les aléas climatiques». D'ailleurs, la part du PIB agricole est en constante régression, a ajouté le ministre le la Communication, porte-parole du gouvernement. Il a également indiqué que le PPS considère que le Maroc n'est pas un pays à vocation agricole.
Exposant les grandes lignes du programme électoral du Parti, N. Benabdellah a souligné qu'il est axé sur quatre engagements fondamentaux, à savoir la promotion de l'emploi, la lutte contre la pauvreté avec la promesse de réduire de moitié le nombre des pauvres, le renforcement de la participation de la femme au développement et la consécration de l'égalité des chances et, enfin, la promotion de la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption.
Pour pouvoir réaliser son programme, le parti du Livre propose également 10 orientations principales à travers un retour à l'Etat-providence qui doit se mobiliser et autour de lui les secteurs public et privé en partenariat avec les collectivités locales et les régions.
En matière d'emploi, le PPS table sur la création de 400.000 postes par an à l'horizon 2012 afin de permettre au pays de faire face à la demande croissante sur le marché du travail et pour résorber le chômage endémique qui hypothèque l'essor économique du Maroc. Pour y parvenir, il prône la dynamisation de la politique des grands travaux et la promotion du monde rural. Deux chantiers qui nécessitent encore l'intervention de l'Etat. Car, selon N.Benabdellah, «le secteur privé n'est pas encore en mesure de prendre en charge le désenclavement ou l'électrification du monde rural».
L'investissement dans les ressources humaines occupe la troisième place parmi les orientations du programme, juste après l'emploi.
Le parti prône aussi une politique de la ville, qui marie le développement économique à une bonne qualité de vie.
S'agissant du développement humain, le parti promet de faire gagner au Maroc 25 places dans le classement de l'indice de développement humain.
Pour ce faire, il table sur une réduction de moitié du taux de pauvreté et celui d'analphabétisme à moins de 15 % de la population.
Il entend en outre «conforter et impulser davantage la réforme de l'éducation, dont les objectifs n'ont pas été respectés».
Pour généraliser la scolarisation des enfants de 6 à 16 ans, il faut, d'après le responsable du PPS, lutter contre la déperdition scolaire de plus de 300.000 élèves qui quittent annuellement l'école et par-delà chercher à améliorer la qualité de l'enseignement public, pierre angulaire de toute politique de développement.
Toujours dans le registre du développement humain, le PPS promet une "amélioration substantielle de l'accès aux soins de santé de base" et en particulier la promotion de la santé de la mère et de l'enfant, surtout en milieu rural. Il s'engage également à généraliser la couverture médicale et à renforcer les services publics de base, à travers notamment l'alimentation en eau potable, l'électrification et la promotion du droit au logement.
En ce qui concerne le troisième axe, le parti promet aux électeurs une "progression significative et spectaculaire" au niveau de l'intégration de la femme au développement, à travers une stratégie multidimensionnelle. Il s'agit concrètement de promouvoir l'approche genre dans toutes les politiques publiques et d'éliminer toutes les formes de discrimination vis-à-vis des femmes.
Dernier axe du programme et non des moindres : la moralisation de la vie publique et la lutte contre la corruption sous toutes ses formes (rentes abusives, concussion, abus de pouvoir, népotisme..).