Fête du Trône 2006

Othman Benjelloun reçoit la distinction du «Banquier arabe de l'année»

29 Juin 2008 À 13:53

Dans les salons lambrissés de l'hôtel Georges V, au cœur de ce 8ème arrondissement qui incarne l'âme de Paris et d'une communauté d'affaires active, soufflait comme un vent de communion. Banquiers arabes et français étaient réunis, ce jeudi 26 et vendredi 27 juin, dans le cadre du « Sommet bancaire arabe international » organisé par l'Union des banques arabes. Ils célébraient aussi un autre événement : la distinction de Othman Benjelloun, président du GPBM et du groupe BMCE Bank comme « le Banquier arabe de l'année ». Cette double manifestation était placée sous le haut patronage de Nicolas Sarkozy, président de la République française, qui a dépêché son conseiller spécial Henri Guennot pour l'y représenter.

Signe aussi que le gouvernement français – en particulier le président français – attache une grande importance à la coopération avec les institutions bancaires et financières arabes. La France qui s'apprête à accueillir le 1er Sommet de l'Union pour la Méditerranée (UPM) le 13 juillet prochain, a accordé à cette rencontre un intérêt significatif, parce qu'elle s'inscrit dans le droit fil d'une actualité dominée par l'évolution de l'économie, la hausse du prix du pétrole, la question palestinienne, l'UPM et différents défis. Deux jours de débats intenses, d'échanges et de projets aussi. Othman Benjelloun , président du GPBM, récipiendaire aussi, a prononcé un discours dans lequel, dimension poétique exige, il a déclaré que « c'est tout un symbole que ce sommet bancaire arabe international se tienne à Paris, dans le creuset de nombreuses initiatives d'union qu'ait connues l ‘histoire contemporaine ». Et d'ajouter : « Je pense aux pères fondateurs de l'Europe unie », mettant aussi en exergue le projet , lancé à partir de Tanger en octobre dernier par Nicolas Sarkozy, de l'Union pour la Méditerranée.

Othman Benjelloun a procédé, devant un parterre de banquiers arabes et des collègues français, à une analyse réaliste des relations entre les institutions bancaires arabes et françaises, axée sur l'évolution des dernières années, sur le rôle qui leur est dévolu et le poids qu'elles incarnent : « Les économies des pays arabes, dit-il, connaissent des évolutions contrastées.

Les richesses naturelles, humaines et civilisationnelles dont le potentiel est quasi inépuisable, se juxtaposent de chaque côté de nos frontières alors qu'elles méritent, par une mutuelle fructification, de voir élargir leurs bienfaits à des pans entiers de nos économies et à des couches plus élargies de nos populations».
Le constat est dressé, et le président du GPBM, conscient des enjeux de la mondialisation et des impératifs de regroupements régionaux pour y faire face, prévient que «dans ce contexte, notre secteur bancaire et financier représente un puissant moteur de modernisation des économies arabes, celui le plus résilient aux contingences politiques, celles qui brident les élans de coopération et de partenariat ». Othman Benjelloun, mettant au-devant de ses préoccupations, la nécessité de fédérer les différentes énérgies , s'est fait ensuite l'avocat « pro domo » de l'intégration à l'échelle arabe tout entière de toutes les composantes, comme notamment l'Union des banques maghrébines dont il est le président élu.

