L'humain au centre de l'action future

Aayn Al Hayat prépare son «Châtiment»

Hicham Aayn Al Hayat est un réalisateur qui aime évoluer. Après trois courts-métrages réussis, un téléfilm bien apprécié («Abou Amal» diffusé sur 2M l'année dernière), le jeune cinéaste fait le grand saut.

04 Août 2008 À 16:10

Il vient de finir le tournage de «Châtiment», son premier long-métrage au cinéma.
«C'est très excitant! Passer du court-métrage, qui est destiné aux festivals, et du téléfilm, qui vous impose, au grand écran, c'est une grande aventure.
C'est plus de risques avec un public différent qui doit être séduit pour venir voir ce que vous proposez», nous explique Aayn Al Hayat. En fait, la nouvelle aventure du cinéaste porte le nom de «Châtiment», un thriller au scénario peu commun dans le cinéma marocain. «C'est l'histoire de l'éternelle bataille entre le bien et le mal. Deux jeunes femmes victimes d'atroces agressions vont affronter chacune à sa façon son destin. Si Zineb croit en la justice et espère que la loi va défendre sa cause, Aïcha, elle, a perdu foi en tout. Elle ne croit plus qu'à la vengeance qu'elle assouvira de la plus violente des façons», explique le réalisateur.

Pour plus de détails, l'histoire commence par un heureux événement.
Zineb qui est poète est folle amoureuse de son mari Saïd, journaliste. Elle tombe enceinte et pour fêter l'événement, elle organise un "dîner surprise''. Au bout de la soirée, Zineb, ses parents et son mari se font agresser. Ils meurent tous et notre héroïne est la seule survivante. Admise à l'hôpital, Zineb, dont le rôle est campé par Fatema Khaïr, fait la rencontre d'Aïcha. Egalement victime d'une agression, la nouvelle amie de Zineb est assoiffée de vengeance. Rebelle, amère et sans attaches, elle va tout faire pour exécuter ses agresseurs l'un après l'autre. La foi et l'espoir de Zineb ne vont rien changer à sa vision particulière de la justice.

C'est en gros l'intrigue de «Châtiment» dont le début du tournage a été prévu en mars et qui n'a finalement commencé qu'en juin. Le réalisateur évoque un budget qui «s'est gonflé» en cours. «Le budget que j'avais préparé à partir de mes économies s'est avéré insuffisant.
Du coup, j'ai du reporter le tournage en attendant de trouver de nouveaux fonds et d'élaborer une coproduction fructueuse avec Douaa Productions», explique Aayn Al Hayat qui a fait appel à des crédits pour mener à bien son aventure cinématographique. Courageux, le jeune cinéaste, qui évolue en Suisse, reconnaît avoir attaqué là un genre assez coûteux financièrement et techniquement.
De l'action made in Morocco, c'est le pari qu'il compte remporter. D'ailleurs, il est si fier d'avoir fait appel à une équipe entièrement marocaine pour donner le jour à son premier long-métrage. Bien attaché à son pays natal, il ne manque pas d'ambitions pour le cinéma national. «Je suis très jaloux de la production internationale.

Le public marocain apprécie bien les films d'action, pourquoi ne lui sert-on pas de la production nationale avec les moyens marocains ?
Nous devons cesser d'être de simples consommateurs et commencer à créer et à produire», lance-t-il avec véhémence. Même s'il est convaincu de l'ampleur de sa tâche, Hicham Aayn Al Hayat est prêt à prendre tous les risques. Pour commencer, il a choisi de s'autoproduire. C'était le premier pas pour «bien faire les choses sans censure ni restrictions», insiste-t-il. Des mots qui laissent comprendre le degré d'implication du jeune cinéaste qui veut se donner tous les moyens pour réussir sa première expérience.

A commencer par le scénario qu'il écrit lui-même. «En écrivant mon script, j'avais déjà quelques acteurs en tête pour jouer certains rôles dans le film, je cite Mohamed Khouyi, Mehdi Ouazzani et Abdenbi Bennioui», se rappelle-t-il. Pour les autres, c'est à travers les castings qu'il va les recruter. Mais pour le réalisateur, sa grande découverte reste Fatima Khaïr qui a endossé le costume de Zineb. «C'est une grande actrice! Elle m'a surprise avec sa belle prestation.
Beaucoup de poids, beaucoup de présence et surtout beaucoup de talent, Fatima Khaïr a apporté de la richesse à son personnage et au film», témoigne avec admiration le réalisateur.

Aux côtés de Khaïr, le casting réunit d'autres noms tels Nabila Herfane (Aicha), Rafik Boubker, Mohcine Besri, Hicham ibrahimi, Abdel Jabbar Lousir et Amal Temar.
D'après Aayne Alhayat, la sortie du film qui est en post-production en ce moment est prévue pour mars 2009. «Châtiment» sera distribué en France et en Suisse. Mais avant, il sera lancé dans les salles marocaines, j'y tiens.
Actuellement, nous sommes en négociations pour lui trouver un distributeur au Maroc», nous annonce le réalisateur qui reste confiant quant à l'accueil du public marocain pour son nouveau bébé.
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