S.M. le Roi lance à la commune de Ben Karrich les travaux du barrage Oued Martil pour un coût de 950 millions de dirhams
• Le Souverain examine également le programme d'intervention prioritaire (2008-2011) sur la délimitation des forêts, les traitements antiérosifs du réseau hydraulique, le reboisement, la reconstitution des écosystèmes et l'amélioration sylvo-pastrorale. >
MAP
16 Mai 2008
À 19:34
Sa Majesté le Roi Mohammed VI a procédé, vendredi à la commune rurale de Ben Karrich relevant de la province de Tétouan, au lancement des travaux du barrage Oued Martil, d'un coût global de 950 millions de dirhams. A cette occasion, des explications ont été fournies au Souverain sur cet ouvrage qui permettra de créer une retenue de 120 millions de mètres cubes et de régulariser un volume annuel de 70 millions m3, ce qui sécurisera l'alimentation de la ville de Tétouan et sa zone côtière au-delà de l'horizon 2030.
D'une hauteur sur fondation de 100 m, ce barrage, financé par le Fonds arabe pour le développement économique et social et le budget de l'Etat, est un ouvrage à buts multiples qui, en plus de la satisfaction des besoins en eau potable et de l'irrigation d'environ 1000 hectares des périmètres à l'aval, contribuera de manière efficace à la protection de la ville de Tétouan et de la vallée de Martil contre les inondations occasionnées par les violentes crues de l'Oued Martil engendrant des pertes humaines et des dégâts matériels importants. Situé sur l'oued Mhajrat, affluent de Martil, à 15 km au sud-ouest de Tétouan, le futur barrage dont les travaux dureront 52 mois bénéficiera aux populations des communes rurales de Souk Laqdim, Shitriyine et de Bni Karrich, en plus de 755 fermes.
Cet ouvrage, dont l'aire du bassin versant naturel est de 383 km2 et de 3,8 km2 de surface de retenue, aura un impact socio-économique positif sur la région, s'inscrit dans la conception globale et intégrée du système hydraulique auquel sera interconnecté ultérieurement pour sécuriser et pérenniser les fournitures en eau de cette région qui connaît un développement accéléré et qui ne doit pas être freiner pour manque d'eau.
Ainsi, pour parer à un éventuel déficit et répondre au développement de la demande en eau potable avant la saturation de l'offre disponible, le barrage Oued Martil se présente comme la solution la plus avantageuse pour la sécurisation de l'alimentation en eau potable de la région à long terme, du fait que le recours au dessalement de l'eau de mer a un coût excessivement élevé. Les ressources en eau mobilisées pour l'alimentation en eau potable de la ville de Tétouan et sa zone côtière sont constituées par les eaux des barrages Nakhla, Smir et Moulay Hassan Ben El Mehdi, mis en service respectivement en 1961, 1991 et 2006, ainsi que par les nappes alluviales de Martil et Smir et les sources de Yarghist et Torreta captées de la dorsale calcaire.
Les besoins en eau potable et industrielle de la région, actuellement de 33,5 millions m3, sont couverts par les ressources en eau mobilisées par le système déployé (barrages Nakhla, Smir, Moulay Hassan Ben El Mehdi et eaux souterraines) et de quelques sources et forages, dont le volume avoisine les 40 millions m3.
Par la suite, des explications ont été fournies à S.M. le Roi sur le projet d'aménagement hydro-agricole du bassin versant en amont de Oued Martil, dont la réalisation nécessitera un investissement de 80 millions de dirhams.
Ce projet supervisé par le ministre de l'Agriculture et de la Pêche maritime et dont les travaux s'achèveront en 2013 visera le développement de la production agricole et la garantie d'irriguer 1050 hectares de manière permanente, la valorisation et l'utilisation des eaux pour l'irrigation durant toute l'année. Il permettra aussi d'améliorer la valeur de la production agricole annuelle (environ 34 mille dirhams/hectares) et de créer quelque 875 emplois permanents. Par la suite, des explications ont été aussi fournies à S.M. le Roi sur le projet d'aménagement du bassin versant en amont du futur barrage Oued Martil (provinces de Tétouan et Larache) d'un coût de 23 millions de dirhams.
Ce projet supervisé par le Haut Commissariat aux eaux et forêts et à la lutte contre la désertification, permettra la sécurisation du domaine forestier et la prévention des incendies, la lutte contre l'érosion et la réduction du rythme d'envasement du barrage, la protection de la ville de Tétouan contre les inondations, la préservation et la réhabilitation des écosystèmes forestiers ainsi que la contribution au développement humain.
Il aura également des impacts socio-économiques et environnementaux positifs en ce sens qu'il permettra l'amélioration de l'accessibilité au niveau de 44 douars et des revenus de 3200 ménages pour une population de 16.000 habitants, la réduction de 25 % de l'envasement annuel au niveau du futur barrage, la conservation des sols et la régularisation des écoulements ainsi que la pérennisation des écosystèmes forestiers. Le Souverain s'est également enquis du programme d'intervention prioritaire pour la période 2008-2011 dont les composantes concernent l'achèvement de la délimitation des forêts (8.100 hectares), les traitements anti-érosifs du réseau hydraulique (10.000 m3) le reboisement et reconstitution des écosystèmes forestiers (700 hectares) et l'amélioration sylvo-pastorale (200 hectares).
Parmi les mesures d'accompagnement, il y a lieu de citer, notamment, la réhabilitation des pistes (30 km) et la petite et moyenne hydraulique. Le Souverain a par la suite suivi des explications sur le projet de consolidation de l'alimentation en eau potable de la ville de Tétouan et sa région à partir du barrage Martil qui nécessitera une enveloppe de 250 millions de dirhams. Initié par l'ONEP, ce projet dont la mise en service est prévue pour 2012, consiste en la réalisation d'une station de traitement d'un débit de 500 litres par seconde (première tranche), pour couvrir les besoins des populations de la région à l'horizon 2025.
Le Souverain s'est enquis, par la même occasion, des projets programmés à Tanger qui concernent la création d'une station de traitement du barrage Oued R'mel (100 millions DH) qui sera mise en service en juin 2010 et dont le débit atteindra 300 l/s, ainsi que des projets concernant le doublement de l'adduction du barrage 9 Avril 1947 (400 millions de DH) dont la mise en service est programmée pour 2012 avec un débit de 1400 l/s.
A son arrivée, S.M. le Roi a passé en revue un détachement de la Garde royale, qui rendait les honneurs, avant d'être salué par Aziz Akhenouch, ministre de l'Agriculture et de la Pêche maritime, Abdelkébir Zahoud, secrétaire d'Etat chargé de l'Eau et de l'Environnement, Abdeladim El Hafi, Haut commissaire aux eaux et forêts et à la lutte contre la désertification, Fouad Brini, directeur général de l'Agence de la promotion et du développement des préfectures et provinces du Nord, Ali Fassi Fihri, directeur général de l'ONEP, des cadres du secrétariat d'Etat chargé de l'Eau et de l'Environnement et par d'autres personnalités.