Spécial Elections 2007

Haj Mohamed Benjelloun Touimi, le grand oublié !

Il fut le principal oublié d'un cinquantenaire que les organisateurs ont voulu réussir! Tous les invités s'accordent à reconnaître que cette cérémonie a connu des bourdes et des bourdes. Les noms d'une pléiade d'athlètes ont été oubliés, omis, ou méconnus du concepteur de cette «fête».

Haj Mohamed Benjelloun Touimi

02 Janvier 2008 À 18:26

La majorité des invités a été offusquée du fait que durant toute la cérémonie, le nom d'un sportif hors pair n'a pas été mentionné. Il s'agit de Haj Mohamed Benjelloun Touimi, fondateur de plusieurs associations sportives dont celle du rugby, fondateur en compagnie de Haj Abdellatif Benjelloun Touimi du club patriote, le Wydad en 1937, co-fondateur du comité des Jeux Méditerranéens, vice-président (qui faisait office de président délégué) du Comité nationale olympique marocain (CNOM), membre à vie du Comité international olympique.

Il a été présent, en compagnie de défunt Abdellatif Semlali, alors ministre de la Jeunesse et des Sports, à la cérémonie de remise des médailles à Saïd Aouita et à Nawal El Moutawakkel, actuelle ministre de la Jeunesse et des Sports, vainqueurs respectivement du 5000 m et 400 m haies des Jeux Olympiques de Los Angeles (USA) en 1984. Haj Mohamed Benjelloun Touimi est le né le 25 janvier 1912 et mort le 20 septembre 1997. Un homme qui aurait écrit au président du CIO une lettre demandant l'admission du Maroc au sein de l'instance internationale rédigée ainsi : «Le Maroc qui vient de constituer son Comité nationale olympique marocain (CNOM) soumet à votre honorable assemblée et à votre bienveillante sollicitude son admission au sein du CIO.

La progression de la pratique sportive dans notre pays se résume dans la diffusion de toutes les activités sportives sur toute l'étendue du Maroc. Cette propagation est l'œuvre de quelque 850 sociétés sportives qui regroupent environ 42.000 pratiquants ! Elles étendent leur influence dans les endroits les plus éloignés et sont gérées par des animateurs bénévoles qui n'ont d'autre but que de permettre à la jeunesse de ce pays de s'adonner aux jeux de plein air et de la soustraire aux méfaits d'une vie quelque peu relâchée et souvent trop nuisible à sa santé physique et morale dans laquelle se complaisent trop souvent les jeunes d'aujourd'hui.

La famille royale prend une part active à la direction du sport. En effet, les Princes sont à la tête de nombreuses fédérations royales et il est bon de rappeler que Son Altesse Royale, le Prince Héritier Moulay El Hassan, chef d'Etat Major des Forces Armées Royale (FAR), préside le comité olympique marocain et S.A.R. le Prince Moulay Abdallah est président du Comité supérieur du sport…», écrit Haj Mohamed Benjelloun Touimi le 15 avril 1959 !!! Il fera son entrée au CIO en 1961 !
Une autre bourde à l'encontre de la star des stars de l'athlétisme international, maître incontesté du demi-fond des années 80, Saïd Aouita. Idole de tout un peuple, athlète qui avait subjugué les Marocains dans les années 80, il n'a pas bénéficié d'une part d'intérêt digne de sa stature.

Aouita est incontestablement le plus grand sportif marocain de tous les temps. Le public marocain qui suivait ses meetings attendait ses records. Les victoires lui étaient acquises à l'avance; tellement le bouillant Saïd (ses propos sulfureux lui ont souvent valu l'animosité à plus d'un niveau) était imprévisible. Mais lui donner si peu de place est une marque d'ingratitude indigne des Marocains.

Si Haj Mohamed Benjelloun avait été oublié, c'est très grave! S'il n'est pas connu du concepteur du programme de cette cérémonie, c'est catastrophique. Il y avait, quelque part, dans cette cérémonie une mémoire très courte ! Un sportif de cette dimension connu et reconnu par les instances internationales, oublié dans son pays, est une attitude qui a laissé un goût très amer dans la bouche de plusieurs invités outrés. Nous n'allons pas remuer le couteau dans la plaie en ce qui concerne d'autres athlètes et sportifs «oubliés». Il suffit de dire que Lahcen Ben Lahcen, alias Père Jego, a également eu droit à un grand oubli, ainsi que certaines fédérations détentrices de deux coupes d'Afrique des Nations ou de plusieurs participations en coupe du monde de leur discipline. Père Jégo et ces fédés n'ont pas été cités une fois ! Sans commentaire !
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Rendre à César…

Force est de reconnaître que dorénavant, il serait judicieux de confier le travail d'une manifestation de l'envergure du
Cinquantenaire à des professionnels ou à des connaisseurs.

Car l'oubli des hommes qui ont marqué l'histoire sportive du Maroc tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays est une véritable frustration ; surtout pour les familles de ces faiseurs d'histoire. Le «travail accompli», a-t-il été visionné et lu avant sa venue à la cérémonie ? Ou bien ses commanditaires ne l'ont vu qu'avec les invités de cette cérémonie. S'il a été vu auparavant et qu'on n'ait pas enregistré des remarques, ce serait inadmissible. Mais si tout cela n'a été vu ou lu qu'à la cérémonie, ce serait une négligence impardonnable. Il faut d'abord connaître les hommes de son pays.
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