Le séisme a fait plus de 12000 morts dans le Sichuan
Le violent séisme qui a secoué lundi l'ouest de la Chine a fait plus de 12.000 morts dans la seule province du Sichuan, selon un nouveau bilan officiel publié mardi, alors que les premiers secours sont arrivés dans la zone de l'épicentre, la plus ravagée.
AFP
13 Mai 2008
À 16:46
Le bilan provisoire dépasse les 12.000 morts dans le seul Sichuan, selon un décompte arrêté à 16h00 (08h00 GMT), a annoncé l'agence de presse officielle Xinhua (Chine Nouvelle), citant le gouvernement local. C'est dans cette province du sud-ouest qu'a été recensée l'immense majorité des victimes du séisme de magnitude 7,9 sur l'échelle de Richter survenu lundi peu avant 14h30 (06h30 GMT). Le précédent bilan provisoire global, pour le Sichuan et les provinces voisines, était de 11.921 morts. Dans une ville du Sichuan, Mianyang, plus de 3.600 personnes ont été tuées et plus de 18.600 sont ensevelies sous les décombres, a annoncé Chine Nouvelle. Mianyang est proche du district de Wenchuan, où se trouvait l'épicentre du séisme. Dans une autre ville du Sichuan, Mianzhu, quelque 2.000 personnes ont été tuées et 4.800 restaient ensevelies sous les gravats de bâtiments effondrés, selon l'agence officielle.
Au lendemain du séisme, les premiers secours sont arrivés dans la zone de l'épicentre, le district de Wenchuan. Des images de télévision montraient des immeubles détruits, des routes coupées par des rochers et des survivants tentant de se libérer eux-mêmes des décombres. Environ un millier de collégiens et professeurs sont décédés ou portés disparus après l'effondrement de leur collège du district de Beichuan, au nord-est de Wenchuan, où plus de 80% des constructions se sont écroulées, selon des responsables cités par Chine Nouvelle. A Dujiangyan, à une cinquantaine de kilomètres au sud de Wenchuan, des responsables du collège Xiang'e ont estimé que moins de 100 des 420 enfants de l'établissement devaient avoir survécu à l'effondrement de l'école. "J'ai tout perdu. Ma maison et ma mère", a témoigné un habitant de la ville, Wen Xiaoping, figé devant le cadavre de sa mère extraite des débris.
A Shifang, une ville située entre Chengdu et Wenchuan, environ 500 personnes sont mortes, 3.000 sont blessées et 2.000 ont été ensevelies. Toujours dans le Sichuan, deux usines de produits chimiques se sont effondrées, ensevelissant des centaines d'employés et conduisant à l'évacuation de 6.000 riverains, a indiqué l'agence officielle. Dans la même province, 37 touristes, dont la nationalité n'a pas été précisée et qui voyageaient en bus, sont morts dans un glissement de terrain. Aucune victime étrangère n'a pour l'heure été recensée en Chine après le séisme, a indiqué le gouvernement chinois.
Ce séisme est le plus grave qu'ait connu la Chine depuis celui de Tangshan en 1976, qui avait fait 242.000 morts selon un bilan officiel, a souligné Chine Nouvelle. "La situation est plus grave que nous l'avions estimé précédemment", a déclaré dans la nuit de lundi à mardi le Premier ministre Wen Jiabao, depuis le quartier général des secours à Dujiangyan, à 100 kilomètres de l'épicentre. Dès lundi, il avait parlé d'un "désastre majeur". "Nous ne pouvons pas compter seulement sur les équipes médicales de la province du Sichuan, nous avons besoin que des équipes arrivent de l'extérieur", a dit M. Wen, cité par la télévision nationale.
Et le président Hu Jintao a martelé que l'acheminement des secours était la priorité absolue du gouvernement. Plus de 50.000 soldats ont été mobilisés pour les opérations de secours, a annoncé Chine Nouvelle. Le séisme a été ressenti à des milliers de kilomètres, comme à Shanghaï et à Pékin. Aucune victime ni dégât n'ont été signalés dans la capitale. Les installations olympiques n'ont pas été endommagées, a annoncé le Comité d'organisation des J.O qui doivent débuter le 8 août à Pékin.
La flamme olympique a poursuivi son périple. Le relais a entamé sa douzième étape chinoise mardi à Longyan, une ville du Fujian, dans le sud-est. Cependant, les réjouissances entourant le relais de la torche vont être réduites, a annoncé à l'AFP un porte-parole du BOCOG, le comité d'organisation des Jeux Olympiques de Pékin. De nombreux chefs d'Etat étrangers ont adressé des messages de condoléances et de soutien à la Chine, offrant leur aide, tels le président américain George W. Bush, le président français Nicolas Sarkozy, la chancelière allemande Angela Merkel ou le nouveau président russe Dmitri Medvedev.
La Chine a indiqué qu'elle acceptait les nombreuses propositions d'aide, mais a jugé que les conditions n'étaient pas réunies pour l'envoi d'équipes étrangères dans les zones dévastées. Chine Nouvelle a rapporté que M. Bush et le chef de l'Etat chinois avaient discuté mardi par téléphone du séisme, ainsi que du Tibet. Le dalaï lama, accusé par la Chine d'avoir fomenté les émeutes de mars au Tibet, a exprimé ses "condoléances aux familles endeuillées par cette grande tragédie". -----------------------------------------------------------
Cérémonies simplifiées
Les réjouissances entourant le relais de la flamme olympique vont être réduites en raison du violent séisme qui a ravagé le sud-ouest de la Chine, a annoncé mardi à l'AFP un porte-parole du BOCOG, le comité d'organisation des Jeux Olympiques de Pékin. Sun Weide a déclaré qu'à partir de mercredi, les cérémonies prévues dans la province orientale du Jiangxi pour le passage de la flamme vont être simplifiées et qu'une minute de silence sera observée avant le départ des relayeurs. Le porte-parole a précisé que seules les cérémonies et les célébrations seront touchées par cette décision. "Nous allons réduire les discours, les chants et les danses qui avaient marqué jusqu'ici le passage de la torche olympique et cela va devenir un événement plus sobre", a-t-il dit. Le séisme d'une magnitude de 7,9 qui a frappé lundi la province du Sichuan a déjà fait plus de 12.000 morts et le bilan pourrait s'alourdir en raison du grand nombre de personnes ensevelies sous les décombres.