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«Rides» à l'Espace Expressions CDG

Plus d'une quarantaine de toiles sont accrochées actuellement aux cimaises de l'Espace Expressions CDG. Il s'agit d'une expérience, encore fertile, du jeune peintre Aziz Azrhai. Celui-ci l'a intitulée «Rides».

14 Mai 2008 À 13:18

«C'est un choix que j'ai fait pour deux raisons. D'abord, sur les travaux, on remarque souvent des traces qui ressemblent aux rides. Ensuite, c'est un mot qui me fascine beaucoup poétiquement parlant », précise l'artiste peintre Aziz Azrhai. Sa démarche a eu le privilège d'être présentée et commentée par le célèbre critique d'art, Edmond Amran El Maleh. «C'est bien entendu un geste d'amitié auquel je n'aurais pas consenti, si ces travaux ne méritaient pas qu'on s'y attarde longuement pour tenter d'en prendre la mesure ». Chose qui n'est pas aussi simple comme l'a bien précisé El Maleh. «Rien n'est plus difficile que de parler peinture, pour la simple raison qu'elle parle d'elle-même. Par conséquent, quand on essaie d'en parler, on tombe dans la redite.

C'est un langage qui double forcément le premier inutilement». Mais, la richesse des travaux de Aziz et leur diversité donnent naissance à un foisonnement d'idées qui se présentent à nous, avec plusieurs approches explorées par l'artiste au cours de sa recherche picturale. «Dans les toiles de Azrhai s'affirme un certain sens de la couleur sur un large éventail de variations y compris dans des tableaux monochromes. Mais, il y a une dualité entre l'espace pur de la couleur et les formes qui se déploient sur toute l'étendue de la toile. La réussite est mieux assurée dans les petits formats».

Et comme l'a bien désigné le romancier et traducteur, Ali Tizilkad, Azrhai est un perfectionniste dans son travail, dont les toiles impressionnent par leur richesse, par la densité des matériaux qui en composent les motifs et par cette pâte épaisse leur donnant un supplément de relief, un jeu d'ombres et de répliques qui content des histoires, souvent violentes et traumatisantes, mais de tout temps adoucies par les motifs quasi subliminaux que donnent à voir les plages en arrière-plan des tableaux. Pour réaliser ses expériences, Aziz utilise une diversité de matières, dont la poudre de marbre, collage, sable, acrylique, entre autres, choisissant comme couleurs de prédilection, l'ocre et le bleu pour faire ressortir sa profonde réflexion. «Avec mon humble expérience, j'espère ajouter quelque chose à l'univers des Arts plastiques marocains. Mais, je me considère toujours comme un élève qui apprend chaque jour de la vie ». Ses sujets sont caractérisés par la présence de formes circulaires et carrées, mettant en exergue la réflexion bien profonde et très spécifique de l'artiste Aziz Azrhai. « La peinture marocaine est entrée dans une période d'effervescence et de mutation importante.

C'est d'abord, chose surprenante, car chaque jour on découvre un nouveau nom parmi tant d'autres déjà connus. C'est une prolifération heureuse qui a des significations profondes, signe d'une mutation radicale ». C'est ce qui doit mettre en garde le jeune peintre Aziz, lui rappelle El Maleh, pour éviter de tomber dans le mode de ressemblance et de plagiat de ce qui se fait pour être en vogue dans le marché. Ce qui doit pousser le peintre plus que jamais de lutter pour sauvegarder son authenticité et sa démarche personnelle. C'est le cas de Aziz Azrhai s'il veut garder sa place parmi les noms qui ont déjà marqué l'univers de la peinture au Maroc.
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Peintre mais aussi poète

En plus de sa passion pour la peinture, Azrhai est aussi poète. Un domaine où il excelle également. «Je trouve du plaisir à exercer les deux arts: celui de la peinture et l'autre de la parole. C'est un va-et-vient que je fais entre les deux et qui me procure le même plaisir. Je trouve dela couleur dans la poésie et des paroles dans ma peinture. L'une complète l'autre», explique-t-il.
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