Spécial Marche verte

La grossesse de tous les dangers

Dounia a 24 ans, elle est nouvellement mariée et heureuse. Son rêve est de devenir maman et d'offrir à son amour de mari un enfant. Un an après le mariage, c'est son premier retard de menstruations: dix jours, c'est déjà beaucoup. Serait-ce le signe de cette grossesse tant espérée ? Pleine d'espoir, elle se dirige vers le laboratoire le plus proche.

03 Juin 2008 À 18:54

Une prise de sang, pour le fameux test de grossesse, " c'est la méthode la plus sûre, je ne fais pas confiance aux tests vendus à la pharmacie. Au moins, je saurais au plus tard demain matin si je suis enceinte ou pas. J'en aurais le cœur net", s'exclame la jeune femme. A la première heure, le lendemain matin, après une nuit pleine de beaux rêves, Dounia se dirige vers le laboratoire, impatiente d'entendre " la " bonne nouvelle. Effectivement, à voir son sourire radieux et ses yeux brillants, elle est sans aucun doute enceinte. " C'est positif, je vais de ce pas chez mon gynécologue, mon chéri est déjà au courant, on se retrouve là-bas ", confie, toute heureuse, la future maman.

Ce n'est qu'après l'examen échographique que le terrible verdict tombe : la grossesse n'est pas normale, elle est extra-utérine et un avortement s'impose au plus vite. La vie de Dounia est en danger, c'est une grossesse tubaire, c'est-à-dire que l'œuf fécondé s'est implanté en dehors de la cavité utérine et plus exactement au niveau de la trompe utérine. Au début, l'œuf se développe normalement, mais la trompe n'est pas apte comme l'endomètre à lui fournir la place et les nutriments dont il a besoin. L'œuf se décolle progressivement et une hémorragie ne va pas tarder à apparaître puis à s'enkyster dans la trompe qui se distend. On parle d'hématosalpinx.

L'œuf peut être encore vivant ou déjà mort. " La grossesse extra-utérine est une pathologie grave qui peut mettre en danger la vie de la femme. Il est donc important d'en faire le diagnostic le plus tôt possible pour deux raisons au moins : la trompe n'est pas extensible à l'infini. Par son développement, l'embryon risque de la faire éclater. Il en résulte une hémorragie interne parfois fatale qui peut entraîner la mort en l'absence d'intervention chirurgicale et si l'intervention est pratiquée tôt, le chirurgien se contente de retirer l'œuf, et la trompe peut être préservée ", explique docteur Mouad Bennani, gynécologue obstétricien. Ce qui induit que le diagnostic précoce est primordial pour les grossesses futures. Parce que l'acte chirurgical, quand il s'agit d'une grossesse tubaire peut être radical et mener à l'ablation de la trompe (salpingectomie). "Le diagnostic précoce dépend en grande partie de la femme elle-même.

En effet, sauf cas très particuliers, une grossesse extra-utérine n'évolue pas comme une grossesse normale : la femme souffre et saigne", ajoute le spécialiste. Plusieurs mécanismes peuvent expliquer la constitution d'une grossesse extra-utérine (GEU)." Le plus souvent, l'œuf, trop gros, n'a pas pu parcourir la trompe; il s'est arrêté trop tôt et s'est implanté dans la trompe: c'est la grossesse tubaire. D'autres fois, c'est la captation de l'ovule par le pavillon tubaire qui s'est mal faite. Le spermatozoïde a rejoint l'ovule alors que celui-ci n'était pas dans la trompe.

L'implantation se fait alors soit sur place (ovaire, cavité péritonéale), soit dans la trompe. Le plus souvent, c'est une anomalie de la trompe qui a gêné la migration de l'œuf : anomalie congénitale ou acquise (séquelles de salpingite, tuberculose, intervention chirurgicale sur la trompe, etc.) ", précise le docteur. En fait, la cause exacte de la grossesse extra-utérine n'est pas toujours retrouvée (voir explications). Quant à Dounia, une intervention chirurgicale lui a été nécessaire, après quoi elle a suivi un traitement médical et ce n'est qu'après 14 mois qu'elle a reçu le feu vert de son médecin pour tenter de nouveau d'avoir un enfant.
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Le miracle de la petite Durga

La petite Durga Thangarajah est née par césarienne à la clinique de Darwin en Australie jeudi après avoir passé près de neuf mois dans l'ovaire droit de sa mère dont la paroi était devenue aussi fine qu'une feuille de papier, a indiqué le gynécologue obstétricien Andrew Miller, à l'AFP.

Ce médecin qui pratique 520 accouchements par an, a souligné que les chances pour qu'un fœtus vienne se loger dans un ovaire (au lieu de l'utérus) étaient de une sur 40.000 et que la probabilité qu'une telle grossesse aboutisse à un bébé viable était pratiquement nulle.
"Oui, c'est un miracle", a-t-il commenté, qualifiant cette naissance d'"extraordinairement inhabituelle" et ajoutant "n'avoir jamais entendu parler de quelqu'un ayant mené à terme une grossesse ovarienne". Dans la plupart des cas, les médecins préfèrent mettre un terme aux grossesses extra-utérines, considérées comme dangereuses pour la mère car pouvant provoquer une hémorragie.

Mais dans le cas de la petite Durga, la grossesse de sa mère Meera, 34 ans, s'était bien passée et le développement de l'embryon dans l'ovaire n'avait pas été détecté.
Ce n'est que jeudi que le docteur Miller a tout découvert alors qu'il pensait devoir effectuer une césarienne et retirer ce qu'il pensait être un fibrome diagnostiqué lors des échographies prénatales.

"Elle a vraiment beaucoup de chance d'être ici avec la petite Durga", a estimé le médecin. Le papa, Ravi Thangarajah, âgé de 40 ans, a indiqué que sa femme n'avait rien su jusqu'à son réveil de l'anesthésie.
"Les médecins et le pédiatre m'ont dit que c'était une sorte de bébé miracle et que j'étais l'un des hommes les plus chanceux au monde", a-t-il déclaré à la chaîne de télévision Nine Network.
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