Spécial Elections 2007

Nigeria-Argentine, pour un doublé en or

L'Argentine de Messi tentera de défendre son titre, samedi à Pékin, en finale du tournoi olympique qui fête ses 100 ans, contre un Nigeria également en quête d'une seconde médaille d'or après son succès de 1996, lorsqu'il s'était imposé face à... l'Argentine (3-2).

22 Août 2008 À 16:07

Celle-ci est en fait une vieille connaissance du sélectionneur des Africains, Samson Siasia. Comme joueur, il lui avait marqué un but mais s'était incliné (2-1), au premier tour du Mondial-1994. Et comme entraîneur, mais des moins de 20 ans, il avait à nouveau connu la défaite, en finale du Mondial-2005 (2-1). Et Messi lui-même avait marqué les deux penalties de la victoire argentine. "Défendre contre Messi sera notre plus grande tâche, il faut que nous soyons près de lui et ne pas lui donner d'espaces comme nous l'avions fait la dernière fois", avance-t-il en connaisseur. Le joueur du FC Barcelone avait été élu meilleur joueur du tournoi, ce qui a de grandes chances de se reproduire aux J.O. Plusieurs des joueurs présents sur la pelouse il y a trois ans se retrouvent d'ailleurs pour la revanche au Nid d'oiseau. Pour Aguero, qui a marqué deux fois en demies après une longue disette, la victoire de 2005 donne un avantage psychologique à son équipe: "Nous avions battu le Brésil en demi-finales et le Nigeria en finale, donc nous avons tout sous contrôle". Confiance partagée du côté des Super Eagles. "Non seulement on peut les battre, mais en plus nous allons gagner, lance en écho Siasia. A part nous, personne ne croyait qu'on arriverait jusque-là.

Nous avons réédité nos performances à chaque match. Nous avons prouvé aux sceptiques qu'ils avaient tort et nous le ferons à nouveau". Riquelme, le capitaine argentin, ressort trois joueurs offensifs de l'effectif adverse: Obinna, "dangereux et avec une bonne technique", Ogbuke (auteur de deux buts contre les Belges en demies) et Anichebe, qui évolue à Everton. Sans oublier Odemwingie, seul renfort de plus de 23 ans. Côté argentin, le secteur offensif fourni est équilibré par le travail de sape dans l'entre-jeu des Gago et Mascherano - ce dernier étant d'ailleurs le seul rescapé de l'épopée athénienne. La finale sera en tout cas physique, si l'on en juge la puissance et l'agressivité démontrées par les deux équipes tout au long du tournoi. Les Nigérians "courent beaucoup, donc il faudra qu'on courre le double", assure Aguero. Ça tombe bien, le Nid d'oiseau aime la course.
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Match de classement

La médaille de bronze en jeu vendredi suscite des sentiments diamétralement opposés entre le Brésil traumatisé par sa cinglante défaite en demi-finale contre le grand rival argentin, et la Belgique qui ne pensait pas aller aussi loin dans le tournoi de football des Jeux de Pékin. La déflagration de mardi consécutive à ce 3-0 infligé par la bande à Messi a secoué tout le Brésil, jusqu'à son président: «Perdre contre l'Argentine de cette façon est vraiment honteux», s'est ému Luiz Inacio Lula da Silva. La presse brésilienne s'est déchaînée contre le sélectionneur Dunga, accusé de «jogo feio» (jeu moche), contraire à la tradition du «jogo bonito», et l'influent quotidien O Globo a même publié «l'acte de décès» de la sélection, programmant «la messe des funérailles vendredi dans le stade de Shanghai».Dunga reconnaît qu'»il y aura des doutes sur (sa) compétence» et qu'il «sera sous pression» en cas de défaite.

Mais assure-t-il, «si nous gagnons, cela disparaîtra». «Cela ne sera pas facile de trouver la motivation nécessaire pour disputer ce dernier match, mais il va falloir le faire car il y a une médaille olympique au bout», a admis Ronaldinho. A son palmarès olympique, toujours vierge d'or, le Brésil a deux médailles d'argent (1984, 1988) et une de bronze (1996). La Belgique en revanche n'est montée qu'une fois sur le podium, mais sur la première marche (1920).
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