A ses yeux, cette intégration qui, géopolitiquement et économiquement, va de l'Atlantique au Golfe, est seule capable de « donner du sens à l'impérieuse quête de rassemblement ». Et, dans le même ordre d'idées où se croisent constat et alternatives chez lui, il rappelle encore que « notre aire géographique, celle du monde arabe, a besoin d'inventer des projets emblématiques, fussent-ils de réalisation lointaine, dussent-ils être amorcés par les générations présentes pour être finalisés par les générations futures (…) faisons un rêve, celui que les différentes initiatives de création de monnaies uniques générales régionales, à travers nos pays arabes, puissent demain inspirer l'institution d'une monnaie unique arabe ». Banquier visionnaire, homme d'action et d'influence politique, Othman Benjelloun a reçu la distinction de «Banquier arabe de l'année» avec la modestie qui lui sied et la fierté pour son pays, son groupe et la communauté bancaire qu'il représente. Et lui a inspiré la réaction raisonnée et pleine d'émotion devant ses pairs arabes et français que voici:
«La distinction dont vous m'honorez vient rendre hommage, au-delà de ma personne, à un grand groupe bancaire, celui de BMCE Bank qui célébrera en 2009, le Cinquantenaire de sa création par Dahir Royal de feu Sa Majesté Mohammed V». Après avoir rappelé la mission initiale de BMCE, décrit sa privatisation en 1995, il en est venu à comment, depuis, elle a « démultiplié son action d'expansion en dehors des frontières du Royaume, en Europe, en Asie et récemment encore en Afrique subsaharienne où nous ambitionnons d'être présents à l'horizon d'une dizaine d'années dans la quasi-totalité du continent africain ». Lancé du haut de ce panthéon financier, arabe, international et français, qu'était le salon du Georges V, la conviction chevillée au corps, le propos relève de la vision prémonitoire.

« Mon cheminement personnel, dit-il, la trajectoire que j'ai tenté d'impulser aux entités de notre groupe financier au centre duquel BMCE Bank est placée et qui fédère, outre cette banque, l'assurance à travers la Royale Marocaine d'Assurance Watanya, les télécoms avec Méditelecom ainsi que les services, ont été invariablement nourris de convictions ».Ces secteurs se sont vus adjoindre d'autres activités dont la promotion de l'éducation et formation–à travers medersat.com-constitue le volet significatif.

Les rappeler devant un parterre de banquiers internationaux constituait pour Othman Benjelloun, plus qu'une fierté à l'échelle nationale, mais l'appel au devoir, le rappel en vérité que l'institution bancaire est aussi un acteur social et s'il est une autre mission dont elle peut se prévaloir, c'est celle de la responsabilité sociale. BMCE Bank en est l'exemple, parce que enracinée dans un substrat social, culturel et environnemental qui incarne le Maroc profond.

Venant au projet de l'Union pour la Méditerranée que le président français a officiellement lancé en octobre 2007 dans un discours retentissant prononcé à partir de Tanger à l'occasion de sa visite officielle au Maroc, Othman Benjelloun a rappelé « qu'au-delà du projet politique que cet événement représente, il faut espérer que se multiplient de pareilles occasions en ce début de siècle tourmenté et en même temps plein de promesses ».
Le sommet bancaire arabe international, qui a regroupé les pays arabes et le gotha des banques françaises, placé sous l'égide du président français, est à proprement parler un tournant. C'est aussi une étape dans le rapprochement intercontinental. La France, outre le Sommet de l'UPM prévu le 13 juillet prochain à Paris, prend en mains dès ce mardi les rênes de la présidence de l'Union européenne. Et le Sommet bancaire de Paris intervient comme un prélude à la nouvelle orientation diplomatique vers le monde arabe que la France entend accentuer.

Pour Othman Benjelloun, accompagné de Jelloul Ayed, Mohamed Bennani, Brahim Benjelloun et Mamoun Belghiti, respectivement administrateurs et directeurs généraux ainsi que M. Chaibaïnou, secrétaire général du GPBM, le sommet de Paris, la distinction reçue des mains du président arabe des banques, constituent des moments d'engagement renouvelés.

Une mosquée au Sénégal

Une mosquée financée par le groupe BMCE Bank a été inaugurée, récemment, dans le village sénégalais de Latmingué, dans la région de Kaolack (300 km de Dakar).
Cette mosquée a été inaugurée par le ministre sénégalais de l'Artisanat et des Transports aériens, Farba Senghor, en présence de représentants de l'ambassade du Maroc à Dakar et du groupe BMCE Bank, de l'ambassadeur du Sénégal au Maroc (originaire de la région) ainsi que de chefs religieux et des autorités locales.

Cet édifice religieux construit sous l'impulsion du président du groupe BMCE Bank, Othman Benjelloun, comprend deux minarets, une salle de prière d'une capacité de 450 personnes et cinq pièces annexes qui feront office de magasins, de bibliothèque et de loge (minbar), en plus d'un logement pour l'imam. Bâtie suivant une architecture typiquement marocaine, la mosquée est également dotée d'équipements modernes, notamment de matériel de sonorisation sophistiqué.
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