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Abdelkrim El Khatib n'est plus

28 Septembre 2008 À 16:17

Abdelkrim El Khatib, une des grandes figures de la résistance nationale et de l'armée de libération, est décédé, samedi soir à Rabat, à l'âge de 87 ans. Né en 1921 à El-Jadida, Abdelkrim El Khatib a occupé plusieurs portefeuilles ministériels après l'indépendance du pays, notamment ceux des Affaires africaines, de l'Emploi et des Affaires sociales. Il a également occupé le poste de ministre de la Santé et de ministre d'Etat.

Premier chirurgien marocain (1951), feu Abdelkrim El Khatib, fut le premier président du Parlement en 1963, poste qu'il a conservé jusqu'à juin 1965.
Le défunt, qui a contribué à la création du mouvement de la résistance et de l'armée de libération, fut l'un des fondateurs, avec Mahjoubi Aherdane, en 1959, du Mouvement populaire, avant de créer son propre parti, le Mouvement populaire constitutionnel démocratique (MPCD) en 1967.

Il avait, avec plusieurs résistants, mis en place une première cellule de collecte d'armes et de fonds dans le nord du pays (Tétouan), au profit de la résistance, et participa à l'organisation de la résistance armée contre les forces coloniales. Il s'est fortement impliqué dans la résistance, en recevant dans son cabinet à Casablanca, pour les soigner, les résistants, blessés dans des combats ou des actes de résistance contre les forces coloniales.
Fondateur du mouvement de scout marocain ''Al Kachfiya Al Hassania" et de l'Association marocaine de soutien à la lutte palestinienne, le défunt avait également tissé des liens solides avec les mouvements de libération en Afrique et dans le monde arabe, notamment l'ANC (Afrique du sud) dont il connaissait les dirigeants, notamment Nelson Mandela, comme il avait côtoyé tous les dirigeants de la résistance en Algérie, sans exception.

Le défunt était connu, dans les sphères nationalistes au Maghreb et dans le monde arabe, comme un défenseur de l'unité arabe et maghrébine, un fervent partisan du Grand Maghreb arabe.
Tous ses coreligionnaires du Maghreb lui reconnaissent son militantisme et son combat pour l'unité du Maghreb. Outre son engagement pour l'indépendance du pays, il avait, selon plusieurs témoignages, un grand cœur, recevant dans son cabinet, des patients sans moyens, pour les soigner sans contrepartie.
En 1996, le défunt a créé le parti de la Justice et du développement (PJD) dont il avait assumé les fonctions de secrétaire général jusqu'en 2004, date à laquelle il a été désigné président fondateur du parti, poste qu'il a conservé jusqu'à ce jour.
Le défunt devait être inhumé dimanche au cimetière Chouhada à Rabat, après la prière d'Al Asr.
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