Sorti dans les salles nationales au mois de février 2008, le long métrage «Adieu mères» de Mohamed Ismail vient d'être sélectionné pour concourir aux oscars 2009 dans la catégorie du meilleur film en langue étrangère.
LE MATIN
28 Septembre 2008
À 15:10
C'est une commission constituée de professionnels et de critiques de cinéma, réunie au centre cinématographique marocain à Rabat, qui est derrière ce choix, se référant aux critères établis par « l'Academy of motion picture arts and sciences''. Ces Prix octroyés par l'Académie des arts et sciences du cinéma (Academy of motion picture arts and sciences), connus usuellement sous leur surnom d'oscars (nom donné à la statuette), récompensent chaque année, depuis 1928, les meilleurs films sortis aux Etats-Unis ainsi qu'un éventail des meilleurs professionnels du cinéma dans diverses catégories. «Le rêve de tout cinéaste est d'atteindre ces oscars.
C'est, donc, un honneur pour moi, mais c'est aussi une grande responsabilité, car il faut travailler davantage pour donner plus et mieux encore », nous confie Mohamed Ismail. Ayant choisi des acteurs, marocains et étrangers, de renom pour camper les principaux rôles, Mohamed Ismail a donné plus de chance à son film pour mettre en relief les événements d'une phase très importante dans l'histoire du Maroc. Celle de l'exode des Juifs marocains vers Israël.« Je crois que le film a atteint son but, c'est-à-dire que le message est passé.
C'est dommage que les moyens de diffusion pour les Marocains sont restreints, vu le chiffre alarmant des salles de projection chez nous. Mais, le plus important est qu'il a été accepté à l'unanimité dans les milieux culturels et adopté par toutes les confessions, qu'elles soient juive, musulmane ou chrétienne. D'ailleurs, il est programmé dans plusieurs manifestations cinématographiques, dont le festival religieux au Vatican, puis d'autres festivals arabes et européens », précise le réalisateur. Ainsi, Marc Samuel, Rachid El Wali, Souad Hamidou, Hafida Kassoui, Rachel Huet et Nezha Regragui, entre autres, ont célébré à travers leur rôle un hymne à la paix pour prouver que les actions généreuses, dont entraide et solidarité, sont principales dans notre vie. « Des actions dont chacun de nous doit prendre conscience », souligne Mohamed Ismail, réalisateur et coscénariste de « Adieu Mères ».
Le film relate les péripéties de la vie de deux familles, l'une musulmane, l'autre juive, dont les deux hommes, associés dans une scierie, sont liés par une forte amitié qui date de leur enfance. Cette amitié s'étend également à leurs femmes respectives qui travaillent dans le même bureau d'assurances. Une ambiance exemplaire d'amour de l'autre sans aucune quelconque discrimination a régné entre les deux familles. Mais, les événements vont prendre un autre tournant, motivés par des difficultés économiques et certaines vexations pesantes qui commencent à se faire sentir parmi la population juive, déclenchant le système de l'immigration vers Israël. Des départs clandestins s'organisent, ainsi, la nuit par petits groupes, puis d'autres incidents s'ensuivent pour démontrer, en fin de compte, que l'amour et la paix sont au-dessus de toute autre considération. Un film qui montre bien une réalité qu'a vécue le Maroc durant une certaine période de son histoire. Une phase sombre restée, aux yeux des Marocains, dans l'oubli et l'ignorance. ----------------------------------------
Un grand travail historique
Situé dans les années 60 quand débute au Maroc le phénomène de l'immigration des citoyens juifs en Israël, le film « Adieu Mères » retrace une période très cruciale de l'histoire du Maroc. Mais, outre sa qualité historique, ce long-métrage a une part de fiction basée sur des événements tragiques, dépeignant, entre autres, un quartier de cohabitation pacifique entre musulmans et juifs.
Afin de donner un maximum d'authenticité au film, les décors ont été minutieusement cherchés à travers des villes ayant eu dans le passé une population juive importante, dont certaines maisons d'immigrants, demeurant intacts. Aussi un grand travail de reproduction exacte et pittoresque des usages, des costumes, des accessoires, des véhicules a été opéré pour faire revivre l'atmosphère des années 60.