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Des élections anticipées dans un climat de fin de règne

Les partis politiques israéliens se préparaient vendredi à des élections anticipées avant la fin de l'année, dans une atmosphère de fin de règne pour le Premier ministre Ehud Olmert, discrédité dans l'opinion par des soupçons de corruption.

30 Mai 2008 À 16:39

Au sein de son propre parti, le Kadima (centriste), la bataille pour la succession s'est engagée, certains dirigeants envisageant des élections primaires dans les prochains mois en vue de désigner un nouveau dirigeant à la place de M. Olmert.
Elle oppose principalement la ministre des Affaires étrangères Tzipi Livni, qui jouit d'un large prestige dans l'opinion mais manque d'appui au sein de l'appareil du parti, au ministre des Transports Shaoul Mofaz, appuyé par M. Olmert, qui s'est positionné résolument à droite. Mme Livni, qui fait figure de modérée au sein de Kadima, a défié ouvertement Ehud Olmert jeudi en appelant à la tenue de primaires dans le parti, accusant implicitement le chef du gouvernement de violer les "normes éthiques" auxquelles, selon elle, les responsables politiques sont tenus.

En face, M. Mofaz, ancien chef d'état major, a accusé sa rivale de se "livrer à des combines" pour déboulonner le Premier ministre, en coordonnant en sous main ses actions avec le parti travailliste, rapporte vendredi la radio publique.
Pour l'heure, M. Olmert n'a manifesté aucune intention de jeter l'éponge. Il dément les malversations et refuse d'abandonner ses fonctions de chef du gouvernement aussi longtemps qu'un acte d'accusation n'aura pas été présenté contre lui en bonne et due forme. Comme si de rien n'était, il doit se rendre la semaine prochaine aux Etats-Unis, à l'invitation du lobby pro-israélien de Washington, pour une visite que des médias israéliens qualifient ironiquement de "voyage d'adieu".
Dans ce brouillard politique, une seule certitude, selon les sondages : la victoire de la droite, dirigée par le chef du parti Likoud et ancien Premier ministre Benjamin Netanyahu, en cas d'élections générales anticipées.

Selon une étude publiée vendredi par le quotidien Maariv, le Likoud triplerait quasiment sa représentation parlementaire, pour obtenir plus de 30 sièges sur 120, et pourrait s'appuyer sur une coalition de 64 à 70 députés.
M. Netanyahu a réaffirmé jeudi lors d'une réunion publique son opposition à un retrait du plateau du Golan, à l'heure où le gouvernement Olmert négocie indirectement avec la Syrie, sous les auspices de la Turquie, un accord de paix en échange de ce territoire.
"Des élections (anticipées) permettront au peuple de dire non à un retrait du Golan" en votant pour la droite, a déclaré M. Netanyahu lors d'un meeting de soutien aux colons du Golan. Kadima a été créé par l'ancien Premier ministre Ariel Sharon fin 2005 en vue des législatives de mars 2006, remportées par le parti centriste.

Il n'a pas été doté d'un mécanisme pour élire son chef, actuellement M. Olmert, ou le destituer. M. Olmert avait encaissé un coup dur mercredi de la part du dirigeant travailliste Ehud Barak. Le ministre de la Défense l'avait appelé à quitter le pouvoir, faute de quoi son parti (19 députés) pourrait provoquer une dissolution du Parlement et des élections anticipées. M. Barak a lancé son appel à M. Olmert au lendemain du témoignage accablant de l'homme d'affaires israélo-américain Morris Talansky. Ce dernier a affirmé sous serment avoir versé en 15 ans près de 150.000 dollars en liquide à M. Olmert avant qu'il n'accède au poste de Premier ministre pour, selon lui, financer ses campagnes électorales ou encore des vacances de luxe, provoquant une onde de choc dans le pays.
Pour le quotidien à grand tirage Yediot Aharonot, "Olmert a été rattrapé par son passé et est responsable de ce qui lui arrive (...).
La possibilité qu'il reste en fonctions est quasiment nulle". La présente législature doit normalement s'achever fin 2010.
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Manifestations contre le blocus

Des milliers de Palestiniens ont manifesté vendredi dans la bande de Gaza à l'appel du Hamas, près de la frontière avec Israël, pour exiger la levée du blocus israélien imposé au territoire, a constaté un correspondant de l'AFP. Parmi les manifestants, six ont été blessés par des tirs israéliens lorsque des soldats ont ouvert le feu en direction d'un groupe qui s'était approché de la clôture de sécurité marquant la frontière, selon les services d'urgence. La manifestation était partie des mosquées des villes de Rafah et Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, en direction du terminal commercial de Soufa à la frontière avec Israël.

Des personnes brandissaient des banderoles appelant à la fin de l'"Holocauste" commis, selon eux, par Israël dans la bande de Gaza et scandaient des slogans à la gloire de la branche militaire du Hamas, mouvement islamiste qui contrôle le territoire palestinien depuis juin 2007. Certains manifestants ont brûlé des pneus. "L'armée usera de tous les moyens nécessaires pour empêcher les manifestants d'endommager le terminal ou la clôture de sécurité et pénétrer en Israël", a indiqué à l'AFP un porte-parole militaire israélien. La bande de Gaza est bouclée depuis la prise du pouvoir par le Hamas et les approvisionnements en produits de consommation ont été limités depuis janvier par Israël dans le cadre de sa riposte à des tirs de roquettes palestiniennes sur son territoire.
Le Hamas exige la réouverture des points de passage de la bande de Gaza pour accepter une trêve des violences négociée depuis plusieurs semaines par l'entremise de l'Egypte.
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