Les investisseurs étrangers qui ont fait le choix d'investir au Maroc ont pu éviter la crise mondiale, surtout ceux qui n'ont contracté aucune dette.
LE MATIN
18 Novembre 2008
À 15:13
C'est le cas du groupe Mandarine qui pour les besoins de concrétisation de ses projets, a fait appel à des financements à taux fixes. Ceci dénote d'une bonne politique de gestion des risques prônée par le top management. Le Maroc a su se préserver de la crise actuelle grâce au contrôle des changes vu que les banques et les acteurs financiers divers ne peuvent pas investir dans les marchés mondiaux. De plus, selon Bank Al Maghrib, l'ensemble des actifs immobiliers pèse 14 % du produit intérieur brut (PIB), alors qu'il représente 70 % en Grande-Bretagne et 100 % aux Etats-Unis. En revanche, le gros du secteur immobilier marocain est investi dans le logement social et le moyen standing qui bénéficient de l'intervention d'un fonds de garantie étatique et qui connaît une très forte demande, dont une grande partie est non encore satisfaite.
Ces mesures excluent d'office un financement risqué des programmes immobiliers. Pour corser le contrôle, BAM exige des banques nationales un reporting mensuel concernant les grands groupes du secteur, ce qui limite les risques d'une crise de confiance qui sévit ailleurs et permet aussi d'éviter la «bulle» tant crainte . Mandarine Holding, née de la fusion le 7 novembre du Mandarine Group et de Mandarine Holding, a su tirer son épingle du jeu en s'imposant comme un acteur de l'immobilier au Maroc. Ce groupe immobilier et hôtelier a fait le choix d'intervenir essentiellement au Maroc pour l'immobilier et à Paris pour l'hôtellerie. Il est présent au Royaume à travers cinq programmes immobiliers représentant en tout 1.737 appartements et villas. En effet, il investit dans plusieurs segments de l'habitat, allant du moyen standing au luxe, une diversification qui lui a conféré une bonne place sur le marché marocain.
Le premier segment privilégié par le Holding reste celui dédié au moyen standing via une offre tournée vers la « résidence principale ». Ce qui n'est pas à déplaire aux Marocains qui, grâce à l'amélioration des modalités de financement (baisse des taux, financement allant jusqu'à 105%, rallongement de la durée du crédit…), sont de plus en plus prêts à accéder à la propriété. Ce groupe mène les projets de Bab Asfi à Marrakech et des collines de Tamesna à Rabat, soit une offre totale de 1.400 appartements. Pour ce produit, il y a une demande qui est directement liée à l'élévation globale des revenus des personnes résidentes au Maroc. A noter que l'investissement dans le moyen standing est une activité qui n'est pas cyclique et dont la demande en logements s'étend sur plus de dix ans. «Les fondamentaux de cette activité permettront au Groupe de pérenniser ses revenus. La demande est fortement supérieure à l'offre, ce qui en fait un secteur d'investissement sécurisé», estime ce mastodonte.
Autre segment également prisé par ce groupe c'est celui de la résidence secondaire, qui reste un marché très porteur, vu l'engouement des étrangers pour ce type de logements au Maroc et même celui de la bourgeoisie locale qui s'est détournée de la Costa Del sol pour de nouvelles destinations «In», telle Marrakech. Pour répondre à cette demande, Mandarine Holding a décidé d'investir dans des projets consistant à construire de petites villas destinées aussi bien à une clientèle locale qu'à des étrangers. Il s'agit des opérations de Roses et Jasmins d'Orient et de Domaine Azrak - Vacances Bleues Maroc à Marrakech qui représentent 241 villas. De conception architecturale marocaine, mettant en œuvre les techniques et conforts européens, ce produit connaît une forte demande, précise cet opérateur.
Le segment « de luxe » n'est pas en reste. Il est composé essentiellement de résidences secondaires pour des européens, vu leur prix exorbitant. C'est l'opération Ksour Jenna à Marrakech qui englobe 31villas de grand luxe. Plus de la moitié des villas sont soit habitées, soit en cours de construction. «Pour supprimer tous les risques, Mandarine Holding a décidé de ne construire que les villas qui sont déjà vendues», souligne le groupe. ------------------------------------------------------------
Acquisition de l'opération «Azrak»
Après de longues négociations, la filiale marocaine de Mandarine Holding a acquis auprès du groupe européen Vacances Bleues, le programme immobilier en cours de construction et de livraison à Marrakech, Domaine Azrak. Ce désengagement du Groupe Vacances Bleues du Maroc s'explique par le souhait de ce dernier de se concentrer sur son métier de base, à savoir la gestion hôtelière et résidentielle. Le projet cédé regroupe des villas dont la première tranche de 84 unités est pratiquement terminée et est en cours de livraison tandis que la seconde partie composée de 52 villas, est réalisée à plus de 60% et devra être livrée en 2009, en fonction de la commercialisation. Le programme «Domaine Azrak» comprend également un hôtel, un SPA, deux restaurants, des courts de tennis et des piscines dont la mise en service est prévue pour 2009. A noter qu'un partenariat avec le Groupe Vacances Bleues devrait permettre de confier la gestion de ce site, unique à Marrakech, à un spécialiste européen incontesté de ce type d'opérations.