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L'Etat hébreu continue son massacre et cache son jeu

Israël veillait au quatrième jour de son offensive à Gaza à ne pas dévoiler son jeu face au Hamas afin de se garder une marge de manœuvre maximale sur le champ de bataille et la scène diplomatique.

30 Décembre 2008 À 17:47

Depuis le début des opérations, et contrastant avec la volubilité des ministres et des généraux durant la guerre du Liban de l'été 2006, ordre leur a semble-t-il été donné de s'exprimer avec une certaine réserve. Du coup, les intentions israéliennes apparaissent - délibérément - floues. "Personne ne parle sans le feu vert d'Ehud Barak", le ministre de la Défense, a commenté Ayala Hasson, la correspondante politique de la chaîne de télévision publique. "Tout fait partie du plan qui a permis de prendre le Hamas par surprise", a-t-elle ajouté. Principale inconnue : l'armée va-t-elle lancer une offensive terrestre? Le Premier ministre Ehud Olmert s'est contenté mardi d'évoquer "plusieurs phases" dans les opérations israéliennes, dont la première serait celle déclenchée samedi avec un effet de surprise totale pour le Hamas. Barak, qui se distingue clairement comme le "chef d'orchestre" de l'offensive israélienne, n'a pas été plus explicite mardi. "L'armée concentre des troupes près de la bande de Gaza mais je ne veux pas donner de détails sur ce que nous planifions pour la suite", a-t-il déclaré à des journalistes à Ashkelon, dans le sud d'Israël. "Nous agirons avec tous les moyens à notre disposition pour rétablir le calme", a-t-il ajouté.

Tout aussi énigmatique, le ministre des Infrastructures, Binyamin Ben Eliezer a "dévoilé" qu'Israël avait fixé "une série d'objectifs" et n'avait pas l'intention de "aire machine arrière, de cesser les combats tant qu'ils ne seraient pas atteints". Encore plus brumeux: il a estimé qu'il existe "une différence entre le Hamas de samedi et celui d'aujourd'hui" et qu'elle sera encore plus marquée "entre le Hamas d'aujourd'hui et le Hamas dans quatre semaines".
Il a cependant laissé entrevoir que les intentions israéliennes étaient d'écraser "la capacité militaire et gouvernementale du Hamas ainsi que son moral".
Sur la plan diplomatique, il a fait valoir que son pays n'avait pas l'intention, à ce stade, de répondre par l'affirmative aux appels au cessez-le-feu, notamment des Nations unies. "Les forces terrestres israéliennes sont prêtes à agir contre le Hamas à Gaza", a pour sa part confié à l'AFP une porte-parole militaire sans donner d'indication sur le moment choisi pour une telle action. "L'option existe. Elle peut être appliquée, mais pour l'instant nous ne frappons que par les airs et par la mer", a-t-elle dit.

Le plus explicite, mais pas nécessairement le plus représentatif des ministres israéliens, Haïm Ramon, numéro deux du gouvernement, a affirmé lundi que "le but de l'opération est de faire tomber le régime du Hamas". "Nous cesserons le feu immédiatement si quiconque prend la responsabilité de ce gouvernement (à Gaza), tout le monde sauf le Hamas", a martelé M. Ramon, sans expliquer comment il concevait un tel changement de régime à Gaza. Garder secret son jeu est certes un bon point, estime le général de réserve Yaakov Amidror. Mais, s'interroge-t-il, Israël dispose-t-il vraiment de bonnes cartes? "Les frappes aériennes, si l'on veut ôter au Hamas sa capacité militaire, cela ne suffira pas. Le gouvernement est dans l'erreur", affirme cet ancien chef de la division de l'état-major chargée des recherches. "L'armée doit pénétrer dans Gaza par voie terrestre, s'y installer pour empêcher le Hamas de reconstituer ses arsenaux. C'est la seule issue possible pour que les tirs de roquettes ne recommencent pas deux mois après la fin de l'offensive actuelle", conclut-il.
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Moubarak n'ouvrira pas Rafah

Le président égyptien Hosni Moubarak a exclu mardi la réouverture permanente du terminal de Rafah en l'absence de représentants de l'Autorité palestinienne et d'observateurs de l'Union européenne à cette frontière avec la bande de Gaza. "Nous, en Egypte, n'allons pas contribuer à la consécration de la division (entre l'Autorité palestinienne du président Mahmoud Abbas et le Hamas) en ouvrant le terminal de Rafah en l'absence de l'Autorité palestinienne et des observateurs de l'Union européenne, et en contravention avec l'accord de 2005", a déclaré M. Moubarak dans un discours retransmis par la télévision publique.

Pressé par le mouvement islamiste palestinien Hamas et le Hezbollah chiite libanais, notamment, de rouvrir sans conditions la frontière côté égyptien, M. Moubarak a affirmé s'en tenir à cet accord conclu en 2005, qui prévoit la présence de l'Autorité palestinienne et d'observateurs européens à ce seul point de passage entre l'Egypte et la bande de Gaza. M. Moubarak a en outre appelé à l'arrêt immédiat des raids israéliens sur la bande de Gaza. "Nous disons à Israël que ses agressions sont rejetées et condamnées et qu'elles doivent cesser immédiatement", a-t-il affirmé.
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