Amir Al Mouminine inaugure la Grande mosquée d'Al Hoceïma et y accomplit la prière du vendredi
Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Amir Al Mouminine, a procédé à l'inauguration de la Grande mosquée d'Al Hoceïma où le Souverain a accompli la prière de vendredi.
MAP
25 Juillet 2008
À 18:42
A cette occasion, le Souverain a dévoilé la plaque commémorative et coupé le ruban symbolique avant de suivre des explications sur cette réalisation, financée par les fonds propres d'Amir Al Mouminine et que le Souverain a bien voulu baptiser "Mosquée Mohammed VI". Le Souverain a effectué, par la même occasion, une visite aux dépendances réservées aux femmes comprenant notamment une bibliothèque et des salles pour la formation des Mourchidate, la lutte contre l'analphabétisme et la mémorisation du Saint Coran.
Quelque 150 femmes bénéficieront chaque année des services de ces dépendances relevant de la mosquée Mohammed VI, réalisée avec des investissements de l'ordre de 26 millions de DH. D'une capacité d'accueil de 5.200 fidèles, cette mosquée, édifiée sur une superficie de 6.760 m2, dont 5.851 m2 couverts, comporte des salles de prière, des espaces sanitaires, une salle coranique, des logements pour l'Imam et le muezzin, une salle polyvalente et neuf locaux à usage commercial.
Dans son prêche, l'imam a souligné que l'un des mérites indéniables de la religion musulmane est qu'elle a réussi en un court laps de temps à instaurer les bases du concept de la Oumma qui dépasse les frontières de la tribu et du clan, ainsi qu'à consacrer à jamais l'image d'un Etat accomplissant les fonctions politique, culturelle et sociale, conformément au Coran et à la Sunna.
Et pour que les musulmans prennent conscience, dans la vie pratique, de la notion de l'Etat civil dans sa conception juridique (Charia) et à la lumière du référentiel islamique, les prescriptions de la sainte religion ont précisé ses principes fondateurs et ses attributions en vue de s'acquitter convenablement de ses missions, a-t-il poursuivi, signalant qu'au sommet de l'Etat, l'Islam a institué le statut de Grand Imam qui est, à la fois, le chef de l'Etat et Amir Al Mouminine dont la fonction englobe aussi bien le spirituel que le temporel.
La fonction du Grand Imam n'est pas une invention des oulémas de la jurisprudence politique ou la résultante d'une époque donnée de l'histoire de la culture islamique, mais c'est une base de gouvernance dictée par de nombreux textes juridiques, a-t-il fait remarquer, notant que dans la vie politique islamique, cette fonction a, de tout temps, occupé une place effective, à tel point que les compagnons du Prophète étaient soucieux de consacrer ce principe avant même d'enterrer le Prophète Sidna Mohammed à sa mort.
Pour l'imam, la fonction de chef d'Etat n'a pas seulement une dimension symbolique ou formelle, mais cette institution a toujours eu une présence effective et réelle dans la vie des musulmans. Le Prophète a été autorisé à conclure des pactes de paix et à déclarer la guerre et la trêve. Il a, à ce propos, cité une série de prérogatives qui entrent dans le cadre du pouvoir discrétionnaire du Grand Imam, comme l'appel aux prières rogatoires, la constitution du waqf, la déclaration du jihad et de la paix, l'application des "houdouds" (châtiments), la désignation des imams, des juges (cadis), des mouhtassibs et des muftis, aux côtés de certains rites dont l'accomplissement est intimement lié à l'acte de l'Imam, comme l'immolation du mouton à l'occasion de l'Aïd Al Adha, qui ne peut être accompli que lorsque le chef de l'Etat l'aura effectué.
Le Grand Imamat est l'idée centrale du système politique islamique où s'entremêlent les jugements du spirituel et du temporel, a-t-il ajouté, soulignant que c'est la raison pour laquelle l'Islam a recommandé le rassemblement autour de cette institution et l'observation de ses orientations, en tant que source de l'unité politique et un rempart contre la discorde et la division, facteurs de faiblesse. Après avoir rappelé que cette fonction a été un facteur déterminant dans la force et l'immunité des musulmans, l'imam a relevé que les Marocains ont toujours préservé cette institution depuis la fondation de l'Etat islamique sur leurs terres, ce qui a contribué à la stabilité du pays qui pouvait alors se tourner vers la contribution à l'édification de la civilisation islamique.
Quand l'occupant a pris le contrôle du pays, a-t-il relaté, son souci majeur était de saper cette continuité pour abolir le Grand Imamat et plonger le Maroc dans une aventure politique, mais feu S.M. Mohammed V et avec lui l'ensemble des Marocains ont su faire avorter ce complot par leur lutte couronnée par le retour du Roi au Trône et la restauration de cette institution.
Avec l'avènement de l'indépendance, le Grand Imamat a continué à accomplir sa mission en poursuivant les combats de libération, d'édification et de développement, a rappelé l'imam, assurant que cette institution, sous le règne de S.M. le Roi Mohammed VI, a franchi de grands pas pour réaliser une véritable renaissance à tous les niveaux et dans tous les domaines, confortée en cela par l'affection d'un peuple engagé dans l'œuvre de construction d'un avenir radieux.
La Fête du Trône a toujours constitué une grande occasion pour renouveler les liens d'allégeance entre l'Imam et le peuple et raffermir la cohésion entre le glorieux Trône et une Nation qui, dans sa vie spirituelle, puise son référentiel dans les orientations de son Imam et se sent comblée par les grandes réalisations dans toutes les régions du pays.
L'imam a enfin imploré Dieu de préserver Amir Al Mouminine, de couronner de succès les initiatives du Souverain pour la réalisation des aspirations de la Nation au progrès et à la prospérité et de combler le Souverain en la personne de S.A.R. le Prince Héritier Moulay Al Hassan, de S.A.R. le Prince Moulay Rachid et de l'ensemble des membres de l'illustre Famille Royale. Il a élevé des prières pour le repos de l'âme de feu S.M. Mohammed V et feu S.M. Hassan II, implorant Le Tout-Puissant de les accueillir en Sa Sainte Miséricorde.