De la «dictature capillaire»
Perte des cheveux et calvitie sont autant de maux qui hantent les femmes et les hommes et leur rendent la vie difficile. Plus ils avancent dans l'âge, plus cette ‘'épée de Damoclès'', suspendue au-dessus de leurs têtes, devient plus pesante et plus menaçante.
LE MATIN
10 Juillet 2008
À 16:21
Quand les cheveux, qui représentent le symbole de la beauté féminine et celui de la virilité pour la gent masculine font défaut, c'est parfois toute une vie qui peut être affectée. L'impact psychologique de cette défaillance capillaire est de taille. Il peut chambouler toute une vie et mettre la personne dans l'isolement.
Une étude réalisée par Sunsilk en 2007-2008 dans une dizaine de pays (USA, Mexique, Inde, Brésil et pays du Maghreb) a révélé que la perte des cheveux est en rapport avec l'estime de soi. Elle est perçue différemment selon le degré de confiance en soi de la personne. Elle est insupportable pour certains, alors que pour d'autres, elle est un sujet de plaisanterie, dédramatisée, tournée en dérision et dépouillée de sa gravité. «Tout est fonction de la capacité d'adaptation des individus», affirme la psychanalyste Hélène Morrissette.
Il est certain que plus une personne est favorisée par la nature, plus elle peut profiter d'une vie sociale sans problèmes relationnels. L'apparence, revêtant une importance capitale dans nos sociétés, est devenue une clé pour la réussite. Elle garantit assurance et confiance en soi. Selon l'étude globale de Sunsilk, plus de 40% des jeunes femmes interrogées disent que les cheveux sont la première chose qu'elles vérifient avant un rendez-vous important et 8 filles sur 10 ont déjà avoué avoir porté un jugement sur quelqu'un uniquement à travers ses cheveux.
Tandis que près de 70% des femmes pensent que leurs cheveux sont le meilleur reflet de leur personnalité. Selon la même étude, au Maroc et en Tunisie, plus d'un tiers des femmes avouent avoir déjà changé de trottoir afin d'éviter une connaissance simplement parce qu'elles étaient excessivement gênées par l'apparence de ses cheveux. C'est dire à quel point l'état des cheveux change l'état d'âme des personnes et rythme leur existence. D'ailleurs, pratiquement, 70% des Marocaines se sentent moches lorsqu'elles ne sont pas satisfaites du look de leurs cheveux.
Les hommes, eux, souffrent plus de la perte de leurs cheveux et subissent plus son impact. C'est du moins ce qui a été prouvé lors d'un sondage effectué par l'institut Gallup pour les laboratoires MSD qui s'est intéressé au ‘'ressenti'' des hommes qui devaient affronter une perte des cheveux. Les résultats ont révélé que «les Européens victimes d'alopécie sont 7 sur 10 à considérer que leurs cheveux constituent une part importante de leur pouvoir de séduction! D'ailleurs, c'est également la crainte principale chez ceux qui ne sont pas concernés par le problème. Ceux-ci sont 71% à penser que cela diminuerait leur attractivité envers la gent féminine. Un homme sur trois pense que ceux qui ont une belle chevelure attirent des femmes beaucoup plus séduisantes».
Il n'est donc pas étonnant de voir toute cette importance accordée au look des cheveux, que ce soit par les hommes ou par les femmes. Les laboratoires pharmaceutiques et l'industrie cosmétique font de cet intérêt un commerce rentable qui profite à tout le monde. Suprématie du paraître oblige!
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Une force qui traverse le temps…
Ce que les cheveux représentent est enfui au plus profond de nous depuis des siècles. La chevelure a toujours été un élément essentiel de l'image que nous donnons de nous-mêmes.
Notre état général semble symbolisé par celui de notre coiffure, qui doit être souple, saine, abondante, vigoureuse, naturelle, vivante, soyeuse...
Au cours des siècles, les perruques ont été utilisées par les ‘'puissants'' et par la ‘'bonne société'', donnant une chevelure opulente et bien entretenue. Elles sont de maintes formes avec différentes couleurs de cheveux jusqu'à leur ampleur vers 1850.
Les cheveux restent synonymes de puissance, de virilité masculine, de séduction et nombreux sont les chauves qui souffrent de leur situation. Certains se rassurent en rappelant que la calvitie est consécutive à l'importante sécrétion d'hormones mâles. Mais c'est la transformation de la testostérone en DHT qui est ‘'fautive'' et non la forte virilité de l'individu. Aucune étude ne prouve que les chauves seraient plus virils ni surtout que les gens les plus chevelus le seraient moins.