«Les problèmes des Marocains sont nos problèmes»

Sachant que le renforcement des relations bilatérales et l'accroissement du volume des échanges commerciaux entre le Maroc et le Gabon sont les principaux objectifs de la mission du nouveau Consul honoraire. Juste après avoir été reçu en audience, à Libreville, par le Président Omar Bongo Ondimba, le responsable marocain s'est mis au travail en invitant les investisseurs gabonais à venir investir au Maroc et vice versa. Aujourd'hui, les exportations marocaines vers le Gabon ont repris avec une cadence assez importante. Pour donner une nouvelle impulsion à un partenariat stratégique, M. Filali envisage de rapprocher les hommes d'affaires dans le cadre d'une structure du secteur privé.

Il faut préciser que l'entente maroco-gabonaise a permis la concrétisation du projet de création d'Air Gabon International par la Royal Air Maroc, actionnaire majoritaire, l'installation du groupe bancaire Attijariwafa Bank ainsi que la promotion de plusieurs investissements dans les deux pays. Aussi, Maroc Telecom qui détient 51% de Gabon Telecom a affiché, cette année, de bons résultats concernant la filiale gabonaise.

Sur le plan politique, le gouvernement gabonais a toujours réitéré, par la voix de sa délégation à cette session, "l'attachement résolu et constant du Gabon à l'intégrité territoriale du Maroc, comme il a souvent renouvelé l'appui ferme de son pays à une solution politique négociée, consensuelle et définitive". Dans l'entretien accordé au « Matin » à l'occasion de la commémoration du 48e anniversaire de l'Indépendance de son pays, Son Excellence François Banga Eboumi, Ambassadeur haut représentant du Gabon au Maroc, a souligné le caractère privilégié des relations bilatérales très étroites en indiquant que «les problèmes des Marocains sont nos problèmes, par conséquent depuis la marche verte notre position vis-à-vis du Maroc n'a pas changé. Nous soutenons tous les efforts du Maroc, c'est sans équivoque».
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Depuis la Marche Verte, notre position vis-à-vis du Maroc n'a pas changé. Nous soutenons tous les efforts du Maroc, c'est sans équivoque.

Le Matin : Le Maroc et le Gabon entretiennent d'excellentes relations politiques et diplomatiques, au moment où la coopération commerciale reste en deçà des potentialités des deux économies, puisqu'en termes d'échanges, le Maroc exporte pour seulement 155 millions de DH vers le Gabon. Comment peut-on améliorer les relations économiques entre les deux pays ?

FRANÇOIS BANGA EBOUMI : Je suis en discussion avec le ministère marocain du Commerce pour justement essayer de trouver des moyens pour remédier au déficit de la balance commerciale entre les deux pays. Je pense qu'on peut faire de bonnes affaires au mieux quand les gens se connaissent mieux. La mobilité du Maroc vers le Gabon et inversement n'était pas aussi fluide que maintenant. Aujourd'hui, par le nombre de demandes de visas que j'obtiens, je me suis rendu compte que les Marocains s'intéressent au Gabon. Je crois que cette mobilité va engendrer nécessairement un intérêt réciproque afin de pouvoir améliorer les choses, et avec le ministère marocain du Commerce, nous avons des réunions pour essayer de voir ce qu'il faut faire. Il y a une charte qui constitue un point de départ, je prendrai tout simplement le cas de Maroc Telecom qui détient 51% de Gabon Telecom. Maroc Telecom a affiché de bons résultats concernant la filiale du Gabon. Nous avons aussi le dossier de la RAM qui est aujourd'hui lié à la renégociation de l'accord aérien. Je crois que vers la fin de ce mois, sinon le début du mois prochain, la délégation marocaine se déplacera à Brazzaville pour finaliser cet accord. Beaucoup de choses doivent se faire en ce qui concerne le transport aérien, mais je reste optimiste parce que nous sommes attractifs et que la partie marocaine nous donne de l'estime et manifeste souvent son intérêt au Gabon.

