La province de Meknès au Maroc est déclarée par les autorités "zone en quarantaine" pour la campagne agricole 2007-2008 à cause de l'apparition du feu bactérien dans certains vergers de rosacées à pépins. Aujourd'hui, on assiste, selon les experts, à une explosion de la maladie à El Hajeb, avec une superficie touchée d'environ 217 ha en majorité de poiriers.
LE MATIN
18 Mai 2008
À 13:23
" Vu l'ampleur des attaques de la maladie, il est certain que son apparition ne date pas de 2008, ce qui pose la problématique de sa non déclaration par les producteurs et toutes les conséquences fâcheuses qui en résultent à travers par exemple la non application des mesures d'urgence, la contamination des voisins, libre circulation des ouvriers... ", explique-t-on.
Et pour preuve, la vingtaine de foyers contaminés à El Hajeb ont été découverts par les contrôleurs des services de la protection des végétaux. Il est à signaler aussi que parmi les contraintes constatées à El Hajeb, il y a les importantes superficies de rosacées à pépins d'un seul tenant qui est un profil variétal très sensible à la maladie en plus de l'existence de ‘'haies d'aubépine'', plante ornementale très sensible au feu bactérien et que les producteurs refusent d'arracher malgré les incessantes recommandations des services de la protection des végétaux. La majorité des foyers découverts à Meknès est, en revanche, sous contrôle.
Ceci peut être expliqué, d'une part par la détection précoce des foyers à Meknès et l'effort fourni en matière d'assainissement pour le contrôle de la bactérie dans ces vergers, par les producteurs sous la pression constante des contrôleurs du service de la protection des végétaux. A noter qu'une superficie de 51 ha de différents vergers, sévèrement attaqués par cette maladie, dans la région de Meknès a été incinérée dont 42 ha en 2006 et 9 ha en 2007, et près de 61 ha ont été traités par la DPA de Meknès dans les régions touchées.
En 2008, 5 ha sévèrement touchés dans cette même région ont été également incinérés et pour le reste des superficies, 54 ha, il est continuellement assaini, avec des coupes de parties attaquées sur au moins 50cm au-delà des symptômes, puis incinérées dans l'environnement immédiat de la parcelle. De nombreuses mesures dont des actions réglementaires, prospections exhaustives avec une équipe spéciale pour les foyers, analyses bactériologiques en pépinières… ont été prises dés le début par la Direction de la protection des végétaux, des contrôles techniques et de la répression des fraudes (DPVCTRF) pour éviter la dissémination.
Les services régionaux de la protection des végétaux concernés organisent aussi des prospections exhaustives dans les différents vergers de rosacées à pépins des zones de production. Aussi tous les plants (pommier, poirier et cognassier), produits au niveau des pépinières de Meknès et d'El Hajeb ont été analysés aux laboratoires avant leur commercialisation. Plusieurs sessions de formation et de sensibilisation en présence d'experts étrangers on été également organisées dans les différentes zones de production à Meknes, El Hajeb, Ifrane, Fès, Khénifra et Boulemane au profit des producteurs et des autorités locales en vue de les sensibiliser de la gravité de la maladie. -------------------------------------------------
Un risque très élevé
Le feu bactérien a frappé le Maroc en 2006, dans la région de Meknès, et il s'est étendu à Séfrou et El Hajeb. Touchant principalement les arbres de la famille des rosacées à pépins, tels que les pêchers, pommiers et poiriers, cette maladie hautement contagieuse est causée par la bactérie ‘'Erwinia amylovora'' qui, sans traitement, peut détruire rapidement des vergers entiers. Les bactéries envahissent la plante-hôte par les fleurs ou par les parties encore herbacées des jeunes rameaux.
Elles progressent par le rameau puis les branches pour atteindre le tronc et les racines. Les fleurs et les feuilles des bouquets floraux flétrissent et noircissent. Au Maroc, les conditions climatiques favorables et l'abondance de plantes-hôtes constituent un risque très élevé d'apparition du feu bactérien.