Fête du Trône 2006

Présentation du bilan du projet «Arganier»

La présentation des réalisations du projet «Arganier» était l'objet de l'atelier organisé vendredi dernier par la Délégation de la commission européenne à Rabat et l'Agence de développement social.

14 Décembre 2008 À 14:13

Présidée par Mme Nouzha Skalli, ministre du Développement social, de la Famille et de la Solidarité, et en présence de Bruno Dethomas, ambassadeur, chef de la délégation de la Commission européenne, et Najib Guedira, directeur de l'ADS, cette rencontre vise à présenter un bilan des réalisations du projet Arganier depuis son lancement en 2003. Intervenant à cette occasion, Mme Nezha Skalli a indiqué l'objectif de ce projet qui vise essentiellement la réhabilitation et l'organisation des coopératives féminines dans le but d'atteindre une meilleure production et commercialisation du produit.

Selon elle, la réalisation de ce projet a nécessité une enveloppe budgétaire de 120 millions de dirhams. Un montant qui a pu être amassé, grâce à la contribution de l'Union européenne estimée à hauteur de 60 millions de dirhams qui représente 50% du budget. L'apport du ministère était de 42 millions de dirhams. Le reste a été financé par la population bénéficiaire du projet. D'après la ministre, le projet Arganier, fruit d'un partenariat entre l'Union européenne (avec un co-financement à hauteur de 6 millions d'euros) et l'Agence de développement social a d'ores et déjà permis d'obtenir des résultats très importants.

En effet, le projet a pu soutenir la mise à niveau et la structuration des coopératives féminines de production et de commercialisation des produits d'argane à travers le financement de 66 projets de mise à niveau de coopératives des arganiers pour un montant de 24,82 millions de dirhams. Il a également permis la mise en place et le développement des groupements de coopératives (4 groupements d'intérêt économique, deux unions de coopératives et l'Association nationale des coopératives d'argane (ANCA) à travers 16 projets pour un montant de 12,43 millions de dirhams et la mise en œuvre de 4 programmes transversaux avec 333 jours de formation et deux programmes d'alphabétisation fonctionnelle au profit de 3000 femmes membres des coopératives d'argane. Mme Skalli a déclaré que le projet Arganier a pu également financer, en partenariat avec les associations de développement local et la Direction régionale des eaux et forêts, 24 initiatives de préservation et gestion durable de l'arganerie pour un montant global de 18,27 millions de dirhams entre 2005 et 2008. Par ailleurs, 9 programmes de recherche-développement ont été appuyés à travers des laboratoires de recherche nationaux et internationaux, pour un montant de 11,06 millions de dirhams.

Pour sa part, M. Dethomas s'est félicité des résultats de ce projet qu'il a qualifié de très positif. L'ambassadeur a souligné que ce projet a pu atteindre ses objectifs dans un laps de temps record, soit deux ans avant la date fixée. En effet, d'après ce responsable, les visites effectuées sur terrain ont pu démontrer clairement les efforts consentis mais aussi la forte implication des différents acteurs. «Les mêmes visites nous ont permis de nous arrêter sur les réalisations dans le domaine de la réhabilitation des coopératives».

Des réalisations qui ont eu un impact positif sur les conditions de vie de la femme rurale puisqu'elles ont permis le développement de son revenu mais aussi son alphabétisation. M. Bruno a saisi cette rencontre pour annoncer la présentation du projet Arganier à la compétition «Europid » visant l'élection du meilleur projet de l'année financé par l'Union européenne dans le cadre de la coopération avec les pays en voie de développement.

Par ailleurs, l'atelier était également une occasion pour aborder l'expérience de l'ANCA en matière d'appui à la mise à niveau et la structuration des coopératives féminines de production et de commercialisation des produits d'argane.
--------------------------------------------

La crise de l'arganier

Malgré les différents rôles de l'arganier, on assiste à une régression alarmante des arganeraies. Près de la moitié de la superficie de la forêt a disparu et on compte six cents hectares de perdus chaque année. Cette régression est essentiellement due à un déséquilibre écologique d'origine anthropique (humaine). En montagne, on remarque un surpâturage et une surexploitation du bois, en plaine, l'arganier est défriché car il gêne l'intensification de l'agriculture, d'où la nécessité de lancer une stratégie nationale pour la préservation de ce «patrimoine» national.
Copyright Groupe le Matin © 2025