Le secteur privé joue un rôle fondamental dans la dynamisation des échanges commerciaux. A l'exception du groupe gabonais Satram (Société d'acconage de transport et manutention) qui a remporté l'année dernière l'appel d'offres pour la reprise de l'entreprise marocaine Drapor (Dragages des ports), aucun autre groupe gabonais n'est visible au Maroc…

Pourquoi ce retard, je ne pourrai pas vous l'affirmer. Vous savez qu'en la matière, les Marocains sont plus organisés, mais en fonction du nombre de déplacements qu'effectuent les hommes d'affaires marocains, les Gabonais commencent à bouger de leur côté, mais moi je garde beaucoup d'espoir. Et je crois que le problème vient du manque de dynamisme, mais tout vient avec le temps.

Les travaux de la prochaine grande commission mixte, coprésidée par les Premiers ministres des deux pays, devraient être sanctionnés par la signature de plusieurs accords de coopération. Lesquels ?

Certainement. Il y a des secteurs privilégiés comme le secteur des mines et des bâtiments. Vous savez ces choses-là ne se font pas comme ça du jour au lendemain ou avec un coup de bâton magique. Les deux pays travaillent là-dessus depuis un certain temps. Ce ne sont pas des choses qui se règlent tout simplement au point de vue bilatéral, il faut quand même tenir compte de tous les contextes.

Qu'en est-il de l'accord de libre-échange envisagé entre les deux pays ?

Cette question vous devez la poser au ministère marocain des Affaires étrangères. Je ne peux pas répondre à la place de la partie marocaine. En ce qui concerne le Gabon, il faut que ça s'active. Je crois qu'il y a déjà un point de départ qui porte sur les accords sectoriels qu'on entend pouvoir aménager et dont l'accord aérien précité en amont.

Le 14 mars dernier, vous avez procédé, à Rabat, à la nomination de Mohamed Madnaoui Filali à la tête du consulat honoraire du Gabon à Casablanca. Que représente pour vous cette nomination ?

M. Filali, c'est quelqu'un de bien. Il fallait absolument changer de consul honoraire, il fallait quelqu'un qui a de la capacité, qui a des relations et qui peut mobiliser. Le choix s'est donc porté sur M. Filali. Cela ne fait pas longtemps qu'il est avec nous, mais il a commencé son travail que j'apprécie personnellement pour l'avoir choisi. C'est sur lui que je fonde mes espoirs, parce que le secteur privé commence à chuter, il est capable de mobiliser les capitaux marocains. Et nous avons de très bonnes relations avec M. Filali et son groupe et nous fondons beaucoup d'espoir là-dessus.

Le gouvernement gabonais a toujours réitéré l'attachement résolu et constant du Gabon à l'intégrité territoriale du Maroc, comme il a souvent renouvelé son appui ferme à une solution politique négociée, consensuelle et définitive. Personnellement, que pensez-vous du projet d'autonomie des provinces sahariennes, dans le cadre de la souveraineté du Royaume du Maroc ?

Ma réponse est catégorique. Les problèmes des Marocains sont nos problèmes. Par conséquent, depuis la Marche Verte, notre position vis-à-vis du Maroc n'a pas changé. Nous soutenons tous les efforts du Maroc, c'est sans équivoque. Tous les ambassadeurs gabonais dans le monde savent que c'est un mot d'ordre du Président Haj Omar Bango.
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Fête nationale

Ils étaient nombreux, jeudi 14 août, à se déplacer au siège de l'ambassade du Gabon à Rabat pour fêter le 48e anniversaire de l'Indépendance de ce pays frère et ami du Maroc. A cette occasion, l'ambassadeur haut représentant de la République gabonaise a offert une brillante réception, à laquelle ont pris part de nombreuses personnalités dont le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Khalid Narici. Ont été également conviés à cette cérémonie, des membres du corps diplomatique accrédité à Rabat, des hommes d'affaires, des journalistes, des universitaires, ainsi que plusieurs membres de la communauté gabonaise et l'artiste-peintre Afif Bennani. Les personnalités présentes ont saisi cette occasion pour exprimer à l'ambassadeur du Gabon leurs félicitations les plus chaleureuses et sincères au Président Hadj Omar Bongo, ainsi qu'au peuple gabonais.